Ushuaia – Départ

Avant de quitter Ushuaia, Quentin recherche l’origine d’un bruit suspect venant d’en-dessous du plancher avant gauche.

Il ne faudrait pas que ce soit le roulement Timken du bras de suspension. Après vérification, il n’est pas en cause, ni l’amortisseur. Il semblerait que ce soit simplement la fixation du pot de suspension qui a un petit peu de jeu et un tour de clé plate 54 règle le problème. 

Notre première bouteille de Marly (additif essence) est vide, nous en sortons une neuve de la réserve. Dommage qu’on ne puisse pas mettre une bouteille de Malbec à la place…

Le seul choix qui nous reste à ce point du voyage, c’est de remonter vers le nord. Direction le Chili.

Nous devons refaire une partie de la route mais aujourd’hui le soleil nous permet de voir les montagnes qui étaient dans le brouillard à notre arrivée.

    

La journée est déjà bien avancée et on décide de s’arrêter le long du Lago Fagnano, juste après la Laguna del Indio. Il fait beau, pas trop froid, pas de vent, le soleil se couche.

  

Patagonia. Chubut -> Santa Cruz

Vu les conditions venteuses que nous faisons subir à PtiKet, Quentin décide d’avancer le gros entretien et nous profitons du camping de Rada Tilly pour le faire. Pour la première fois, outre les douches chaudes, les sanitaires sont chauffés ! Nous sommes toujours seuls et les horaires d’ouverture des douches ne s’appliquent pas pour nous.

  

Vidanges (moteur et boîte) donc, graissage, nettoyage filtres (air/huile), et remplacement d’un soufflet de cardan qui avait mauvaise mine.

  

A ce jour, sur le continent américain, nous avons parcouru 7496 km, roulé 140h, en 46 jours.. et aucune crevaison. 

La Ruta 3, longe un moment la côte et nous passons entre d’immenses dunes. 

C’est dans cette région qu’en 1907, des ouvriers ont mis au jour un gisement de pétrole. Les éleveurs de moutons ont rapidement arrêté de produire de la laine pour creuser des puits et installer des pompes sur leurs terrains. Quelques éoliennes sont en cours d’installation mais juste pour la forme….

  

Nous quittons la région du Chubut pour entrer dans celle de Santa Cruz. Ce qui implique un contrôle de gendarmerie. Papiers s’il vous plait. Après vérification sur son ordinateur, le gendarme revient et nous demande quel est le plus bel endroit qu’on ait visité jusqu’à présent. Euh, Valdes ?

Il nous repose la question, comme si on n’avait pas compris. Euh, la Patagonie en général ? Désabusé,  il espérait qu’on lui réponde Iguazú d’où il est originaire… si maintenant il faut qu’on devine les origines des représentants de l’ordre pour ne pas faire d’impair….c’est pas gagné !

Il ne nous en veut pas et nous laisse repartir en nous souhaitant bon voyage.

La végétation est réduite à quelques touffes d’herbe jaunie. Nada, rien, ketchi…mais qu’est ce que c’est beau !

    

Puerto Madryn

Quelques jours à Puerto Madryn, le temps de 

  • changer les roulements de l’autre roue de la remorque
  • se régaler d’un bon steack au restaurant Malon
  • faire un aller/retour à Punta Loma pour voir une colonie de lions de mer où les jeunes otaries crient comme des chèvres sous le regard indifférent des cormorans de Magellan accrochés à leur falaise.
  • visiter le joli petit musée Ecocentro dans l’ancien phare, tout concernant les baleines et autres animaux marins. Tout en haut du phare a été aménagé un salon avec de grandes baies vitrées et de confortables canapés qui font face à la mer pour admirer les baleines
  • flâner dans les rues et sur la costanera
  • Laverie, recharge de gaz, douches

L’endroit où se trouve actuellement Puerto Madryn était à l’origine habité par les Tehuelches. Vers 1860, 28 Gallois ont débarqué à la pointe nord et ont apparemment cohabité en bonne entente avec les autochtones. De ces 28 Gallois est née toute une communauté qui s’est étendue sur plusieurs km et dont on trouve aujourd’hui les descendants dans des villes comme Rawson, Trelew, Gaiman où nous allons demain.

              

Péninsule Valdés – Playa Villarino

Nous avons constaté depuis quelques jours que le pneu arrière droit commence à fortement s’user côté extérieur (la faute au vent…). Quentin décide donc ce matin de retirer la roue et d’inverser le pneu sur la jante. Il s’installe sur le parking de la station service de Puerto Piramides pour pouvoir utiliser leur compresseur et ne pas devoir mettre une chambre à air. Il profite que la voiture est soulevée pour graisser les pivots de direction des 2 côtés. Tant qu’à avoir les mains sales, il retire aussi la came de la pompe de reprise du carbu, celle-ci, n’étant plus sollicitée, on devrait consommer un peu moins. Actuellement nous avons une moyenne de 6,6l/100 mais avec des pointes à 7,4l.  

Il est 10h30 quand nous prenons la route vers la sortie de la Péninsule.

Mais pas question de quitter cet endroit sans aller passer 1 ou 2 nuits à la playa Villarino.

Une piste nous mène jusqu’à une plage au bord du golfe San José.

Très exposée au vent qui souffle denouveau fort, nous trouvons un petit creux qui nous protège un peu. 

  

La plage est jonchée de coquillages encore entiers, comme s’ils venaient d’être vidés. Une vraie hécatombe. 

A certains endroits, du rocher rongé par le vent et l’eau affleure et apparaissent, fossilisés, des coquillages de toutes sortes dont des grands bénitiers durs comme de la pierre. 

Nous sommes seuls. La mer monte et avant de dormir, nous allons vérifier que notre « petit creux » ne risque pas de se remplir dans la nuit. Ça devrait être bon. 

Le lendemain, nous nous réveillons quand l’horizon se colore de rouge. Nous partons à pied vers l’est où nos amis suisses nous ont indiqué avoir vu des manchots à 4km.  La balade est superbe, en bord de falaise, les plages se succèdent, toutes désertes. Pas de trace d’un quelconque animal, si ce n’est des goélands ou des cormorans et quelques vaches surprises de nous voir.

      

Nous refaisons le chemin en sens inverse et 2 baleines apparaissent près de la plage. La mer est agitée, elles ne s’attardent pas.

Des Argentins qui ont l’habitude de venir dans le coin nous confirment qu’il ne pleuvra pas d’ici quelques jours. Le vent s’est calmé, on décide donc de rester une nuit de plus. Les étoiles sont très brillantes et la lune nous sert de réverbère. 

Difficile de partir de ce paradis alors que des baleines viennent faire les belles pendant qu’on prend notre petit déjeuner. En 5 jours on en a bien fait le tour, on n’a plus grand chose à manger, plus beaucoup d’eau et …une douche s’impose…

La Ruta 14 – encore

Nous poursuivons notre route vers le sud. C’est par hasard que nous nous arrêtons pour la nuit à Curuzú Cuatí car le camping municipal de Mercedes était squatté par de nombreux fêtards.

Dans ce grand parc où des chevaux broutent l’herbe, un combi VW jaune est déjà installé avec à son bord un couple franco-argentin et leur petite fille. Ils sillonnent l’Amérique du Sud depuis un moment et nous refilent plein de conseils. Plutôt que d’aller se perdre vers Parana, Santa Fe ou Rosario qui craint un peu, nous décidons de tracer vers Buenos Aires en plusieurs étapes. L’une d’elle sera Colón un chouette petite ville avec des panaderías merveilleuses où on se gave d’empanadas, de medialunas et de pain con semillas qui change du pain caoutchouc que l’on trouve partout.

C’est ici aussi que nous porterons notre linge à la lavanderia et que nous ferons la première vidange au bord du Rio Uruguay. A ce jour, nous avons fait 4800km depuis notre départ de la maison et 3400km sur le continent américain.

 

Sur la Ruta 14, on trouve beaucoup de vendeurs d’oranges et de mandarines. C’est la pleine saison et ils les vendent par filets de minimum 5kg. Pas de soucis, elle sont délicieuses et ne coûtent pas grand chose. Il y a aussi le vent, bien de face. Mais il y a surtout les nombreux contrôles de police qui sont réputés pour leur sens de la corruption. Si on a de la chance, ils sont sur leur téléphone en train de surfer ou ils nous laissent passer en rigolant. Sinon, ils nous arrêtent, nous demandent nos papiers, veulent voir l’intérieur de la deuche, soulèvent les coffres, ouvrent la remorque et finissent pas nous demander combien on a d’argent et si on a des dollars. La stratégie est de mal comprendre ce qu’ils veulent et de ne leur donner que des copies des papiers. Mais cette fois-ci, il veulent le passeport original pour voir le tampon d’entrée dans le pays. Quand il me parle de dollars, je lui dit fermement qu’on en a pas. Quand on voit qu’ils ne savent plus trop quoi contrôler et que tout est en ordre, Quentin reprend les papiers des mains du policier, on referme tout sans attendre qu’ils nous disent que c’est ok et on repart en les laissant en plan et en leur faisant un grand sourire, Ciao !

L’aventure commence à la première panne

En sortant du Parc Iguazú, nous nous dirigions vers la frontière brésilienne pour aller voir de l’autre côté. Quand, dans une montée, la deuche se met à nouveau à hoqueter, on trouve in extremis un petit renfoncement dans une zone où il est interdit de se garer sur les bas-côtés à cause des animaux sauvages. On sort la trousse à outils, on ouvre le carbu, on vérifie les durites, on sort même le réservoir. La crépine est complètement rongée, on la change et on repart. Ça roule jusqu’à Puerto Iguazú et rebelote, dans la montée, obligés de s’arrêter définitivement. Quentin se poste en bord de route, sangle de remorquage en main pour tenter d’arrêter quelqu’un qui pourrait nous tracter. Les 2 premiers qui s’arrêtent n’ont pas de crochet de remorquage. Le 3ème sera le bon et il nous amène doucement à la station YPF à quelques centaines de mètres. Il est déjà tard, le bricolage, ce sera pour demain. Une douche (la plupart des stations service en sont pourvues) et au lit.

Ce matin, on attend un peu parce qu’il pleut par averses et puis le grand démontage commence. Pas facile de bricoler en étant interrompus par les passants qui veulent savoir d’où on vient, où on va et combien de km on va faire. A 13h, le diagnostic tombe, c’est la membrane anti-retour de la pompe à essence qui ne fonctionne plus. En cause, les solvants et les particules dans l’essence. On imagine déjà commander une nouvelle pompe et se la faire livrer à la station quand Felix arrive et nous dit qu’il peut nous en trouver une pour demain. « Bougez pas, je reviens vers 15h30 ». A 15h35, le revoilà. Il en a trouvé une pour 650 pesos, AHORA. Quentin monte dans sa petite Fiat Uno et revient 30´ plus tard avec une pompe neuve qui  s’adapte pile poil.

On remercie chaleureusement Felix qui nous laissera son nr de téléphone au cas où.

Quand tout est remonté, les mains lavées, on descend au centre ville pour vérifier que tout est ok et se remettre sur pied avec un bon steack et toute une bouteille de Malbec. On pourra dormir tranquille, même sous le réverbère du parking.

Dernière ligne droite

Notre « Van » est presque au point, il ne reste que quelques détails à peaufiner, suivi d’un check-up complet des freins de boulons, des niveaux, etc

Le changement des pivots de direction, dernière grosse intervention mécanique, se fera juste avant le C.T. d’avril prochain au moment où notre fourgonnette chaussera ses premiers pneumatiques de voyage.

J’avoue qu’entreprendre ce genre de travail à l’extérieur en janvier/février ne me motive pas beaucoup.

amenagement Citroën OASI

Côté assurance, les contrats spécifiques camping-car sont beaucoup plus avantageux et mieux adaptés à notre fourgonnette.

Nous avons donc fait expertiser l’Acadiane afin qu’elle soit assimilée par l’assureur au modèle « Oasi®  » de Citroën, produite en petites séries au début des années 1980.

Reise Ente 1983

Ou à la version concurrente que l’on trouvait en Allemagne, dénommée «Die Reise Ente® »

Le rapport d’expert ne devrait tarder à arriver, on est impatients de le lire.

Je suis revenu de ce rendez-vous avec quelques conseils judicieux, que je ne vais pas tarder à mettre en place . . .

Nouveaux aménagements

Malgré la canicule que nous subissons depuis plusieurs semaines, on avance dans l’aménagement intérieur de notre RV.

Les sièges qui étaient d’origine risquent de ne pas tenir la distance.

Nous avons préféré les changer par des sièges semi-baquets comme ceux que nous avions mis pour le Raid des Baroudeurs au Maroc en 1990 et 1992.

 

L’armoire de rangement dans la caisse est allégée
au maximum, donc sans porte et nous mettrons des petites sangles pour éviter que la vaisselle ne tombe.

 

 

 

 

 

Nous avons tapissé le petit coffre arrière avec du polystyrène Styrodur de 5 cm, on a ainsi une zone fraîche pour garder un peu d’aliments frais.

La Fourgonnette

Lentement le travail avance, la carrosserie est terminée, quelques détails restent à peaufiner.

La mécanique est en place, le moteur tourne bien, reste une petite perte d’huile du côté de la culasse droite* qui doit encore être identifiée et corrigée.

Les beaux jours semblent installés, on va pouvoir s’occuper de l’aménagement intérieur.

* Le moteur de la deuche est un flat-twin deux cylindres à plat opposés ce qui donne deux culasses distinctes. Lire la suite