Pour nous remettre des frayeurs pour arriver jusqu’ici (voir article précédent), nous nous installons pour bivouaquer sur un plateau où à une époque il y a eu une petite piste d’atterrissage mais il n’en reste que le mat de la manche à air. Nous sommes sur le plateau au sommet du Canyon du Rio Las Pinturas, au bord de la falaise. Seuls au monde.
Le lendemain nous n’avons plus que quelques km à faire pour arriver à la cabane des gardiens et c’est obligatoirement avec un guide que nous partons voir les peintures rupestres.
Classé au Patrimoine de l’Unesco ce site se trouve à flanc de falaise du canyon. Environ 2000 peintures rupestres datant, pour les plus anciennes de 9000 ans. Des mains en négatif (aucune en positif), des scènes de chasse de guanacos, des peludos, des pattes de nandous et de pumas, des lézards. Plus récentes, des formes géométriques. Tous les membres des familles ont apposé leur main, avec des pigments rouges, noirs, blancs et même verts. Les peintures sont toutes à l’extérieur mais dans un état de conservation incroyable grâce apparemment à un air très sec. Les populations d’éleveurs connaissaient leur existence depuis toujours mais ce n’est qu’en 1941 qu’un scientifique en a fait les premières photos. La guide parle anglais et comme nous ne sommes que 4 (avec un couple d’allemands), nous pouvons bien discuter.
Nous reprenons ensuite la route jusqu’à Perito Moreno, petite ville pluvieuse où nous resterons deux nuits pour cause de vidange et de lessive, avant d’attaquer la Carretera Austral par Chile Chico.