Les îles Vesterålen

Avant de quitter Senja, nous passons voir le petit port de Hamn.

Hamn

De Gryllefjord, nous pouvons prendre un ferry qui nous épargne beaucoup de route pour arriver à Andenes.

Changement de décor. On garde les montagnes mais on met du vert, du vert et des marais, beaucoup de marais. Les arbres commencent à dégainer leurs feuilles, des prairies à l’herbe grasse pour les moutons, les plages sont de sable blanc.

On a la chance de trouver un super coin pour dormir, en haut d’une butte, au milieu des bouleaux, face à la montagne. Personne.

Le lendemain, il fallait bien que ça arrive, il pleut. Première journée de pluie depuis notre départ.

Nous quittons l’île de Andøya pour essayer Langøya. La côte ouest est sauvage, surtout la dernière partie, une piste qui s’arrête à Nyksund et son petit port abandonné que des téméraires essaient de maintenir en vie.

Des séchoirs à poissons

A Stokmarkenes, nous prenons le ferry pour la première des îles Lofoten, Austvågøy.

Les prochains jours risquent d’être riches en découvertes.

Sammarøy & Senja

Nous quittons Tromsø par le périf qui contourne la ville, avec ronds-points et carrefours, le tout creusé dans la montagne.

Nous allons jusqu’au bout des petites îles Sammarøy reliées par 2 ponts à une seule voie de circulation. On attend donc que le feu soit vert pour les emprunter.

Cette plage nous attire. Quentin y trempe un pied. Ca suffira, l’eau est transparente mais glaciale.

A Brensholmen, nous prenons un ferry qui nous dépose sur l’île Senja.

A bord nous avons pu déguster une delicieuse gaufre à la fraise

La petite route est à flanc de montagne, la toundra est spongieuse. On trouve quand même un bivouac correct.

Le lendemain, 3 tunnels plus loin, nous arrivons à Fjordgård où nous avons repéré un rando qui nous plaît bien. Comme la terre est gorgée d’eau, un cheminement en bois est installé sur une grande partie du parcours.

Changement de fjord, nous sommes à Mefjordvær.

Le site est tellement fabuleux qu’on est reparti pour une autre balade. Celle-ci nous casse les genoux. Ca commence gentiment dans la toundra et finalement on se retrouve à crapahuter sur de gros rochers mais quel paysage !

On a trouvé l’emplacement parfait avec suffisamment d’intimité pour une mini douche (car le vent est tombé sinon on y aurait réfléchi à 2 fois) et une bonne nuit tranquille.

Tromsø

Pour rejoindre Tromsø, nous avons 2 options. Soit continuer la route soit prendre 2 ferries. On choisit bien sûr la seconde, le début d’une longue série. En approchant de Olderdale, on voit le ferry qui part… tant pis, on attendra 1h. Ca nous laisse le temps de nous inscrire sur le site de Autopass(Epass). Plus de paiement sur le ferry, le gars scanne notre plaque et nous débite. Gain de temps évident.

Le petit port de Olderdale

40 minutes de traversée pour arriver à Lyngseidet, sur une île.

Nous avons 20 minutes pour faire les 20km qui nous séparent du second ferry. Comme nous étions les premiers à l’ambarcadère, nous sommes sortis les premiers du ferry. Du coup tous les Norvégiens se sont retrouvés derrière nous sur la petite route de campagne. Ils finissent par tous nous dépasser. Nous on profite du paysage, on constate que l’herbe est bien verte par ici. Et finalement on arrive juste à temps pour embarquer.

Encore 20’ de traversée et on reprend la route pour Tromsø où on s’installe dans un camping très moche et cher mais bons sanitaires.

L’arrêt de bus est à 1km et il nous pose dans le centre ville. On profite de la douceur retrouvée pour flaner dans les rues aux petites maisons colorées. L’ambiance est à boire une bonne bière et pourquoi pas un petit resto. Mais voilà, à la lecture des cartes, on tombe à la renverse. Les prix sont effarants. Par le moindre steack de rennes à moins de 35€, voire 40€. On se contente alors de la bière, au prix d’un plat du jour de chez nous, et on la savoure. Je crois qu’on va rester encore longtemps au régime carottes, oeufs, boulettes suédoises et pâtes…

Retour à pied par le grand pont arqué. C’est étrange de marcher sur un pont qui monte.

Au bout du pont, la cathédrale arctique.

Au camping on s’est fait des amis qui ont une maison à l’extrême sud de l’Afrique et qui nous y attendent avec plaisir. Qui sait, pour un prochain voyage !? 😉

Cap à l’Ouest

On profite d’un bivouac sur bitume pour inverser les pneus arrière sur leur jante. Sur ce continent-ci aussi, les pneus de la deuche s’usent beaucoup plus sur le flanc extérieur. Un petit compresseur branché sur la batterie et un peu de dégraissant pour freins auquel on met le feu rend l’opération des plus simples.

La nuit sera douce

Hammerfest

Certes, c’est dimanche mais nous nous étions habitués aux magasins ouverts de 7à23h 7/7. La petite ville portuaire est endormie, pas un chat dans les rues. Il n’y a que les mouettes qui se querellent qui mettent un peu d’animation. L’église est moderne et apparemment le son des cloches à 10h30 fait sortir le peuple. Hammerfest revendique le titre de la ville la plus septentrionale au monde, au mépris de Honningsvår. En fait c’est juste une question de taille ;-))

Un peu à l’écart de la ville se trouve la colonne de l’Arc Géodésique de Struve, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Je vous livre les explications telles quelles, à lire à tête reposée…

La route vers Alta est fabuleuse. Les plaines sont couvertes d’un épais manteau blanc. Les Norvégiens squattent les bords de route, sortent le moto-neige ou les skis et foncent profiter des dernières neiges.

Alta et sa cathédrale en forme d’aurore boréale, haute de 47m

Plus au sud se trouve l’ensemble de gravures rupestres le plus imposant et le plus nordique jamais découvert. A ce titre, il est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. La visite commence par un petit musée qui expose entre autre les outils du quotidien des Samis. A l’extérieur, un cheminement de 3km sur passerelles passe devant la plupart des 3000 gravures datant de 2000 à 7000 ans avant JC. , le long de l’Altafjord.

Certaines de ces gravures ont été mises en évidence par une peinture ocre, comme elles l’étaient sans doute à l’origine. On distingue des ours, des bateaux à proue d’élan, des scènes de chasse aux rennes, des oiseaux qui pourraient être des Grands Pingouins et des cormorans.

Sur les autres rochers, c’est un peu « où est Charlie ».

Après une bonne nuit de sommeil dans un petit bois en dehors de la ville, nous passons de fjord en fjord, tous plus beaux les uns que les autres. L’air s’est un peu radouci et parfois il n’y a plus de vent.

A l’heure du pique-nique, nous tombons sur un club danois de Porsche cabriolet. Ils délaissent leurs bolides pour venir voir le nôtre et prennent quantité de photos. On rigole bien mais je crois que dans le fond ils étaient un peu jaloux.

Ce soir, vue sur les montagnes avant de prendre demain les ferrys pour Tromsø.

Le Cap Nord. 71°10’21’’

Au dernier épisode ….

En 1553, à la recherche du passage du NE vers l’Amérique, le navigateur anglais Richard Chancellor double ce cap et le baptise North Cape.

C’est une falaise de 300m qui tombe dans la mer de Barents. Jusqu’en 1956 on ne pouvait y accéder que par voie maritime et puis grimper jusqu’en haut. Depuis, une route a été ouverte et en 1977 le Globe en fer forgé devient l’emblème du lieu.

Ici le soleil ne se couche plus de mi-mai à fin juillet et nous sommes là pour le vérifier.

Actuellement il ne descend pas encore bien bas mais je peux le capter quand il met le feu au Globe.

On peut l’observer bien au chaud derrière les grandes baies vitrées du centre d’accueil.

Et oui, à minuit le soleil est toujours aussi vif et on en prend plein les yeux, littéralement. Nous serions venus 2 jours plus tôt , c’était tempête de neige et verglas. Les trolls sont avec nous.

La lumière est si intense que nous n’avons pas du tout sommeil mais le centre ferme à 1h du matin. On en profite pour immortaliser Ptiket, on se remet en place, on tire nos maigres rideaux et enfin on peut s’endormir.

Au petit-déjeuner, nous avons eu la chance d’observer une demi-douzaine de baleines qui chassaient au pied de la falaise.

Voilà, ça c’est fait, nous reprenons la même route superbe pour obliquer ensuite vers Hammerfest.

L’île de Magerøya

La neige est de plus en plus présente mais la route est très bien dégagée.

Pour accéder à cette toute dernière île, nous devons emprunter un tunnel long de 6870m, qui plonge littéralement sous la mer à une profondeur de 212m. La pente est à 9% et le tunnel est brut de roche. On sort sains et saufs.

Honningsväg, ville la plus septentrionale d’Europe.

Skarvåg. Une randonnée nous mène à Kirkeporten, sublime arche dans un décor de bout du monde.

Plus que 20km et les congères sont de plus en plus hautes. La route grimpe mais nous ne dépassons pas les 250m. Les sports d’hiver au niveau de la mer.

Au bout de la route, le Cap Nord…. à suivre ….

Velkommen til Norge

Nous faisons une première halte à Karasjok où se trouve le Parlement Sami, inspiré de l’habitat traditionnel. Ses membres veillent à ce que les lois passées par les autorités nationales soient équitables vis à vis de cette population.

Le paysage est noir et blanc. Heureusement qu’il reste de la neige sinon ce serait vraiment sinistre.

Les montagnes sont plus élevées, jusqu’à 1400m.

A partir de Lakselv, nous longeons le Porsangerfjord qui s’étend sur 123km, le 4ème plus long fjord de Norvège.

C’est marée basse

Nous quittons la route principale pour aller voir le Trollholmsund. Ce sont des formations calcaires qui, érodées par le vent et l’eau, ont pris la forme de trolls. L’endroit est magique.

Des petites fleurs violettes squattent les quelques cm de mousse pour égayer cet univers minéral. La légende veut que les trolls ont été transformés en pierre car ils n’étaient pas rentrés chez eux avant le lever de soleil.

Le mini troll se cache encore …

Ils sont charmants, non ?

Ca ne se voit pas sur la photo mais à partir de maintenant nous sommes plus au Nord que nous l’avons jamais été. Nous avons dépassé notre record de Tuktuyaktuk au Canada et on avance encore !

Ce soir c’est douche et lessive dans un petit camping au bord du fjord.

Finmark

Le Finmark est cette région semi-désertique tant au niveau végétation que population et qui s’étend sur le nord de la Suède, Finlande, Norvège et Russie.

Le plus haut sommet est à moins de 400m

A Porjus, ville créée uniquement pour les ouvriers d’une gigantesque centrale hydroélectrique, nous suivons un petit chemin dans les pins qui nous mène à un très beau canyon encore enneigé de la rivière Luleälven.

La nature est parfois cocasse…

Cousin Machin et sa famille
Réunion mondiale des Cousins Machin
Mont Dundret – 821m

Karesuando. Juste un pont à passer et nous voilà en Finlande. Nous sommes dans la “queue de la casserolle”, un tout petit bout de Finlande coincé entre la Suède et la Norvège. Terre sablonneuse, sur quelques km on se croirait dans les landes, mais ça ne dure pas.

Nous avons dû pas mal chercher pour notre bivouac car tous les accès sont encore couverts de neige et naïvement nous n’avons pas prévu la pelle à neige cette fois-ci.

C’est mon adresse mais ça rentre pas dans les cases

En regardant mon téléphone je me rends compte qu’on a changé d’heure. Mais où donc ? Il est une heure plus tard. Ca va pas arranger notre horloge !

Vous reprendrez bien encore un petit peu de renne ?

Sur la route du Cercle Polaire

Nous sommes en Laponie, pays du peuple Sami. Et qui dit Laponie, dit rennes et élans

Le paysage commence à changer, les arbres sont plus petits et les forêts font place à de grandes étendues de toundra.

Les lacs sont à peine en cours de dégel et il reste des plaques de neige

A Vilhelmina, la charmante dame de l’office du tourisme nous indique quelques maisons typiquement Sami. Elle a adoré notre voiture.

Sur les aires de repos, les toilettes sont chauffées et on se lave les mains à l’eau chaude. Grand luxe. Comme les bivouacs sont de plus en plus froids, on en profite pour faire un débarbouillage un peu plus confortable. Un soir, nous avions emprunté une piste forestière mais à mi-chemin de l’endroit où on pensait s’arrêter pour la nuit, la neige était trop abondante pour continuer. On a donc dormi là sans voir personne. Le matin, c’est réveil à 6h ou même avant. Zéro degrés. Difficile d’occulter parfaitement la voiture. Le soir, il fait jour quand on va se coucher, aucune idée de l’heure à laquelle la nuit se décide à tomber. On garde la nuit blanche pour notre arrivée au Cap Nord.

Le paysage se vallonne. Des panneaux annoncent des pentes à 6%. Arrivés en haut, nous sommes à 530m d’altitude…

A Arvidsjaur, nous rencontrons Ami et Tyrone. Elle est Sami, lui Suédois. Ils nous invitent à visiter un petit village Sami très bien préservé. Ami nous ouvre la porte de sa petite habitation en forme pyramidale. Traditionnellement, le feu se fait au centre et la cuisine au fond. Ils s’installent de part et d’autre du feu, sur des peaux de rennes bien sûr. Un peu plus loin, se trouve sa maison pour stocker la nourriture et faire sécher les peaux de bêtes. La serrure de la petite porte a 200 ans, tout comme la clé pour l’ouvrir. Ils sont intarissables et nous profitons de l’occasion pour leur poser toutes les questions qui nous trottent dans la tête depuis un moment.

Le petit escalier est calculé pour que les souris ne puissent pas entrer

Petit détour par une piste (ça change du bitume) pour aller voir les rapides de Storforsen. Sur 5km la rivière Pite chute de 82m et sur les 600m où nous sommes la chute est de 50m. C’est bouillonnant, sauvage et impressionnant. L’environnement est très joli avec ces gros rochers de granite vieux de 2000 ans. Au bout de cette chute, un énorme “iceberg”

Voilà nous sommes arrivés au Cercle Polaire qui marque la frontière pour le soleil de minuit lors du solstice d’été.

Nous y dormons ce soir dans nos duvets bien chauds, avec l’option grosses chaussettes

Sur la route du Nord

Nous avons survécu au périphérique de Stockholm et notre prochaine étape se trouve à Sigtuna.

Nous y découvrons nos premières pierres runiques, des pierres gravées de symboles, datant du 11ème siècle, souvent un hommage à un proche disparu.

Sur une petite presqu’île se trouve le château de Skokloster, commandé au 17ème siècle par un amiral allemand qui voulait en faire son Versailles. On y trouvait les plus belles oeuvres d’art et pièces d’ameublement d’Europe mais pris par ses obligations en Allemagne, il mourut bien avant qu’il soit totalement achevé.

Sala et sa mine d’argent active du 15ème au 20ème siècle. Son puit le plus profond faisait 300m, 20km de galeries.

La route c’est ça….

Ou ça

Falun et son immense mine de cuivre, d’or et d’argent. Voilà d’où vient le pigment rouge des maisons suédoises. Au départ, la peinture rouge était le symbole d’un certain statut. Les rois et les nobles peignaient leurs palais pour qu’ils ressemblent aux palais en briques du continent.

La mine est inscrite au patrimoine de l’Unesco car elle a été exploitée pendant près de 1000 ans.

Faciles les bivouacs, au choix en forêt ou au bord d’un lac.

Entrée de maison…

Entrée d’église

Depuis 2 jours, Ptiket lutte contre un vent violent et des rafales qui la font zigzaguer. La température, déjà pas très élevée a bien chuté et nous sortons la panoplie d’hiver. Heureusement le soleil toujours présent réchauffe un peu. La région est de plus en plus sauvage et les stations d’essence commence à se faire rares.

A Fagelsjö, on découvre un ancien bourg du 17ème siècle

Problèmes d’étanchéité, passez à l’écorce de bouleau !

4100km, c’est l’heure de faire une 1ère vidange, changement du filtre, graissage des pivots et des cardans, resserrage du collier de colonne de direction.