Santa Ana et la Ruta de las Flores

Pour rejoindre Santa Ana, nous longeons le lac Coatepeque, un cratère de 16km de diamètre. Plusieurs volcans se dessinent à l’horizon un peu brumeux.

Nous avons plusieurs fois été mis en garde concernant les problèmes de sécurité au Salvador. Si nous n’avons jusqu’à présent eu aucun problème de ce genre, nous observons qu’il y a vraiment beaucoup de gardes armés devant chaque commerce, dans les stations d’essence, sur les parkings des supermarchés, aux miradors le long de la route. Nous croisons des pick-ups remplis d’hommes en treillis militaire, armés et dont le visage est masqué par des foulards noirs. Dans les parcs publics, des panneaux interdisent les armes à feu. Pour boire un café, il faut sonner pour que quelqu’un vienne ouvrir la grille. Même si on veut rester positifs, il règne malgré tout une atmosphère qui n’incite pas trop à la flânerie.

Nous visitons néanmoins Santa Ana,  la 2ème ville du Salvador, son théâtre, sa cathédrale, son palais municipal dans le jardin duquel trône un Manneken Pis en bronze !?? Nous n’avons pas d’explication…

Nous parcourons aussi la Ruta de Las Flores et ses petits villages aux rues pavées et ornés de jolies peintures murales.

Le week-end à Juayua, une multitude de petits restaurants envahissent les rues et servent de copieux plats typiques. Sous les crevettes et le poisson frit, il y a, en plus du riz, des pupusas, des pommes de terre et une demi carotte de maïs.

Demain,c’est Guatemala !!

Playa Palmarcito

Avant de quitter la Playa Cuco, nous prenons le temps de coller du film teinté sur les vitres latérales avant de l’auto en espérant que le soleil nous cramera moins les avant-bras. 

Puis nous continuons la petite route de côte mais sans aucune vue sur la mer car tout est privé et caché par de hauts murs. On remonte donc vers une route plus roulante.

En milieu d’après-midi nous arrivons à la Playa Palmarcito, moins courue que El Tunco.

Le plaisir de notre voyage c’est de pouvoir décider de rester et de ne rien faire. Nous sommes dans un petit hostal à 100m de la plage de sable noir. Les hamacs, la piscine, l’ambiance calme et sympathique des autres guests, tout nous incite au farniente.

Mais avant il faut d’abord inverser sur la jante le pneu de la roue arrière droite qui ne s’use que d’un côté à cause du fort vent latéral, comme en Patagonie (sauf qu’ici le vent est brûlant). Pendant ce temps, j’alimente le blog, pour satisfaire nos nombreux fans..;-)

Pour construire les palapas, ils récupèrent les feuilles de palmiers qui encombrent les jardins alentours.

Nicaragua – Honduras – El Salvador

Avant de quitter le Nicaragua, nous visitons rapidement quelques villes du nord

Masaya et son vieux marché 

Estelli

Pour finir la journée au canyon de Somoto. Mais comme toute cette partie du pays, le canyon est archi-sec et manque un peu d’intérêt.

Nous ne sommes qu’à quelques km de la frontière et à 8h30 du matin, il n’y a pas grand monde.

Pour une raison obscure puisque nous quittons le pays, ils font passer la voiture dans un scanner géant. 1h pour faire les formalités.

Pour entrer au Honduras, l’immigration nous demande de payer l’équivalent de 35$ mais en monnaie locale, le lempira. Comme nous sortirons du pays dans la même journée, je n’avais pas prévu d’acheter des lempiras. Heureusement des changeurs de monnaie traînent dans le coin et je peux changer juste ce qu’il faut.

Après vérification de nos vaccins fièvre jaune, on passe à la douane. Là il faut 3 photocopies de tout. Pas de problème, j’ai tout prévu. Oui mais il faut aussi la photocopie du tampon d’entrée dans le pays.

Pas le choix, il faut aller dans une petite cabane en bois où une vieille Kyocera suffoque sous la poussière.

Encore 2 contrôles et on entre au Honduras. Mais ce n’est pas fini car il faut aller faire tamponner un des papiers à un poste 5km plus loin où des chauffeurs poids lourds attendent que la fonctionnaire ait fini son café. Il fait 35 degrés, sans ombre. Un chauffeur sympa nous cède sa place car en général les (rares) touristes passent après tout le monde au risque de devoir dormir sur place.

Au bout de 2h, tout est ok. On fonce vers la frontière suivante. Le soleil est écrasant, le vent est chaud, les paysages sont voilés. 

En début d’après-midi on ressort du Honduras et on entre au Salvador, sans rien payer et sans tracas.

Encore 2 h de route et enfin on arrive dans un petit havre de paix à la Playa Cuco, chez Adela, avec douche, accès direct à la plage et pour dîner, ses fameuses pupusas (galettes de pâtes de maïs ou riz, fourrées à tout ce qu’on veut, façonnées à la main).

Granada

Nous quittons les plages de San Juan par une route de terre. On y va mollo car on n’a pas encore changé les roulements de la remorque. 

A Granada, la première rue que nous remontons à pied est pleine de monde, d’étals et de voitures qui klaxonnent.

Plus loin, la place principale avec sa cathédrale et son parc arboré. Quelques bâtiments sont joliment délabrés mais d’autres sont très bien restaurés.  Les habitants sont souriants, blagueurs et la ville est agréable à découvrir.

On a pris l’habitude de longer les murs pour rester à l’ombre mais parfois ça réserve des surprises….

Les secours sont à la recherche d’une personne ensevelie sous les décombres.

San Juan del Sur

Première étape au Nicaragua, très surprenante. Nous sommes dans une petite ville au bord du Pacifique, paradis des surfers, donc un peu branchée. Nous tombons sur des Françaises qui vivent ici dont une vend du bon pain. Je lui achète tout son stock. 

On passera la soirée à profiter du coucher de soleil en sirotant un cocktail au bar de la plage alors qu’un jeune homme fait sa demande en mariage.

Costa Rica – Nicaragua

Vers 9h30, nous approchons de la frontière. Il y a des camions arrêtés sur la route et nous les dépassons sur la voie de gauche. 11km de file ininterrompue de poids lourds qui attendent !

On n’a jamais eu un changement de pays aussi dingue, c’est le vrai bazar. Aucune indication, des gens partout qui vendent des boissons, des snacks et même des tapis de sol ou des chaises de camping. La police nous regarde chercher où aller mais n’essaient même pas de nous aider. Heureusement Arnaud, notre « container buddy » qui est passé il y a quelques jours avec sa moto, nous a mis au courant et avec ses indications, nous arrivons à faire la sortie du Costa Rica.

Par contre, au Nicaragua, c’est une autre paire de manches. Après contrôle des papiers, ils nous font passer dans une sorte de car-wash où ils aspergent la voiture d’insecticide. 

On se gare au milieu des camions, voitures et bus et on commence la tournée des guichets où il faut payer pour tout et n’importe quoi. 1$ chacun pour juste rentrer dans le bâtiment, 12$ chacun pour mettre le tampon dans le passeport, 3$ pour la fumigation, 5$ pour le permis de rouler.

Des gars se précipitent pour nous aider moyennant quelques dollars de plus. Un type de la douane vérifie succinctement la voiture et fait ouvrir la remorque.

C’est ok, on referme et il nous donne un papier signé. Il faut ensuite donner ce papier à un policier qui lui aussi va contrôler la voiture et la remorque. 🤬.

Assurance, permis d’importation véhicule (gratuit), quelques cordobas au distributeur de billet et on peut repartir.

Vous noterez que je ne parle pas du drone car PERSONNE  ne nous a demandé si on avait un drone !!

Bon heureusement le volcan Conception nous accueille au loin et on se dit que la journée commence finalement bien.

La Chicha de Coyol

Pour la nuit, nous nous arrêtons un peu avant La Cruz, chez un Hollandais qui a épousé une Nicaraguayenne. Ils ont transformé un vieux dépôt de pneus en un restaurant et dortoirs et nous pouvons nous installer dans leur jardin avec vue sur le rio Tempisquito.

En fin d’après-midi, ils nous emmènent chez des fermiers du coin qui récoltent la sève du Coyol. Il faut d’abord abattre l’arbre, faire un trou rectangulaire au sommet du tronc et laisser agir. Un liquide blanchâtre va remplir cet espace pendant une semaine et chaque jour Luis pourra en récolter environ 2l. Après avoir écumé le dessus, nous pouvons déguster ce breuvage un peu fermenté et même le chien y aura droit. Une fois le récipient vide, nous mangeons un peu de chair, très tendre. Avant de partir, Luis recouvre le tout de feuilles et pose une grosse pierre pour que le renard ne vienne pas se servir.

Le lendemain matin, en prenant notre petit-déjeuner, nous regardons les singes hurleurs passer de branche en branche avec leur petit sur le dos.

On a bien fait de s’arrêter ici !

El Rincon de la Vieja

Nous sommes à Liberia où on arrive à trouver des nouveaux roulements pour la remorque (4ème jeu…), du film teinté pour les vitres avant et une noix de coco pleine d’eau de coco (c’est bon mais moi je préfère la chair). A l’occasion d’un bon wifi, je réceptionne le commentaire de Vincent qui nous conseille d’aller visiter ce volcan. Nous ne sommes qu’à quelques km et on décide de faire le détour.

Une petite rando de 3km nous fait traverser une végétation à l’agonie à cause des rejets du volcan, puis, moins exposée, une forêt dense que les bassins de boue en ébullition et les fumerolles n’ont pas l’air de perturber. Tout au long du chemin, nous sentons les émanations de soufre. Une jolie rivière appelle à la baignade mais à l’entrée du parc étaient exposées les différentes espèces de serpents que l’on peut rencontrer… Quant à la cascade, elle est maigrichonne. Il faudra revenir à la saison des pluies.


Le Volcan Arenal et son lac

Le volcan Poas n’a pas voulu de nous, nous tentons son petit frère Arenal, plus au nord.

A ses pieds, un très grand lac, long d’environ 70km. Nous commençons à le contourner par l’ouest là où le vent souffle tellement fort qu’une série d’éoliennes ont été installées.

Une petite pause au bord du lac

Plus on approche du volcan, plus le temps se gâte, les nuages grignotent le sommet du cône.

Nous pouvons enfin ressortir les chaussures de randonnée que nous avions rangées à la place des tongs et attaquer un sentier de 5km qui traverse une forêt humide et des coulées de lave. Le volcan a connu une activité ininterrompue entre 1968 et 2010. Aujourd’hui une végétation dense recouvre ses flancs. Une pluie fine nous mouille sans pour autant nous rafraîchir même si, sous la canopée, nous sommes un peu protégés. Les coatis, tout à la dégustation de bananes, se soucient peu des passants.

Ps. Il semblerait que la balise se soit remise à fonctionner….pourvu que ça dure….

Costa Rica – Pura Vida !

Après tous ces jours et nuits ultra-chauds, on aspire à un peu de fraicheur.

Nous partons vers Alajuela et plus précisément à Garita où nous nous installons chez Luis et Gabriela. Ce sont des Ticos (Costaricains) qui ont beaucoup voyagé à moto et qui accueillent tous les voyageurs de passage. Leur jardin est un petit paradis, ombragé, aéré où se balade toute une ménagerie, poules, dindons, aras, toucan, perroquets verts, faisans et chihuahuas. 

A Carthagène, faute de trouver des filtres à huile, nous en avions commandé chez Cipere en Allemagne et fait livrer ici. Quand nous sommes arrivés, le paquet était à la douane et Luis est allé le chercher. Mais il a dû batailler ferme avec le fonctionnaire pour pouvoir l’emporter. En effet, ce fournisseur a l’habitude de joindre à ses livraisons des petits sachets de bonbons en forme de 2cv. Et ça, à la douane costaricaine, ça ne passe pas. Si Luis n’avait pas été là, le colis serait reparti aux services sanitaires ….

Quentin peut faire une nouvelle vidange moteur et changer le filtre, ce qu’il n’avait pas pu faire à la vidange précédente chez les bomberos de Medellin.

Chez Luis, nous ne sommes pas les seuls voyageurs. Il y a aussi Carl, un Californien qui voyage avec un gros Toyota 4×4 qui tracte une caravane tout-terrain et qui est littéralement tombé amoureux de la deuche. A tel point que pendant que Quentin bricole, il arrive avec son tabouret et se met à polir les inox des grilles de phares et des rétroviseurs.

Parmi les choses à faire, il faut aussi faire par internet, la demande d’autorisation d’entrer au Nicaragua. Pas compliqué mais indispensable pour passer plus « rapidement » la frontière.

Et enfin, nous décidons d’envoyer notre drone par la poste au Canada car ils sont strictement interdits au Nicaragua et au Mexique et qu’outre des amendes et la confiscation, on risque aussi la prison. On n’a pas trop envie de prendre le risque.

Une fois tous ces tracas administratifs réglés, nous laissons la remorque et nous partons à l’assaut du volcan Poas et son lac de cratère aux eaux acides. Mais malheureusement il est complètement dans le brouillard et il tombe des cordes. 

Un peu frustrés, nous prenons les petites routes qui traversent des grands domaines de café et de cannes à sucre, jusqu’à Grecia et son église faite en panneaux de métal fabriqués en Belgique à la fin du 19ème siècle.

Un peu plus loin, le village de Sarchi est réputé pour la fabrication de charrettes à boeufs en bois et peintes à la main. Aujourd’hui elles n’ont plus d’utilité mais ils continuent à en produire comme décoration.

Nous faisons quelques courses au marché central de Alajuela avant de rentrer et de prendre les derniers conseils de Luis pour la suite de notre itinéraire.

Au fil des jours nous avons appris à reconnaître les différents cris (hurlements serait plus exact) des paons alors que les aras nous réveillaient tous les matins avec des « hola! ». Après ces 4 jours d’immersion dans la vie costaricaine, il est temps maintenant de repartir, direction le volcan Arenal.

Salut Léon !