Bilan Cap Nord

13200km

2 mois de voyage

8 pays traversés – 3 pays visités

Nombre de ferries : incalculable

Nombre de tunnels : indéterminé

Nombre de ponts : pas mal

Nombre de cascades : 1 à 3 par jour

4 pneus usés

Prix du litre d’essence le plus haut : 2,8€

Prix du litre d’essence le plus bas : 1,9€

3 vidanges / graissages

3 filtres à huile

Zéro crevaison

4 nuits en Airbnb

9 nuits au camping

4 fish & chips

500gr de crevettes fraîches (seulement)

1 brunch mémorable

3531 photos

7 jours de pluie

Température minimale : 0 degrés

Température maximale : 30 degrés

17 jours au nord du cercle polaire, sans voir la nuit, soit 408 heures de soleil ininterrompues

Merci à vous de nous avoir suivis et d’avoir partagé notre voyage. Si certains sont tentés par l’aventure, nous répondrons volontiers aux questions que vous nous poserez sur .

A bientôt pour d’autres aventures !

Norvège et Suède, clap de fin

Un dernier regard sur la Norvège à l’occasion de la visite du vieux quartier de Fredrikstad. Ancienne forteresse aux rues à angle droit, des remparts du 12ème siècle pour se protéger de l’ennemi suédois, les civils y cohabitaient avec les militaires.

Il suffit de passer le pont pour se retrouver en Suède.

Nous avons réussi à faire coïncider notre voyage avec celui de Frank et Sylvia, qui pédalent depuis le Portugal. Les retrouvailles se font à 50km au Nord de Göteborg. Deux jours à se raconter nos aventures respectives et puis chacun reprend sa route, eux vers l’Islande et nous vers le Danemark.

A Göteborg, nous avons plusieurs heures à tuer avant le ferry de 23h55 (moitié moins cher que celui de 18h30). La ville est déserte car les Suédois fêtent le « midsommar », l’équivalent de la St Jean et tout le monde migre vers la campagne. En fin d’après-midi, nous tombons sur un couple franco-suisse que nous avions rencontré aux îles Vesterålen et aux Lofoten. On déambule dans ces rues vides pendant un moment jusqu’à ce qu’on tombe sur LE bar ouvert qui nous servira une bière bien fraîche car depuis aujourd’hui il fait vraiment très chaud. Finalement, nous avons discuté pendant le reste de la journée et la découverte de la ville, ce sera pour une autre fois. On n’a plus qu’à finir la soirée sur le quai d’embarquement.

Nous avons droit à un superbe coucher de soleil sur les installations portuaires.

On se motive pour faire face à ces 3h30 de traversée, nuit blanche.

Finmark

Le Finmark est cette région semi-désertique tant au niveau végétation que population et qui s’étend sur le nord de la Suède, Finlande, Norvège et Russie.

Le plus haut sommet est à moins de 400m

A Porjus, ville créée uniquement pour les ouvriers d’une gigantesque centrale hydroélectrique, nous suivons un petit chemin dans les pins qui nous mène à un très beau canyon encore enneigé de la rivière Luleälven.

La nature est parfois cocasse…

Cousin Machin et sa famille
Réunion mondiale des Cousins Machin
Mont Dundret – 821m

Karesuando. Juste un pont à passer et nous voilà en Finlande. Nous sommes dans la “queue de la casserolle”, un tout petit bout de Finlande coincé entre la Suède et la Norvège. Terre sablonneuse, sur quelques km on se croirait dans les landes, mais ça ne dure pas.

Nous avons dû pas mal chercher pour notre bivouac car tous les accès sont encore couverts de neige et naïvement nous n’avons pas prévu la pelle à neige cette fois-ci.

C’est mon adresse mais ça rentre pas dans les cases

En regardant mon téléphone je me rends compte qu’on a changé d’heure. Mais où donc ? Il est une heure plus tard. Ca va pas arranger notre horloge !

Vous reprendrez bien encore un petit peu de renne ?

Sur la route du Cercle Polaire

Nous sommes en Laponie, pays du peuple Sami. Et qui dit Laponie, dit rennes et élans

Le paysage commence à changer, les arbres sont plus petits et les forêts font place à de grandes étendues de toundra.

Les lacs sont à peine en cours de dégel et il reste des plaques de neige

A Vilhelmina, la charmante dame de l’office du tourisme nous indique quelques maisons typiquement Sami. Elle a adoré notre voiture.

Sur les aires de repos, les toilettes sont chauffées et on se lave les mains à l’eau chaude. Grand luxe. Comme les bivouacs sont de plus en plus froids, on en profite pour faire un débarbouillage un peu plus confortable. Un soir, nous avions emprunté une piste forestière mais à mi-chemin de l’endroit où on pensait s’arrêter pour la nuit, la neige était trop abondante pour continuer. On a donc dormi là sans voir personne. Le matin, c’est réveil à 6h ou même avant. Zéro degrés. Difficile d’occulter parfaitement la voiture. Le soir, il fait jour quand on va se coucher, aucune idée de l’heure à laquelle la nuit se décide à tomber. On garde la nuit blanche pour notre arrivée au Cap Nord.

Le paysage se vallonne. Des panneaux annoncent des pentes à 6%. Arrivés en haut, nous sommes à 530m d’altitude…

A Arvidsjaur, nous rencontrons Ami et Tyrone. Elle est Sami, lui Suédois. Ils nous invitent à visiter un petit village Sami très bien préservé. Ami nous ouvre la porte de sa petite habitation en forme pyramidale. Traditionnellement, le feu se fait au centre et la cuisine au fond. Ils s’installent de part et d’autre du feu, sur des peaux de rennes bien sûr. Un peu plus loin, se trouve sa maison pour stocker la nourriture et faire sécher les peaux de bêtes. La serrure de la petite porte a 200 ans, tout comme la clé pour l’ouvrir. Ils sont intarissables et nous profitons de l’occasion pour leur poser toutes les questions qui nous trottent dans la tête depuis un moment.

Le petit escalier est calculé pour que les souris ne puissent pas entrer

Petit détour par une piste (ça change du bitume) pour aller voir les rapides de Storforsen. Sur 5km la rivière Pite chute de 82m et sur les 600m où nous sommes la chute est de 50m. C’est bouillonnant, sauvage et impressionnant. L’environnement est très joli avec ces gros rochers de granite vieux de 2000 ans. Au bout de cette chute, un énorme “iceberg”

Voilà nous sommes arrivés au Cercle Polaire qui marque la frontière pour le soleil de minuit lors du solstice d’été.

Nous y dormons ce soir dans nos duvets bien chauds, avec l’option grosses chaussettes

Sur la route du Nord

Nous avons survécu au périphérique de Stockholm et notre prochaine étape se trouve à Sigtuna.

Nous y découvrons nos premières pierres runiques, des pierres gravées de symboles, datant du 11ème siècle, souvent un hommage à un proche disparu.

Sur une petite presqu’île se trouve le château de Skokloster, commandé au 17ème siècle par un amiral allemand qui voulait en faire son Versailles. On y trouvait les plus belles oeuvres d’art et pièces d’ameublement d’Europe mais pris par ses obligations en Allemagne, il mourut bien avant qu’il soit totalement achevé.

Sala et sa mine d’argent active du 15ème au 20ème siècle. Son puit le plus profond faisait 300m, 20km de galeries.

La route c’est ça….

Ou ça

Falun et son immense mine de cuivre, d’or et d’argent. Voilà d’où vient le pigment rouge des maisons suédoises. Au départ, la peinture rouge était le symbole d’un certain statut. Les rois et les nobles peignaient leurs palais pour qu’ils ressemblent aux palais en briques du continent.

La mine est inscrite au patrimoine de l’Unesco car elle a été exploitée pendant près de 1000 ans.

Faciles les bivouacs, au choix en forêt ou au bord d’un lac.

Entrée de maison…

Entrée d’église

Depuis 2 jours, Ptiket lutte contre un vent violent et des rafales qui la font zigzaguer. La température, déjà pas très élevée a bien chuté et nous sortons la panoplie d’hiver. Heureusement le soleil toujours présent réchauffe un peu. La région est de plus en plus sauvage et les stations d’essence commence à se faire rares.

A Fagelsjö, on découvre un ancien bourg du 17ème siècle

Problèmes d’étanchéité, passez à l’écorce de bouleau !

4100km, c’est l’heure de faire une 1ère vidange, changement du filtre, graissage des pivots et des cardans, resserrage du collier de colonne de direction.

Stockholm, Suède

Ici aussi sont instaurées les zones vertes et des péages à l’entrée de la ville nous poussent à prendre un Airbnb dans la grande banlieue. Nous sommes à 10’ en métro de Gamla Stan, la vieille ville. La ville de Stockholm compte une vingtaine d’îles et 30.000 dans tout l’archipel.

Gamla Stan

On quitte cette petite île et on marche au hasard jusqu’à faire nos 17 km habituels. Cette ville est un vrai courant d’air, ça souffle comme si on était au bord de la mer, ce qui n’est pas tout à fait faux.

Tu fais quoi demain ? Moi je fais les rapides de la ville en kayak et toi ?
Je crois que je vais aller pêcher à la mouche devant le Palais Royal
Le Palais Royal, gothique italien …

Nous avons passé 2h au musée Vasa qui relate l’incroyable aventure du bateau Vasa qui coula dans le port de Stockholm en 1648. Le Roi avait commandé un bateau de guerre qui s’avéra très mal conçu et le jour de son départ, à peine parti, il commença à giter et coula aussitôt par 30m de fond. Quelques années plus tard, on tenta de le renflouer mais ils n’arrivèrent qu’à sauver quelques pièces militaires.

Ce n’est que plus de 300 ans plus tard, qu’une nouvelle équipe retrouva son emplacement et en 1961 le Vasa était remonté à la surface. Pendant 17 ans, il a été préservé grâce à de nouvelles techniques et reconstruit avec 98% de pièces d’origine. L’eau saumatre et la vase l’on tellement bien conservé que l’on peut aujourd’hui voir les vêtements retrouvés dans les coffres de l’équipage et les squelettes des victimes avec encore des cheveux ou leurs chaussures aux “pieds”. La visite était vraiment passionnante.

La maquette qui reproduit les vraies couleurs du navire suite à l’étude des pigments retrouvés dans le bois

Et pour finir cette journée en beauté, nous retrouvons Magnus, Suédois rencontré en février dernier à Grasse lors d’une sortie 2cv. Skoll !

Sur la route de Stockholm

Pendant 2 jours nous longeons une multitude de lacs, nous restons autant que possible sur des petites routes pour découvrir les jolies maisons en bois rouge. La pelouse est tondue au millimètre, souvent par un robot. Tout est (trop ?) parfait.

Certaines viennent d’être livrées en bois pour l’hiver prochain

Ça fait rêver

Arrêt à Eksjö qui a su préserver ses vieilles maisons alors que toute la Suède se rénovait après la seconde guerre mondiale.

Petit point parc automobile : essentiellement des grosses berlines, haut de gamme, pas mal de Tesla, quasi pas de SUV ou 4×4. Les rares anciennes que l’on croise sont des américaines des années 50/60. Nous on passe complètement sous les radars, on fait un peu tache dans le paysage. La circulation n’est pas dense, les conducteurs pas énervés.

Malmö

La ville n’est qu’à quelques km du camping. Le parking du château se paie comme partout via une appli, très pratique, on peut moduler la durée à volonté et on ne paie que ce qu’on a consommé.

Le château médiéval, Malmöhus

Nous continuons à pied vers la vieille ville.

Sur la place Gustav Adolfs trône ce drôle de petit griffon.

Petit point transports : les scandinaves roulent beaucoup à vélo, pour preuve les parkings complètement envahis de 2 roues, les uns sur les autres, les sièges bébés qui s’entremêlent. Les pistes cyclables sont omniprésentes et tout est fait pour dissuader les habitants de venir en ville en voiture, zones vertes, parking chers et souvent pleins.

Entre 2 villes, la route est toute droite, entourée de grandes forêts où l’on peut sans problème s’arrêter pour passer la nuit, au calme et avec de quoi faire un bon feu, tout en dînant d’un bon pain aux céréales.

Valkommen till Sverige

Nous quittons Copenhagen et le Danemark par un tunnel de 4km qui plonge sous l’eau , prolongé du pont de l’Öresund qui enjambe le détroit du même nom sur 8km. Nous voilà en Suède, 5ème frontière.

La douanière, très sympa, nous signale que c’est encore un long chemin jusqu’au Cap Nord. Ben oui, on sait mais on y va quand même.

Ce soir nous sommes installés au fond d’un camping, seuls, sur une pelouse couverte de pâquerettes, à 50m des douches chaudes.

Une courte balade nous permet d’admirer le pont au coucher du soleil.

Petit point linguistique : ces langues scandinaves sont aussi obscures que l’on pensait. Heureusement depuis le Danemark tout le monde parle anglais, vraiment tout le monde, de l’ado qui tient la caisse du magasin au papy avec qui l’on discute sur un parking et nous annonce qu’il y a encore de la neige dans le nord.