Trondheim

Nous arrivons à la fin de la route 17, le paysage est plus vallonné, nous retrouvons des lacs, des torrents et commençons à voir de grandes fermes au bout de longs champs cultivés. Nous essayons de prendre les petites routes quand il y en a pour éviter de tracer sur la E6.

Église médiévale en pierres

Maintenant il faut vraiment changer les pneus, les neufs à l’avant et les pneus avant à l’arrière.

Le petit fortin de Steinvikholm

A 20km de Trondheim, nous prenons place dans un camping au bord de la mer.

Nous prenons 2 bus pour atteindre le centre ville.

Un vrai coup de coeur.

Les vieux entrepôts transformés en quartiers branchés, le vieux quartier et ses petites maisons colorées, l’ambiance et le soleil.

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La cathédrale gothique de Nidaros
Le vieux pont de 1860

Pour inciter les habitants à utiliser leur vélo, la ville a mis en place ce remonte-pente très ingénieux. Malheureusement ils n’est en action qu’en été et nous n’avons pas pu le voir fonctionner. Il doit y avoir de solides gamelles.

Olav tryggvason, grand chef Viking
La terrasse du restaurant a investi une vieille écluse

Cap à l’Ouest

On profite d’un bivouac sur bitume pour inverser les pneus arrière sur leur jante. Sur ce continent-ci aussi, les pneus de la deuche s’usent beaucoup plus sur le flanc extérieur. Un petit compresseur branché sur la batterie et un peu de dégraissant pour freins auquel on met le feu rend l’opération des plus simples.

La nuit sera douce

Hammerfest

Certes, c’est dimanche mais nous nous étions habitués aux magasins ouverts de 7à23h 7/7. La petite ville portuaire est endormie, pas un chat dans les rues. Il n’y a que les mouettes qui se querellent qui mettent un peu d’animation. L’église est moderne et apparemment le son des cloches à 10h30 fait sortir le peuple. Hammerfest revendique le titre de la ville la plus septentrionale au monde, au mépris de Honningsvår. En fait c’est juste une question de taille ;-))

Un peu à l’écart de la ville se trouve la colonne de l’Arc Géodésique de Struve, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Je vous livre les explications telles quelles, à lire à tête reposée…

La route vers Alta est fabuleuse. Les plaines sont couvertes d’un épais manteau blanc. Les Norvégiens squattent les bords de route, sortent le moto-neige ou les skis et foncent profiter des dernières neiges.

Alta et sa cathédrale en forme d’aurore boréale, haute de 47m

Plus au sud se trouve l’ensemble de gravures rupestres le plus imposant et le plus nordique jamais découvert. A ce titre, il est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. La visite commence par un petit musée qui expose entre autre les outils du quotidien des Samis. A l’extérieur, un cheminement de 3km sur passerelles passe devant la plupart des 3000 gravures datant de 2000 à 7000 ans avant JC. , le long de l’Altafjord.

Certaines de ces gravures ont été mises en évidence par une peinture ocre, comme elles l’étaient sans doute à l’origine. On distingue des ours, des bateaux à proue d’élan, des scènes de chasse aux rennes, des oiseaux qui pourraient être des Grands Pingouins et des cormorans.

Sur les autres rochers, c’est un peu « où est Charlie ».

Après une bonne nuit de sommeil dans un petit bois en dehors de la ville, nous passons de fjord en fjord, tous plus beaux les uns que les autres. L’air s’est un peu radouci et parfois il n’y a plus de vent.

A l’heure du pique-nique, nous tombons sur un club danois de Porsche cabriolet. Ils délaissent leurs bolides pour venir voir le nôtre et prennent quantité de photos. On rigole bien mais je crois que dans le fond ils étaient un peu jaloux.

Ce soir, vue sur les montagnes avant de prendre demain les ferrys pour Tromsø.

Sur la route du Nord

Nous avons survécu au périphérique de Stockholm et notre prochaine étape se trouve à Sigtuna.

Nous y découvrons nos premières pierres runiques, des pierres gravées de symboles, datant du 11ème siècle, souvent un hommage à un proche disparu.

Sur une petite presqu’île se trouve le château de Skokloster, commandé au 17ème siècle par un amiral allemand qui voulait en faire son Versailles. On y trouvait les plus belles oeuvres d’art et pièces d’ameublement d’Europe mais pris par ses obligations en Allemagne, il mourut bien avant qu’il soit totalement achevé.

Sala et sa mine d’argent active du 15ème au 20ème siècle. Son puit le plus profond faisait 300m, 20km de galeries.

La route c’est ça….

Ou ça

Falun et son immense mine de cuivre, d’or et d’argent. Voilà d’où vient le pigment rouge des maisons suédoises. Au départ, la peinture rouge était le symbole d’un certain statut. Les rois et les nobles peignaient leurs palais pour qu’ils ressemblent aux palais en briques du continent.

La mine est inscrite au patrimoine de l’Unesco car elle a été exploitée pendant près de 1000 ans.

Faciles les bivouacs, au choix en forêt ou au bord d’un lac.

Entrée de maison…

Entrée d’église

Depuis 2 jours, Ptiket lutte contre un vent violent et des rafales qui la font zigzaguer. La température, déjà pas très élevée a bien chuté et nous sortons la panoplie d’hiver. Heureusement le soleil toujours présent réchauffe un peu. La région est de plus en plus sauvage et les stations d’essence commence à se faire rares.

A Fagelsjö, on découvre un ancien bourg du 17ème siècle

Problèmes d’étanchéité, passez à l’écorce de bouleau !

4100km, c’est l’heure de faire une 1ère vidange, changement du filtre, graissage des pivots et des cardans, resserrage du collier de colonne de direction.

Bilan mécanique

Le délai pour récupérer Pti-Ket s’annonce plus long que prévu, Anvers c’est pas le Panama …

Quentin a donc planché sur le bilan mécanique et technique de Pti-Ket.

80.000km, c’est un peu d’entretien:

  • 20 vidanges moteur, les 5 premières avec de l’huile Black-gold Carat, ensuite avec ce qui se rapprochait le plus possible des prescriptions Citroën càd de la multigrade 15/50, additionnée de Marly SX
  • 20 filtres à huile,
  • 20 joints de bouchon,
  • 10 nettoyages du filtre à air K&N,
  • 4 vidanges de boîte de vitesse, les 2 premières avec de l’huile Marly GLS, ensuite de la GL5, additionnée de Marly GX
  • 8 joints de bouchon,
  • 20 pneus, 
  • 12 Maxxis AP-2 en 135/80/15, 16000 km
  • 6 Champiro en 135/70/15,  12000 km
  • 2 MCC en 135/80/15, 3800 km
  • 3 crevaisons
  • 6 chambres à air (les pneus stockés sur le toit et enrobés de film étirable s’étaient trop déformés pour pouvoir être montés en tubeless avec une simple pompe à pied)
  • 4 amortisseurs Monroe à gaz remplacés après 8000km par des Burton à huile 👍.
  • 1 soufflet de cardan côté boîte (le seul en caoutchouc)  remplacé par un soufflet en néoprène,
  • 1 jeu de plaquettes de freins.
  • 2 pompes à essence mécaniques.
  • 3 pompes à essence électriques.
  • 1 crépine de réservoir,
  • 4 filtres à essence disposables,
  • 1 câble de bougie.
  • 2 ampoules led H4
  • 2 ampoules led 5 watts BA 21
  • 4 ampoules led 5/21 watts BA21
  • 6 ampoules led 3 watts BA9
  • 1 moteur d’essuie-glace,
  • 2 jeux de balais d’essuie-glace
  • 1 démarreur,
  • 1 régulateur électronique
  • 1 contacteur de feux stop 
  • 1 pare-brise impacté à deux endroits
  • 1 culasse, un tube de tige de culbuteur ayant subi un choc n’a pas apprécié que j’essaie de le redresser.
  • 1 barillet de serrure porte avant droite,
  • 1 carburateur chinois remplacé par un Solex re-conditionné et expédié en Fedex par Burton
  • 1 butée d’amortisseur arrière arrachée par une pierre sur la Dempster Highway
  • 1 système de fixation extérieur de fenêtre

Ces pièces étaient neuves au départ, je n’avais simplement pas choisi le bon fournisseur.

On trouve tout pour les 2cv de la plus petite rondelle au châssis, moteur ou caisse complète, malheureusement, trop souvent il s’agit de pièces pour véhicules roulant peu, bien loin de l’esprit d’origine et du cahier des charges de Pierre Boulanger.

Tranches de vie québécoises

Ptiket a besoin de nouveaux pneus arrière et d’une vidange. Nous trouvons son bonheur au garage Fitzback à Sainte Hyacinthe. André restaure des 2cv, mais pas que ….

André et Patricia nous proposent de rester chez eux cette nuit et vu le thermomètre on ne résiste pas trop. Ils nous préparent un « pâté chinois », plat typique québécois, sorte de sous-marin avec du maïs – délicieux.
Le soir André nous emmène à l’aréna de St Basile où il dispute un match de hockey sur glace. Il nous a bien expliqué les règles de base, ce qui nous permet de suivre le match qui se termine sur une victoire de « notre » équipe. Les équipes amateurs se partagent les temps de glace et ce soir le match commençait à 23h30. Ce n’est qu’à 2h du matin que nous regagnons un lit bien chaud dans leur jolie maison.

Les invitations/retrouvailles continuent … nous partons chez Nathalie et Rejean dans leur chalet au bord du Lac Rose en Lanaudière. Nous avions passé un bon moment avec eux en Martinique lors de notre tour de l’Atlantique et les avions revus en Ardèche chez René et Nicole.

Nous devons traverser le fleuve St Laurent mais ici plus de pont, il faut prendre un traversier.

La route qui mène au lac finit en piste et le soleil fait éclater les couleurs, enfin !

L’hiver n’est plus très loin et il faut sortir les quais de l’eau.

Le soir, nous sommes conviés à une fête d’anniversaire chez leurs amis de l’autre côté du lac et l’ambiance n’était pas triste ! Mon glossaire commence à bien s’étoffer … tabernouche !

Les Rocheuses canadiennes

Arrivés au bout de l’Alaska Highway, nous longeons la Peace River qui nous offre un bivouac très tranquille.

Après Prince Georges, nous repartons vers l’est pour rejoindre Mount Robson, grandiose. 

La randonnée le long d’un torrent  nous amène au Berg Lake, un vrai miroir.

Au bivouac, nous changeons les 2 pneus arrière qui sont déjà en fin de vie au bout de 12000km. 

Nous changeons de province et nous voilà en Alberta pour traverser le parc de Jasper/Banff.

La randonnée de Wilcox Pass grimpe rapidement jusqu’au point de vue, pile en face de ce panorama imprenable sur le glacier Athabasca.

Nous irons également au pied même du glacier.

Le lac Peyto

Jusqu’au bout, ce parc nous aura réservé de superbes paysages.

La balise, quant à elle, est épuisée par tous ces km – nous en sommes à plus de 67000 – et ne veut plus s’allumer.  Plus de trace donc sur le blog jusqu’à ce qu’on trouve une solution.

Cassiar Highway

À Kitwanga, nous reprenons la direction du nord par la route 37. 

Plusieurs totems des « Native Nations » sont visibles dans les petits villages.

L’église de Kitwanga et son clocher déporté.

On profite d’un vrai camping pour faire la vidange de Pti Ket. Le temps tourne à la pluie.

2ème ours

Malgré la pluie, nous faisons un détour par Stewart et Hayder, petit bout d’Alaska. On passe donc la frontière dans les 2 sens dans l’après-midi. Nous espérions y voir des ours pêcher des saumons mais ils ne se sont pas montrés.

La pluie, le rdv raté, les montagnes dans le brouillard, nous sommes déçus et humides, on repart donc vers le nord.

Bear Glacier

Un ours par jour, nous en sommes à 3, uniquement des noirs, pas encore de grizzlis.

A ce stade du voyage, nous sommes à la même latitude que Ushuaia.  Mais ici la route continue, donc nous aussi.

Un mot encore à propos des moustiques. Ils sont moins nombreux que ce que l’on craignait, sortent surtout le soir et pour le petit déjeuner mais on arrive encore à les repousser. Pour l’instant nous appliquons des méthodes qui ont fait leurs preuves. 

Méthode 1, la bonne vieille spirale qui dégage aussi une odeur de lavande, comme à la maison

Méthode 2, l’enfumage. Un bon feu de bois, plus efficace avec du bois mouillé qui fume beaucoup. Parfume les vêtements « Senteur cochon grillé ». Sur la photo, Quentin porte une chemise collection « longues manches » de chez Walmart.

Méthode 3, la moustiquaire aux portes arrière et on les regarde essayer de rentrer

Et si tout ça ne suffit, on ferme les portes et on sort la tapette….

Vancouver


Ça fait déjà une semaine que nous sommes à Vancouver et nous n’avons pas vu le temps passer. Nous logeons dans la jolie petite maison de mon frère Frank et Sylvia. Leurs amis Mary & Lang nous prêtent leur appartement qui est juste au-dessus. Quel luxe !
A peine arrivés, Frank nous passe un de ses vélos et nous emmène faire le tour de Vancouver … 51 km … quasiment entièrement sur piste cyclable. Mais ça doit faire 4 ans qu’on n’est plus remontés sur un vélo et j’ai les ischions qui me transpercent les fesses et les cuisses qui surchauffent.


Le lendemain Quentin attaque la vidange et la remise en état de Ptiket dans le studio d’entraînement de Frank. Le ventilateur de refroidissement a perdu 2 pales et les tubes de la culasse droite sont morts. Heureusement ici aussi nous avons un fournisseur de pièces, Lionel Hondier de “2cv pour toujours”. Il nous procure une culasse d’occasion et un ventilateur neuf.

Remplacement du moteur des essuie-glaces qui a grillé bien qu’on l’ait très peu utilisé.


Pendant que Quentin désosse la deuche, je me charge de l’intérieur, des lessives dont les housses des coussins qui en ont bien besoin.


Vancouver est une chouette ville, agréable à parcourir, qui valorise le sport, on y mange bon et sain et le climat est idéal en ce moment. On va rester encore quelques jours.

San Cristobal de las Casas

La ville se situe à 2200 m d’altitude. On l’a adorée ! Soleil toute la journée, fraîcheur le soir et la nuit. On se réveille avec 14 degrés. Quel bonheur !

Le camping est un peu en dehors de la ville mais on peut la rejoindre à pied sans problème.

Charmante, colorée, qui a su se moderniser sans perdre de son cachet. 

Nous en apprenons un peu plus sur le mouvement zapatiste qui a démarré ici en 1994. 

On teste nos premiers burritos et tacos mexicains. 

Seule déception, impossible pour l’instant de trouver de la Corona, il n’y a que de la Sol, Modelo ou Tecate. Mais on n’est pas encore partis !

Les habitants tressent les « rameaux » de maïs pour le dimanche saint.

Sans commentaire

Comme on est bien installés au camping, Ptiket a droit à sa vidange des 4000

Les Bomberos de Medellin

Toujours grâce à notre chère Kika, nous sommes accueillis et hébergés chez les pompiers volontaires de Envigado, dans la banlieue de Medellin. Ce point de chute improbable va nous permettre de récupérer chez Fedex le carbu tout neuf que Burton nous a expédié de Hollande et de faire un entretien complet de la voiture. Seul le filtre à huile ne pourra être changé car nous n’avons pas réussi à en trouver et ce malgré les recherches du pompier MacGyver (c’est son vrai nom !).

Deux jours donc à vivre au rythme de la caserne, à observer l’entraînement des nouvelles recrues et des pompiers confirmés. On a beaucoup appris sur le matériel utilisé et même si la discipline est évidente, l’esprit reste bon enfant et l’ambiance très sympa. 

Ici les pompiers sont considérés comme des héros discrets, pas comme chez nous où des décérébrés s’amusent à les caillasser.

Traduction personnelle, perfectible….

Un pompier est quelqu’un qui éteint les incendies et aide les victimes d’accidents…mais c’est aussi quelqu’un qui est toujours disponible, qui court à la caserne un matin froid d’hiver suite à un appel qui annonce un désastre ou qui parcourt de longues distances à pieds dans la campagne en feu, suffocant sous le soleil estival.

C’est un père qui abandonne sa famille pour secourir une famille inconnue.

C’est un fils, dont la mère, à chaque fois qu’elle le voit quitter la maison en urgence, se dit intérieurement qu’elle le voit peut-être pour la dernière fois

C’est un homme qui répond aux sourires des endants parce qu’il a tenu dans ses bras un petit corps qui ne sourira plus jamais

C’est quelqu’un qui, tout en sachant que c’est impossible, espère toujours arriver avant la catastrophe 

C’est un héros anonyme qui se fiche de risquer sa vie pour lutter contre les éléments 

C’est quelqu’un qui se glorifie de donner sa vie pour une autre.

C’est quelqu’un qui, comme récompense, ne demande qu’un sourire ou un « MERCI », rien d’autre. C’est un homme qui connait la valeur d’une vie.

C’est un homme qui, résigné, pleure en silence, de ne pas pouvoir faire plus devant une tragédie humaine, sans comprendre les mystérieux desseins de Dieu

Un pompier n’arbore pas de médaille, n’agite pas de drapeau, n’exige ni admiration ni flatterie mais sait comment honorer un compagnon disparu

Le pompier ne parle pas de compagnonnage ou de travail en équipe, il le VIT !

C’est quelqu’un qui est un peu ange gardien, ami, frère, quelqu’un qui porte un uniforme sacré, celui de pompier volontaire.