On monte encore un peu plus au nord pour visiter cette jolie ville coloniale, très colorée.
Le hasard fait qu’on y retrouve Françoise et Alain, deux motards franco-canadiens que nous avions rencontrés à Mitla il y a quelques jours. Nous passons donc une excellente journée avec eux à parcourir les rues pavées de la ville.
A 9h, nous entrons par la porte 2 qui accède directement à la pyramide du soleil.
Mais tant qu’il n’y a pas grand monde, nous montons d’abord au sommet de la pyramide de la lune qui offre un vue imprenable sur la « Calzada de los Muertos », longue de près de 2 km.
D’ici nous avons aussi une belle vue sur la pyramide du soleil, la 3ème plus grande du monde. Elle fait 72m de haut et 222m de côté. A l’origine, elle était recouverte d’une couche de plâtre peint en rouge vif.
La cité date du 1er siècle de notre ère et a régné en maître sur ce grand empire pré-colombien jusqu’au 8ème siècle.
Nous nous attaquons ensuite aux 248 marches de la pyramide du soleil.
Le temple de Quetzalcoatl, le dieu serpent à plumes et son collègue le serpent de feu.
En retrait de la calzada de los muertos se trouvent plusieurs palais dans lesquels on peut admirer des fragments de fresques qui ont conservé leurs couleurs.
Le site est immense et nous en aurons fait plusieurs fois le tour. En fin de journée, c’est sur les rotules que l’on regagne notre logis à 4 roues.
Nous prenons la voie rapide pour rejoindre Puebla, la route est bonne et le paysage magnifique. Mais il faut rester concentré car les conducteurs mexicains sont à peu près les pires que l’ont ait eu à gérer. Le code de la route apparemment prévoit qu’un véhicule puisse rouler dans la bande d’arrêt d’urgence pour laisser passer un véhicule plus rapide. C’est comme ça que sur une 2 voies, on se retrouve parfois à 4 de front et si on ne se pousse pas assez vite, ils nous collent aux fesses ou nous rasent. Que la bande blanche (en l’occurrence jaune) soit discontinue, continue ou double.
Bref nous arrivons à Puebla. Grande ville mais avec un beau centre historique et une architecture originale. Dimanche matin, les rues sont désertes.
Puebla propose une large gamme de sucreries (trop sucrées) et la fameuse poterie de Talavera.
La première bibliothèque publique des Amériques date du 17ème siècle.
La machine à tortillas, moins fatiguant qu’à la main.
A quelques km de Oaxaca se trouvent les vestiges zapotèques de Mitla. Lieu de sacrifices humains, son originalité tient dans ses mozaïques de pierres géométriques, unique au Mexique.
Nous pourrons pénétrer dans un des tombeaux souterrains, il y fait chaud et humide.
Un peu plus loin, le village de Santa Maria del Tule est très fier de son cyprès de Montezuma, le plus large du monde : 14m de diamètre, 42 m de haut, il aurait plus de 2000 ans..
Nous sommes en pleine semaine sainte et plusieurs processions attirent un grand nombre de visiteurs mais la ville est suffisamment grande pour diluer tout ce monde. Notre camp de base est à une quinzaine de km, donc bien tranquille.
Un petit tour au marché pour découvrir de nouvelles friandises
Le bol d’air frais n’aura pas duré. La route qui nous mène à Oaxaca nous rapproche de la côte et la chaleur nous liquéfie. A Santo Domingo de Zanatepec, nous passons la nuit la plus chaude du voyage. Mais le manguier sous lequel on s’est abrités nous distribue des mangues gorgées de soleil à intervalles réguliers.
En temps normal il devrait y avoir beaucoup de vent dans cette région, vu l’état des pylônes et l’énorme parc éolien.
La route ensuite monte en lacets jusqu’à 2200m. Végétation très sèche. Cactus et agaves. Mais à quoi peuvent bien servir ces cultures d’agaves ? A faire du Mezcal bien sûr. On tombe sur un petit producteur qui nous explique tout le processus. Les plantes ont 6 ans quand elles peuvent être coupées, cuites sur des pierres chauffées au charbon de bois et recouvertes de terre, ensuite broyées par un roue en pierre actionnée par un cheval, mises en fût pour fermentation et enfin distillées. On a pu goûter différents mélanges et repartir avec une bouteille de « mexicana ».
Malgré l’altitude, il fait toujours horriblement chaud. L’essence se met à bouillir et il faut rafraîchir la pompe avec de l’eau. Après plusieurs arrêts, Quentin finit pas installer un tuyau au lave-glace qui va humidifier un bout de tissu autour de la pompe. Quand ça surchauffe, un petit coup de lave-glace et ça repart.
Ce soir nous sommes à 20km d’Oaxaca et on se précipite sous la douche chaude.
La ville se situe à 2200 m d’altitude. On l’a adorée ! Soleil toute la journée, fraîcheur le soir et la nuit. On se réveille avec 14 degrés. Quel bonheur !
Le camping est un peu en dehors de la ville mais on peut la rejoindre à pied sans problème.
Charmante, colorée, qui a su se moderniser sans perdre de son cachet.
Nous en apprenons un peu plus sur le mouvement zapatiste qui a démarré ici en 1994.
On teste nos premiers burritos et tacos mexicains.
Seule déception, impossible pour l’instant de trouver de la Corona, il n’y a que de la Sol, Modelo ou Tecate. Mais on n’est pas encore partis !
Les habitants tressent les « rameaux » de maïs pour le dimanche saint.
Sans commentaire
Comme on est bien installés au camping, Ptiket a droit à sa vidange des 4000
Nous avons dormi dans le jardin d’un petit hôtel à 15km de la frontière, histoire d’arriver tôt à la douane. Et on a bien fait car nous devons avancer nos montres d’une heure.
La Mesilla, comme toutes les villes frontière en Amérique latine, est bouillonnante et grouillante de gens qui passent d’un pays à l’autre comme s’ils traversaient la rue.
Pas de problème pour sortir du Guatemala. Ils récupèrent le sticker qu’ils avaient collé sur le pare-brise. Juste après être passé côté mexicain, un petit coup de fumigation, 95 pesos et on peut continuer jusqu’au poste frontière à 4km.
Rien de compliqué non plus à cette douane si ce n’est les photocopies à faire en face et une caution de 200 dollars américains que l’on nous restituera en partie à la sortie du pays. Mais c’est toujours long, long. 2h30 en tout. La vignette qui nous autorise à circuler est tellement grande qu’on a du mal à lui trouver une place sans qu’elle nous cache la vue. Derrière le rétro, ça fait l’affaire.
Nous entrons dans le 14ème pays de notre voyage et le dernier d’Amérique latine.
Après quelques km de piste et de route couverte de trous bien profonds, la situation s’améliore et nous traversons de grandes forêts de pins. A chaque village traversé, il faut compter une bonne dizaine de topes (casse-vitesse), pas toujours signalés.
Les villages sont typiques, maisons basses colorées aux toits de tuiles et on commence à voir pas mal de coccinelles.
Chichicastenango oublié, on se tourne vers le lac Atitlan.
Nous bivouaquons au bord du lac en compagnie d’une famille belge (Arlon), d’une famille de la région parisienne et un couple d’Américains du New Hampshire.
L’endroit est superbe, deux volcans nous font face, pour l’instant un peu cachés par la brume.
Mais l’histoire se répète et maintenant que nous sommes descendus, il est évident que nous ne pourrons pas remonter ici non plus.
Greg, qui voyage avec un gros camion camping-car nous propose de nous remorquer. Ouf !
Comme ils ne partent que vendredi, nous profitons de cette journée imprévue pour visiter les villages alentour avec Ross et Eilen.
C’est en tuk-tuk que nous descendons à Panajachel. Normalement il n’y a que 3 places à l’arrière mais je partage le siège du chauffeur en me tenant fermement pour ne pas être éjectée dans les tournants.
Correspondance de tuk-tuk pour Santa Catarina
Et un dernier tuk-tuk pour San Antonio où une habitante nous entraîne dans une fabrique de poteries
Le lendemain matin nous avons le bonheur de voir le Tolimàn et le San Pedro parfaitement dégagés.
Comme prévu, nous attachons Ptiket à son grand frère et nous voilà partis.
Greg y va en douceur mais nous subissons malgré tout quelques à-coups car un camion très lent ralentit la progression. A force, la sangle casse. Le gros camping-car et la deuche arrêtés dans un tournant, c’est tout le trafic qui est bloqué dans les 2 sens. On se raccroche rapidement et on repart jusqu’à la sortie du village de Solola.
On n’y serait jamais arrivé sans les « AtypicalYear » !
Nous pouvons continuer notre route vers la frontière mexicaine.