En dépit des infidélités que nous lui avons faites en lui préférant un tuk-tuk pour sillonner l’Afrique Australe, notre Acadeuche est fin prête pour cette nouvelle aventure.
Quentin l’a démontée, bichonnée et heureusement, remontée.
Dans une poignée de semaines, nous serons en route vers l’Islande. Nous comptons 6 jours de route – tranquilou- pour atteindre le nord du Danemark où nous embarquerons sur un ferry avec une brève escale aux Iles Féroé.
Le circuit envisagé pourra être adapté aux aléas climatiques du pays mais aussi aux événements géologiques 🌋(espérons ! ).
Nous sommes en contact avec un deuchiste de Reykjavik qui nous a proposé de nous faire profiter de bons plans. Rien de tel que des informations prises à la source.
17 jours au nord du cercle polaire, sans voir la nuit, soit 408 heures de soleil ininterrompues
Merci à vous de nous avoir suivis et d’avoir partagé notre voyage. Si certains sont tentés par l’aventure, nous répondrons volontiers aux questions que vous nous poserez sur .
Aalborg, et plus particulièrement ses vieilles ruelles, ses maisons à colombages.
On cherche à déjeuner. On est pas exigeants, juste un petit quelque chose de bon et pas trop cher. Miracle, on trouve une pépite dans une petite rue, Koch’s Kaffebar. Un brunch extraordinaire, copieux et à un prix raisonnable. Une fois n’est pas coutume, on recommande vivement ce restaurant à tous ceux qui passeraient par là.
En continuant vers le sud, la pluie nous rattrape et, exceptionnellement, nous dormons sur le parking de la petite ville de Ribe. On s’enmitoufle et on s’endort en espérant un lendemain moins humide.
Le lendemain matin, le soleil nous réveille aux aurores alors que la plus vieille ville du Danemark est encore endormie quand on parcourt ses jolies rues pavées.
Les maisons aux toits de chaume. Au détour d’une petite route, on surprend même un homme qui façonne les fagots.
Habité depuis la préhistoire, le Danemark a débuté son essor grâce aux Vikings, à la fin de l’âge de fer. De nombreux sites partout dans le pays révèlent l’importance de ce peuple passionnant.
A Lindholm Høje, on a retrouvé ce cimetière contenant quelques 700 tombes. Les plus anciennes datent des années 400. Les plus récentes remontent aux années 900.
Le défunt était placé sur un grand bûcher, brûlé, recouvert de terre et entouré de pierres. Les sépultures des hommes avaient une forme triangulaire ou d’un bateau alors que celles des femmes étaient circulaires ou ovales.
Le sable a fini par recouvrir tout le site (4m) jusqu’à sa mise au jour et sa préservation dans les années 50.
L’une des tombes, sans doute celle d’un guerrier, contenait une épée et les restes d’un chien. Au nord du site se trouvait le village, avec des puits et au sud, au pied de la colline, un champ nouvellement labouré a été découvert sous 1m de sable.
A Jelling, on essaye de déchiffrer les 2 pierres runiques classées au Patrimoine de l’Unesco.
La première dit : Le Roi Gom l’Ancien éleva ce monument à la mémoire de son épouse Tyra, la parure du Danemark. Il s’agit de la première mention du Danemark, au 10ème siècle donc.
La seconde pierre a été érigée par le fils de Gom, Harald-à-la-dent-bleue, à la mémoire de ses parents. Il se revendique Roi du Danemark et de la Norvège et se proclame chrétien, ainsi que tout son peuple.
L’histoire raconte que des paysans, à la recherche d’eau, sont tombés sur une tombe, un bateau de pierres mesurant 355m, le plus grand au monde. En son centre, la chambre funéraire. La richesse des objets retrouvés indiqueraient que c’était le roi Grom l’Ancien qui y était enterré. Tout le site était entouré d’une palissade de 1,4km de long.
Pour l’anecdote, l’ingénieur américain qui a inventé le système de connexion Bluetooth était un grand admirateur de Harald-à-la-dent-bleue, Harald-Blue-Tooth. Il a dessiné son logo sur la base des 2 runes H et B en son honneur.
Den Tilsandede Kirke, l’église ensablée. Construite au 14ème siècle, le sable l’ensevelit depuis la fin du 18ème siècle. A l’époque, les fidèles devaient creuser un chemin pour y accéder. Il ne reste plus que la tour. Un tracé dans le sable matérialise la partie disparue.
Le phare de Rubjerg Knude. Sur une immense dune, genre Pilat, se tient ce phare de 130 ans. En 2018, suite à l’érosion de la dune, le phare se trouvait si près de la falaise qu’il a fallu le déplacer pour le préserver. En 2019, des experts l’ont placé sur des « patins » et des rails pour le reculer de 70m.
La plage de Lokken. Particularité du Danemark, on peut rouler sur la plage. On ne va donc pas s’en priver. Quant à y passer la nuit, c’est moins clair mais nous on a compris que du moment qu’on ne sort pas tables, chaises, bbq, parasols, c’est ok, en tout cas sur certaines plages dont celle-ci qui fait bien 15km. En fin de journée on a quand même un gros doute car tout le monde est parti… On se fait tout petits et on profite du magnifique coucher de soleil.
Un dernier regard sur la Norvège à l’occasion de la visite du vieux quartier de Fredrikstad. Ancienne forteresse aux rues à angle droit, des remparts du 12ème siècle pour se protéger de l’ennemi suédois, les civils y cohabitaient avec les militaires.
Il suffit de passer le pont pour se retrouver en Suède.
Nous avons réussi à faire coïncider notre voyage avec celui de Frank et Sylvia, qui pédalent depuis le Portugal. Les retrouvailles se font à 50km au Nord de Göteborg. Deux jours à se raconter nos aventures respectives et puis chacun reprend sa route, eux vers l’Islande et nous vers le Danemark.
A Göteborg, nous avons plusieurs heures à tuer avant le ferry de 23h55 (moitié moins cher que celui de 18h30). La ville est déserte car les Suédois fêtent le « midsommar », l’équivalent de la St Jean et tout le monde migre vers la campagne. En fin d’après-midi, nous tombons sur un couple franco-suisse que nous avions rencontré aux îles Vesterålen et aux Lofoten. On déambule dans ces rues vides pendant un moment jusqu’à ce qu’on tombe sur LE bar ouvert qui nous servira une bière bien fraîche car depuis aujourd’hui il fait vraiment très chaud. Finalement, nous avons discuté pendant le reste de la journée et la découverte de la ville, ce sera pour une autre fois. On n’a plus qu’à finir la soirée sur le quai d’embarquement.
Nous avons droit à un superbe coucher de soleil sur les installations portuaires.
On se motive pour faire face à ces 3h30 de traversée, nuit blanche.
Il y avait UNE chose que nous voulions voir à Oslo, le musée des bateaux vikings. Nous affrontons donc la circulation et les tunnels pour arriver sur la presqu’île de Bygdøy. Et là, patatras, le musée est fermé jusqu’en 2024 !! Certaines pièces sont néanmoins visibles au musée d’Histoire de Oslo. Quelle déception…
On laisse la voiture sur le parking et on saute dans un bus qui nous amène au pied du Palais Royal. Un petit coup de trompette nous informe que le Roi Harald V sort, en voiture à vitres fumées.
Direction le musée d’Histoire, un peu vieillot mais qui expose de superbes bijoux et accessoires trouvés dans les tombes vikings.
On prend le temps de flâner dans les rues plutôt animées et de manger un fish&chips.
Puis nous allons rechercher la deuche pour l’emmener voir des copines norvégiennes au Nord d’Oslo.
Ole-Petter, membre du 2cv club de Norvège, nous suit depuis notre voyage en Amérique et quand il a vu que nous venions en Norvège il nous a fait promettre de passer par le club. C’était une invitation que nous ne pouvions pas refuser et nous y voilà.
Nous sommes accueillis comme des rois/reines et Dagfinn nous loge dans son superbe « Stabbur » que nous partagerons avec des pélerins qui rejoignent la cathédrale de Trondheim à pied.
Plusieurs membres du club nous rejoignent avec leur 2cv et les questions fusent de partout. Après le bbq, nous leur montrons quelques photos sélectionnées et répondons à leurs questions. Je crois qu’on a suscité des envies qui devraient se concrétiser pour les plus téméraires. Quoiqu’il en soit, rendez-vous est pris pour se retrouver en Suisse l’été prochain à la Rencontre Internationale des Amis de la 2cv.
Encore un épisode marquant à ranger dans la boîte à souvenirs.
Nous sommes partis à toute vitesse de Stavanger, direction le sud où enfin il ne pleut plus. Nous entrons dans le GeoPark magmatique du Rogaland, inscrit au Patrimoine de l’Unesco car on y trouve de l’anorthosite, une roche disponible également sur la lune.
Nous privilégions comme d’habitude les petites routes et ici on en trouve des vraiment très petites, des petits ports de pêche et des petits villages très coquets.
Sogndalstrand
Sur les hauteurs du Jøssingfjord
Dans le fond, sous un « Helleren » (abri) de 60m de long et 10m de profondeur, subsistent 2 vieilles maisons datant du 18ème siècle. Dans le sous-sol, les scientifiques ont trouvé des traces d’activité humaine remontant à 6000 ans.
A Âna-Sira, nous tentons la randonnée sur le Brufjell. Sentier cahotique mais vue superbe sur la côte.
1er bivouac où on se fait dévorer par de minuscules moustiques.
Sans doute notre dernière Stavkyrkje, celle de Heddal qui date de 1250.