L’ile Manitoulin

Grande île sur le Lac Huron. On prend le temps d’aller y faire un tour et y randonner pour nous dégourdir les jambes après toutes ces journées de route.

Pour y arriver, il faut passer ce vieux pont tournant

Au bord du Lac Mindemoya, une colonie de canards nous ont posé plein de questions sur la voiture et le voyage, pas moyen de s’en débarrasser avant la nuit et puis on a enfin pu manger tranquillement.

Bridal Veil Falls

Au pied de cette chute d’eau romantique se joue une tragédie. Les saumons sont arrivés au bout de leur voyage, ils ne pourront pas aller plus loin. C’est la fin…

Cup & Saucer trail. 

Un petit sentier dans les bois nous mène à plusieurs points de vue qui surplombent la forêt dont les couleurs commencent à changer. 

Les températures suivent la saison et un matin nous n’avions que 3 degrés dans l’auto. Le chauffage est capricieux et quand il daigne fonctionner il souffle tiède.

Le Lac Supérieur

Avec ses 82.350km2, le Lac Supérieur est le plus grand lac d’eau douce au monde. On se croirait au bord de la mer, surtout les jours de grands vents qui façonnent les vagues.

La côte est est vraiment très belle et offre une multitude de baies, de plages de sable ou de galets. Je renonce à décrire la météo car en gros c’est soleil et/ou nuages et/ou pluie.

Un habitant de Wawa nous explique que les quantités importantes de sel utilisées sur les routes en hiver se déversent dans tous les lacs de l’Ontario rendant certains plus salés que l’océan.

Saviez-vous que Winnie l’Ourson est né dans les environs de White River ? En 1914, un officier vétérinaire originaire de Winnipeg a acheté un ourson orphelin sur le quai de la gare de White River et l’a appelé Winnie. Il l’a ensuite emmené avec lui en Angleterre où il est vite devenu la mascotte de la brigade. Confié aux bons soins du zoo de Londres, il a conquis les petits Anglais et plus particulièrement le fils d’un illustrateur très connu qui fit de Winnie le personnage d’histoires pour enfants.

A la pointe sud du lac, Sault-Sainte-Marie, un pied au Canada (Ontario), l’autre aux Etats-Unis (Michigan)

Cap à l’Est #3

Nous voilà au Manitoba, 3ème Province à traverser et encore une heure de perdue.

Une de nos petites routes se transforme en piste caillouteuse et le ciel est très noir juste devant nous. Résultat, de la boue à profusion pour finir avec un pneu plat que Quentin change sous la pluie. Ça ne sert à rien qu’on se trempe tous les deux, non ?

Le lendemain, plus un seul nuage dans le ciel, où sont-ils passés ? 

Quentin n’a pas trouvé le trou dans le pneu, on suppose que le pneu, très dur, a un peu déjanté sur la piste et s’est dégonflé. Dans le doute, on y met une chambre à air.

Même si le paysage n’est pas très varié, des ballots de foin, des silos, des lacs et quelques vaches, la route 2 est agréable, plus « campagne » que la 1.

Après Montmartre et sa Tour Eiffel, voici Holland et son moulin à vent … mais rien à voir avec les Pays-Bas puisque Monsieur Holland était un ancien receveur des postes d’origine anglaise …

Nous avons aussi Souris qui a jeté sur la rivière du même nom le plus long pont suspendu du Canada.

Sans parler de Notre-Dame-de-Lourdes dont toutes les rues ont des noms français, comme « Jeanne d’Arc rue » ou « Notre Dame avenue ».

Et plus j’épluche la carte, plus j’en trouve ; Ninette, Roland, Bruxelles, Jean-Baptiste, Ste Anne et même Machin.

Le 23 septembre, nous entrons en Ontario.

Les arbres commencent doucement à changer de couleurs. La partie ouest de la Province est truffée de petits lacs, il y en a des centaines, petits ou grands. Il fait très doux, l’été indien sans doute.

Dernière vidange sur ce continent 

Après avoir encore perdu une heure, nous faisons un petit détour vers les Kakabeka Falls. Pas la grandeur d’Iguazu mais on n’est pas déçus.

Nous buttons maintenant sur le Lac Supérieur,  à cheval sur la frontière des USA et du Canada. Nous allons le contourner par le nord, direction Sault-ste-Marie.

Cap à l’Est #2

Nous sommes encore en Colombie Britannique quand on passe le fuseau horaire suivant à Crowsnest Pass. Le soleil revient et la lumière en ce début de soirée est très belle.

A Fernie, un vent glacial nous prend par surprise. C’est la région des amateurs de skate, surf des neiges et de fatbike.

Le plus gros camion du monde, le Titan 33-19 se trouve à Sparwood. Il a commencé à travailler dans les mines de charbon en 1978 jusqu’en 1990 quand son turbo est tombé en panne et que le coût de la réparation n’était plus rentable. Il pèse 260 tonnes et sa charge utile était de 350 tonnes.

La province de l’Alberta est assise sur une vaste réserve de gaz et de pétrole. Il n’est pas rare de voir des pompes dans les champs. Dans certaines régions, le sable bitumeux est une réelle cause de pollution environnementale. Medicine Hat est surnommée Gas City…

Fort Mc Leod, poste avancé de la Police Montée dans sa marche vers l’ouest pour aller mettre un peu d’ordre dans le Klondike.

Le soleil n’a pas tenu le coup face à la pluie. Optimistes, nous faisons néanmoins le détour de 150km vers le Parc des Dinosaures, au nord de Lethbridge.  Nous sommes dans les Badlands canadiens, terrains inhospitaliers pour les pionniers, composés de glaise grise qui se liquéfie sous l’effet de la pluie. Par contre, une source inépuisable de restes fossilisés de dinosaures. On en a retrouvé pas moins de 40 espèces différentes dont certaines jamais découvertes ailleurs.

Changement de Province, changement de ressources. Le Saskatchewan cultive avoine, orge, blé alors que l’Alberta était plus sur le maïs.

Après les grands centres comme Swift Current et Regina où on peut se réapprovisionner et faire une lessive, on décide de prendre la 48, petite route secondaire qui coupe à travers champs.

Le slogan du Saskatchewan « living skies » est bien réel. Nous avons la chance d’observer un phénomène climatique impressionnant . -ceci n’est pas un nuage – Quand une masse d’air froid saturée en eau se trouve au-dessus d’une masse d’air plus chaude, l’air froid tombe dans la masse d’air chaud, créant des « mammas ».

Nous traversons des minis villages de quelques maisons et soudain … Montmartre. En 1892, des Parisiens se sont installés ici et pour commémorer les 100 ans de la communauté, ils ont érigé cette Tour Eiffel de 8,50m. Apparemment ils n’ont pas trop gardé de contact avec leur pays d’origine car aucun des habitants que nous avons croisés n’a réagi à la vue de la deuche immatriculée en France…pffff….

Cap à l’Est #1

Difficile de s’arracher de Vancouver mais faut bien avancer. Heureusement il pleuvait quand on est partis, donc moins de regrets.

La pluie ne va plus nous lâcher pendant 4 jours. Pas génial pour visiter toutes ces petites villes dont le coeur est resté au siècle dernier.

Princeton – un dimanche pluvieux ….

Keremeos, ses grands vergers, ses légumes en abondance. Pommes, poires, PÊCHES, à des prix (presque) abordables !! On stocke tant qu’on peut.

Osoyoos Lake

Castlegar

Une nuit au bord du Christina Lake

Nelson

Nous remontons le Kootenay Lake, long de 104 km pour arriver à Kaslo

Sur cette route, nous croisons soudain une DS avec une plaque française à l’avant. On se fait des grands signes, mais pas moyen de s’arrêter. Quelques minutes plus tard, la DS est dans notre rétroviseur. C’est Kean et sa compagne qui suivent nos aventures depuis longtemps sur FB. On discute “bagnoles” et voyages. On est tous ravis qu’ils aient fait demi-tour. Les Canadiens qui achètent des véhicules étrangers gardent en général la plaque d’origine à l’avant car seule la plaque arrière est obligatoire.

Après une bonne nuit au bord d’un torrent (ça n’arrange pas l’humidité ambiante), nous prenons le ferry de Balfour à Kootenay Bay. En 35’, il nous emmène de l’autre côté du lac. C’est encore une occasion de discuter avec les autres passagers, adorables, puisqu’une dame nous offre en partant une barre de chocolat noir (huumm) et 2 belles pommes bien juteuses.

Le soleil fait des efforts pour percer mais pour l’instant ce sont les nuages qui gagnent la partie

Après de multiples relances auprès de Spot, la balise est à nouveau active et trace notre chemin.

Départ de Vancouver

La balise de tracking ne fonctionne plus depuis le 31 août. Le sav de Spot nous en expédie une neuve ici, bonne excuse pour rester encore quelques jours et faire un graaand tour en ville.

Visiter l’expo consacrée à l’oeuvre de Obey

La balise vient d’arriver mais il faut encore que Spot nous l’active. Nous reprenons néanmoins la route vers Halifax. La remorque reste définitivement ici, on a réussi à tout caser sur le toit. Plus de bidon d’essence, on fait le pari qu’il y aura suffisamment de stations services. Nous avons 2 pneus neufs en réserve, le démarreur et les plaquettes de freins sont changés. Plus que 6600km avant Halifax …

Lasqueti Island

Nous sommes de retour à Vancouver juste à temps pour fêter l’anniversaire de Frank. Une nouvelle décennie mérite bien un week-end spécial dans un endroit inattendu.

Il a invité 16 de ses amis/famille sur Lasqueti, petite île de 74km2 au large de la côte est de l’île de Vancouver, dans le détroit de Géorgie.

Après avoir pris le ferry, nous arrivons sur l’île de Vancouver d’où nous reprenons un petit bateau pour Lasqueti.

Une île, sans eau courante ni électricité, si ce n’est des citernes d’eau de pluie et de l’energie solaire. Un petit paradis.

C’est dans la maison d’Alexa que tout le monde s’installe, dans les chambres ou sous tente.

Frank a planché plusieurs semaines sur l’organisation d’un week-end sportif et festif. Epreuves de nuit, kayak, paddle, vélo, chasse au trésor et même concours du plus haut tas de buches (ça nous rappelle la maison…), on s’est vraiment bien amusés !

Pour finir en beauté, nous quittons tous Lasqueti en zodiac, sous la pluie.

Organisation sans faille, bonne ambiance, grâce au savoir-faire de la vedette du jour, à Sylvia qui s’est occupée de l’intendance et à Alexa sans qui nous n’aurions pas pu découvrir cette île hors du temps.

Accessoirement, c’était aussi mon anniversaire….Ushuaia l’an dernier, Lasqueti cette année, et l’année prochaine … ?

Retour à Vancouver

Depuis quelque jours, nous devons gérer les excités du volant qui nous collent de près et klaxonnent très fort en nous dépassant parce qu’ils sont très énervés…!? Je crois que c’est ici que nous avons eu les pires situations sur la route. Comme quoi….

Nous retournons à Vancouver pour encore passer quelques jours avec Frank et Sylvia, avant d’attaquer la grande traversée d’ouest en est.

Pour ne pas rester sur les grands axes et ne pas refaire la route de l’aller, nous prenons la piste de Lillooet à Pemberton. 

Si la première partie est tout à fait roulable, la suite va nous donner des sueurs froides, à nous et à Pti Ket qui va devoir négocier des pentes à plus de 15%, en montée et en descente, sur une piste pleine de trous, de cailloux et de tôle ondulée. 2h pour faire 50km…

Mais quelle vue !

Voilà, la boucle Vancouver – Vancouver est bouclée, après 1 mois et demi et 14000km.

Les Rocheuses canadiennes

Arrivés au bout de l’Alaska Highway, nous longeons la Peace River qui nous offre un bivouac très tranquille.

Après Prince Georges, nous repartons vers l’est pour rejoindre Mount Robson, grandiose. 

La randonnée le long d’un torrent  nous amène au Berg Lake, un vrai miroir.

Au bivouac, nous changeons les 2 pneus arrière qui sont déjà en fin de vie au bout de 12000km. 

Nous changeons de province et nous voilà en Alberta pour traverser le parc de Jasper/Banff.

La randonnée de Wilcox Pass grimpe rapidement jusqu’au point de vue, pile en face de ce panorama imprenable sur le glacier Athabasca.

Nous irons également au pied même du glacier.

Le lac Peyto

Jusqu’au bout, ce parc nous aura réservé de superbes paysages.

La balise, quant à elle, est épuisée par tous ces km – nous en sommes à plus de 67000 – et ne veut plus s’allumer.  Plus de trace donc sur le blog jusqu’à ce qu’on trouve une solution.

L’Alaska Highway (sud)

L’Alaska c’est fini pour de bon mais nous reprenons la fameuse Alaska Highway qui va jusqu’à Dawson Creek, au mile 0.

Premier arrêt dans la petite ville de Watson Lake, dont la renommée vient surtout de sa « Forêt de Plaques – Sign Post Forest ». En 1942, lors de la construction de la route, un ouvrier qui avait le mal du pays a cloué une plaque de son village sur un poteau. Depuis, tous les voyageurs qui passent par ici y laissent une trace, de la plaque de ville (certainement volée à la municipalité) au vieux couvercle en passant par le bout de bois gravé avec art. Il y en aurait actuellement près de 90.000.

Le premier tronçon de route se trouve dans les Rocheuses canadiennes. Magnifiques montagnes et lacs aux eaux colorées.

Question faune sauvage, nous avons eu la chance de rencontrer plusieurs spécimens. 

Nous sommes dans la région des bisons des bois (wood bisons). Les panneaux routiers nous alertent continuellement des risques de collisions mais pendant une bonne centaine de km nous devons nous contenter de constater qu’il y a effectivement pas mal de bouses de bisons au bord de la route.

Puis enfin les voilà, d’abord un seul, puis tout un troupeau dont certains membres se baladent au milieu de la highway.

Plusieurs ours noirs ont traversé en courant la route devant nous. L’un d’eux a déboulé des buissons, nous est passé sous le nez, Quentin debout sur les freins, et s’est enfuit de l’autre côté.  Au passage nous avons pu apprécier le soyeux de son pelage. Un autre s’avançait tranquillement, nous a vu, a hésité et est reparti d’où il venait.

Un grand renard roux et noir est aussi à notre tableau de chasse.

Au gré des aires de repos, nous sommes informés de l’histoire de cette route. Ce sont donc les militaires américains qui l’ont construite en 9 mois en 1942. Il fallait pouvoir amener le matériel militaire en Alaska par où les Japonais menaçaient d’attaquer.  La guerre terminée, ce sont les civils qui ont repris tout le boulot pour la consolider, installer des ponts définitifs et enfin pouvoir l’ouvrir à tous les voyageurs. Des lodges ont été ouverts tout le long et aujourd’hui c’est grâce à ceux qui sont encore en activité que nous pouvons nous réapprovisionner régulièrement en essence. Malheureusement ils ne fournissent que de la « regular », 87 de taux d’octane, ce que Pti-Ket apprécie moyennement. Nous le gavons donc avec du booster d’octane à chaque plein.