Les Bomberos de Medellin

Toujours grâce à notre chère Kika, nous sommes accueillis et hébergés chez les pompiers volontaires de Envigado, dans la banlieue de Medellin. Ce point de chute improbable va nous permettre de récupérer chez Fedex le carbu tout neuf que Burton nous a expédié de Hollande et de faire un entretien complet de la voiture. Seul le filtre à huile ne pourra être changé car nous n’avons pas réussi à en trouver et ce malgré les recherches du pompier MacGyver (c’est son vrai nom !).

Deux jours donc à vivre au rythme de la caserne, à observer l’entraînement des nouvelles recrues et des pompiers confirmés. On a beaucoup appris sur le matériel utilisé et même si la discipline est évidente, l’esprit reste bon enfant et l’ambiance très sympa. 

Ici les pompiers sont considérés comme des héros discrets, pas comme chez nous où des décérébrés s’amusent à les caillasser.

Traduction personnelle, perfectible….

Un pompier est quelqu’un qui éteint les incendies et aide les victimes d’accidents…mais c’est aussi quelqu’un qui est toujours disponible, qui court à la caserne un matin froid d’hiver suite à un appel qui annonce un désastre ou qui parcourt de longues distances à pieds dans la campagne en feu, suffocant sous le soleil estival.

C’est un père qui abandonne sa famille pour secourir une famille inconnue.

C’est un fils, dont la mère, à chaque fois qu’elle le voit quitter la maison en urgence, se dit intérieurement qu’elle le voit peut-être pour la dernière fois

C’est un homme qui répond aux sourires des endants parce qu’il a tenu dans ses bras un petit corps qui ne sourira plus jamais

C’est quelqu’un qui, tout en sachant que c’est impossible, espère toujours arriver avant la catastrophe 

C’est un héros anonyme qui se fiche de risquer sa vie pour lutter contre les éléments 

C’est quelqu’un qui se glorifie de donner sa vie pour une autre.

C’est quelqu’un qui, comme récompense, ne demande qu’un sourire ou un « MERCI », rien d’autre. C’est un homme qui connait la valeur d’une vie.

C’est un homme qui, résigné, pleure en silence, de ne pas pouvoir faire plus devant une tragédie humaine, sans comprendre les mystérieux desseins de Dieu

Un pompier n’arbore pas de médaille, n’agite pas de drapeau, n’exige ni admiration ni flatterie mais sait comment honorer un compagnon disparu

Le pompier ne parle pas de compagnonnage ou de travail en équipe, il le VIT !

C’est quelqu’un qui est un peu ange gardien, ami, frère, quelqu’un qui porte un uniforme sacré, celui de pompier volontaire.

Filandia

Filandia, moins touristique que Salento, est un village entouré de plantations de caféiers et de bananiers. Nous y faisons une courte escale, dormant à la finca d’un couple de Français qui ont une belle exploitation et font leur propre café.

On mange très bien et bon en Colombie

Nous partons de bonne heure le lendemain pour affronter la route qui mène à Medellin, longue, tortueuse, montagneuse et parsemée de travaux. Il fera chaud, très chaud, et la route sera bloquée une bonne dizaine de fois à cause des travaux.

Un énième contrôle de police. Ils se sont amusés à regarder tous les tampons dans nos passeports.


On n’a rien vu de tout ça… et pourtant on n’allait pas trop vite…

Les palmiers de cire de Quindio

Kika nous a organisé une super randonnée dans la montagne pour aller voir les fameux palmiers de cire, emblème national de la Colombie, les plus grands palmiers du monde.

C’est dans une Jeep Willys, le véhicule adopté par les exploitants de cafés, que Kevin, notre guide nous emmène au pied de la montagne.

Au bout d’une bonne heure de grimpette, nous atteignons une zone qui résonne des cris de grands perroquets qui nichent dans les troncs morts des palmiers. La hauteur de ces arbres est impressionnante et certains comptent une bonne centaine d’années.

Kevin, son frère et Mehdi, le fils de Kika et Anouar

Nous redescendons jusqu’à cette jolie maison où la señora nous prépare un déjeuner roboratif avant de retourner à Pijao et passer une dernière soirée avec nos amis à manger des brochettes délicieuses sur la place principale du village.

Pepito

La zone Cafetera

Après Silvia, nous traversons une zone de plantations de canne à sucre. De très grandes surfaces bien gardées et sur la route, des « trains » de remorques remplies de cannes.

Nous faisons un bivouac au lac Calima, très venté, le paradis des kite-surfeurs.

Le petit village de Darien où Ptiket rencontre une des nombreuses 4L du pays.

Le lendemain, nous retrouvons une végétation plus tropicale, luxuriante et humide. 

Armenia

Depuis Armenia, nous tentons de prendre une petite route qui devrait nous mener directement à Salento. Mais cette route se transforme rapidement en piste. Malgré la pluie qui commence à tomber, ça roule plutôt bien….jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de piste. Et là, ça va rouler beaucoup moins bien.

Elle a bien essayé de nous avertir mais on a rien compris à son charabia

Je décroche la remorque et Quentin fait demi-tour. Nous revenons sur nos pas et tentons l’autre piste.

Dans une forte descente, un camion arrive et ne prétend pas bouger. Bon, je sors, décroche la remorque, Quentin fait marche arrière et puis on pousse la remorque jusqu’en haut. Le chauffeur du camion nous dit que plus loin ça ne passe pas, trop de boue.

On n’a plus qu’à rebrousser chemin. Entretemps, nos amis Kika et Anouar nous proposent de venir chez eux à Pijao et de faire une super balade le lendemain. 

Nous pénétrons de plein pied dans la zone cafetera et arrivons le soir dans ce joli petit village aux maisons colorées et aux habitants super sympas. Le café commence, enfin, à être vraiment délicieux.

Silvia

Nous nous écartons un peu de la Panaméricaine et nous nous dirigeons vers le petit village de Silvia. Quelques km avant, nous nous arrêtons à la Finca Bonanza, tenue par une famille marocaine qui a beaucoup voyagé en Amérique du sud. Un coup de foudre pour la région et ils se se posent dans cette propriété qui appartenait à un narco-trafiquant sanguinaire 🔫 (il parait qu’il vient de sortir de prison …). Aujourd’hui ils accueillent les voyageurs en leur offrant tout ce dont ils ont besoin, les bras et la maison grands ouverts. Depuis presque 7 mois, c’est la première fois que l’on retrouve l’ambiance que nous avons connue avec nos copains bateaux. Nous la partageons avec leurs amis argentins, ceux d’Aix en Provence et un couple de voyageurs suisso/canadien. Autant dire que les conversations sont colorées !

Kika et ses copains

Le mardi, jour de marché à Silvia, Kika nous emmène dans son pick-up et nous fait découvrir tous ces nouveaux fruits et légumes (yucca, pitaya, tomate del arbol, lulo, sans oublier les maracujas qui me passionnent toujours autant). Les avocats eux, sont depuis le Pérou, au menu de presque tous nos repas.

Ça c’est du sucre !

A l’occasion de ce marché, les indiens Mizak se retrouvent tous à Silvia pour y vendre leurs produits et leur artisanat. Ils portent leur costume traditionnel, hommes et femmes en jupe longue.

Popayan

La route entre Pasto et Popayan est roulante mais il fait une chaleur torride et humide. On a pris 20 degrés en 1/2 journée et nous sommes descendus de 2000m.

Nous nous arrêtons à Patia pour y passer la nuit. Que des douches froides mais on s’en fiche du moment qu’on peut enlever toute cette chaleur. La nuit, nous dormons les portes grandes ouvertes et avec une moustiquaire. Nous ne sommes plus qu’à 600m d’altitude.

Mais le lendemain on commence à remonter pour arriver à Popayan, la cité blanche.

Quentin qui a cassé ses lunettes rachète une monture à 17€ chez Optica 2000 (!!) et la dame y adapte ses verres en 10´.

Sur la route, nous avons déjà eu 4 contrôles de police. On se sert la main, ils nous posent des questions sur le voyage et la voiture, ne nous demandent aucun papier et nous souhaitent bon voyage. Super sympas, mais quand même bien barricadés derrière des sacs de sable dans leur guérite et lourdement armés.


Pasto et la Laguna Cocha

La route entre Ipiales et Pasto est très montagneuse, très fréquentée par camions et bus et à ça s’ajoutent des travaux énormes pour l’élargir, ce qui ralentit considérablement le trafic. 

Il est déjà 16h quand on arrive à Pasto dont la visite sera rapide car il y a peu de beaux bâtiments mais c’est une ville très animée et si le reste du pays est à son image, notre régime alimentaire va virer au sucré.

Nous partons vers l’est pour rejoindre la laguna de Cocha. La route est plus longue que prévu et le soleil se couche quand nous attaquons la dernière partie en terre.

Nous nous posons sur le parking au Waira refugio, avec vue sur le lac. Le refuge est magnifique avec son jardin fleuri et son petit ponton qui s’enfonce dans les roseaux. Mais de l’auto, c’est pas mal aussi.

Le lendemain, Manuel nous emmène dans sa petite barque et nous fait faire le tour de l’île Corota, le plus petit parc national de Colombie. Elle est entourée de roseaux tortora (comme ceux du lac Titicaca) qui la protègent de l’érosion. Nous verrons des foulques andines, des cormorans, des aigrettes et des canards à bec bleu.  Trop sympa Manuel !

Equateur – Colombie

Les derniers km en Equateur se font dans le brouillard et on n’en a pas fini avec les montées et descentes. 

Le 31 janvier à midi, nous sommes à la frontière. C’est le bazar, des voitures, camions, bus, taxis partout. Des vendeurs d’assurance et de monnaie colombienne. 

On se gare sur le pont entre les 2 douanes et on retourne à pied côté Equateur. Il y a une longue file de migrants, une soixantaine de personnes à l’extérieur, femmes, enfants, nourrissons. C’est la même file pour ceux qui sortent que pour ceux qui entrent. 99% entrent bien sûr . Tous doivent passer aux postes de vaccinations gratuites. Quand on peut accéder au bâtiment de l’immigration, il y a encore une quarantaine de personnes avant nous mais avec 10 guichets ouverts, ça avance. Au bout d’une heure, on ressort, passeport tamponné. Ensuite c’est la douane pour faire la sortie du véhicule et là il n’y a personne. 

On reprend la voiture et on avance jusqu’au poste colombien. A l’immigration, seulement 60 personnes attendent devant nous mais 1 seul guichet. Au bout d’une heure on peut faire les photocopies des papiers et on va à la douane pour importer la voiture. La dame vérifie le nr de chassis, l’occasion pour les autres douaniers de jeter un oeil dans le moteur de cette voiture qui n’a pas de freins. On a dû leur expliquer qu’ils sont sur la boite de vitesse et pas sur les roues.

A Ipiales, la première ville de Colombie, nous achetons l’assurance dans un supermarché où il y a aussi un distributeur de billets et je peux retirer 600.000 pesos (170€). La puce de téléphone, je l’achète dans une épicerie et nous voilà parés pour sillonner le dernier pays d’Amérique du Sud.

Notre premier bivouac sera au pied du téléphérique qui descend jusqu’au sanctuaire de Las Lajas.

Le lendemain nous faisons le trajet de 20´ en téléphérique avec un arrêt de 15´ dans le vide « pour simple vérification, ne vous inquiétez pas… ». La vierge nous a préservés d’une éventuelle chute et nous arrivons au sanctuaire. Les flancs de la gorge tout autour sont couverts de plaques que les fidèles ont scellées pour la remercier ou pour témoigner de leur foi. On aime ou on aime pas, nous on a bien aimé la cascade et la rivière au fond de la gorge…

Un peu de tout

Toujours limités dans nos déplacements, nous faisons des petits sauts de puce. Je vous livre ici en vrac nos découvertes de ces derniers jours.

La laguna Cuicocha et ses deux ilets

Un déjeuner à Cotacachi.. avant… après 

Le volcan Imbabura

La chouette équipe de soudeurs de Ascazubi qui nous ont ressoudé le pot d’échappement, gratuitement !

C’est pas comme ce mécano péruvien qui nous a détruit une chambre à air et abîmé un pneu tout neuf (voir le FB de Quentin pour les détails et les noms d’oiseaux).

On a trouvé des ampoules led pour phares avant et arrière à Cumbaya. Nous en avions installé différents modèles mais il y en a un qui ne tient pas la distance.

On commence à prendre des contacts pour le shipping de la voiture entre Carthagène (Colombie) et Colon (Panama) pour traverser le Darien Gap. Nous aurons sans doute un container de 40’ à partager avec un autre véhicule et une moto pour réduire les frais. Sans doute pour fin février.

La laguna Mojanda et le Fuya Fuya

15km de route caladée pour monter à la laguna Mojanda, à 3750m.

Nous trouvons un emplacement un peu protégé du vent, à 2m du bord de l’eau.

En ce début d’après-midi, les nuages commencent à cacher les sommets et nous n’irons que jusqu’au petit lac Chiriacu. La piste est boueuse et apparemment même les gros 4×4 s’y sont enlisés.

Nous ne verrons personne de la journée si ce n’est un beau gros renard le soir alors que le brouillard recouvre tout le paysage.

Le lendemain matin, 6 degrés mais plein soleil. A 8h30 on est sur le petit sentier qui grimpe tout droit vers le sommet du volcan Fuya Fuya. On a une vue totalement dégagée sur le lac et les montagnes alentours. Nous n’irons pas jusqu’au sommet, 4100m sera suffisant pour se poser et admirer.

Quand nous redescendons, nous croisons les premiers touristes qui montent. Tout ce petit monde repart en début d’après-midi et nous décidons de profiter une journée de plus de ce petit paradis.