Trondheim

Nous arrivons à la fin de la route 17, le paysage est plus vallonné, nous retrouvons des lacs, des torrents et commençons à voir de grandes fermes au bout de longs champs cultivés. Nous essayons de prendre les petites routes quand il y en a pour éviter de tracer sur la E6.

Église médiévale en pierres

Maintenant il faut vraiment changer les pneus, les neufs à l’avant et les pneus avant à l’arrière.

Le petit fortin de Steinvikholm

A 20km de Trondheim, nous prenons place dans un camping au bord de la mer.

Nous prenons 2 bus pour atteindre le centre ville.

Un vrai coup de coeur.

Les vieux entrepôts transformés en quartiers branchés, le vieux quartier et ses petites maisons colorées, l’ambiance et le soleil.

????
La cathédrale gothique de Nidaros
Le vieux pont de 1860

Pour inciter les habitants à utiliser leur vélo, la ville a mis en place ce remonte-pente très ingénieux. Malheureusement ils n’est en action qu’en été et nous n’avons pas pu le voir fonctionner. Il doit y avoir de solides gamelles.

Olav tryggvason, grand chef Viking
La terrasse du restaurant a investi une vieille écluse

Sur la route de Åndalsnes

Nous pensions que nous allions faire une étape de transition d’environ 200km, plus ou moins d’une traite jusqu’à Åndelsnes. Mais en réalité, dès que nous avons (enfin) quitté la E6 pour prendre la 70 c’est une variété incroyable de montagnes qui s’offre à nous, des forêts riches en bivouacs ou des lacs en cours de dégel.

La route grimpe, nous passons la 2ème et on arrive enfin au sommet, à 500m d’altitude …. ?!

Nous suivons les circonvolutions du fjord Langfjorden

Nous faisons quelques courses à Åndalsnes et puis nous allons admirer le Trollveggen, la plus haute paroi verticale d’Europe culminant à 1100m. On passera la nuit à ses pieds, le long du fleuve Rauma, au son des craquements des plaques de neige qui dégringolent par intermittences.

A l’ouverture de la fenêtre de la chambre ce matin.

Leka

Nous prenons le ferry de Gutvik à Skei, sur l’île de Leka.

La passe pour sortir du minuscule port de Gutvik est bien étroite mais avec ses nombreux propulseurs le ferry manœuvre easy.

Sortie de Gulvik
Entrée à Skei

Au premier abord, cette île qu’on parcourt en 30km n’a rien de très particulier mais dès que l’on contourne la pointe sud, le paysage change radicalement. Des formations rocheuses ocres surgissent des montagnes grises. Ces roches, originellement très profondes, ont été repoussées à la surface par la pression des plaques américaine et eurasienne, il y a 400 millions d’années. Une réaction chimique s’est alors produite au contact de l’air qui leur a donné cette couleur qui peut virer au rouge selon le positionnement du soleil.

C’est ici aussi qu’on a découvert une tombe viking de 70m de diamètre et de plus de 8m de haut. On y a retrouvé des squelettes d’humains et d’animaux, plusieurs sortes d’armes, des clous utilisés dans la construction de bateaux ce qui signifierait que la tombe contenait également un grand bateau.

Cette petite île, peu visitée par les touristes et très paisible, nous resterons donc dormir ici et nous reprendrons le ferry demain matin.

Helgeland

Faute de ferry pour cause de Pentecôte, nous devons quitter la route 17 et emprunter la 76.

Nos sommes dans la région du Helgeland, terre de contrastes, on va vite s’en apercevoir.

L’élégant Helgelandsbrau

A la recherche d’un bivouac, sur une piste boueuse, nous croisons un troupeau de rennes. J’adore leur danse chaloupée quand ils s’enfuient.

Nous trouvons notre petit coin, avec son petit coin, dans la forêt comme on aime.

Nouvelle surprise. Interdit aux plus de 2T, on hésite quand même un peu. Mais on y va, … vite.

Voilà les contrastes annoncés

Le petit port de Nevernes, qui jadis échangeait du bois contre du poisson. Aujourd’hui ce n’est plus qu’un musée qui s’efforce de transmettre les traditions.

La belle église de Hommelstø.

Encore un pont très original. Sur les plus grands, un affichage indique la vitesse du vent. 12m/s, on le passe, volant fermement tenu, pour affronter les rafales de vent.

Après Brønnøysund, nous allons jusqu’à Torghatten. Un magnifique rocher de granit, troué, nous y attend. L’ascension n’est pas très longue mais le chemin est rocailleux et il faut escalader.

On jette vite un oeil dans le trou mais on ne s’attarde pas car on voit bien les cailloux fraîchement tombés et il est bien indiqué que nous empruntons le chemin à nos risques et périls.

Le tunnel mesure 160 m de long sur 20 m de large et 35 m de hauteur.

La vue d’en haut est magnifique

A partir d’ici nous allons pouvoir reprendre la route 17.

Les îles Lofoten

Nous avons quitté les îles Vesterålen sous la pluie et nous arrivons sur les îles Lofoten.

Notre premier réveil

L’archipel des Lofoten s’étend sur 1200 km2 et compte une multitude d’îles reliées entre elles par des ponts, des tunnels parfois sous-marins ou de simples digues.

Vers la fin avril, le séchage à l’air libre des morues, appelées Tørrfisk ou Stockfish, couvre environ 400.000m2. Ce poisson séché contient 80% de protéines et son poids est réduit de 80% après séchage. Il se conserve jusqu’à 2 ans et il suffit de le faire tremper 10 jours avant de pouvoir le cuisiner. Cette pêche traditionnelle se pratiquait déjà il y a plus de 1000 ans.

Ah l’odeur de la morue séchante…
Les têtes, elles, finiront en farine.

A Henningsvær, il y avait juste assez de surface plane pour un terrain de foot.

Là ->

A Bøstad, un site viking a été reconstitué sur le lieu même des découvertes archéologiques des années 80. Les vestiges datent de 500 et 950 après JC.

Le trône de Ragnar ou un de ses descendants

Sur le lac, 2 reproductions de navires vikings. L’original datant de 900 après JC est conservé au musée d’Oslo.

Téléportation aux Antilles. Mais où sont passés les palmiers ?

Flakstad

Hamnøya

Tiens, des maisons jaunes…Sakrisøya

Reine et ses maisons sur pilotis

Nous nous engageons dans une randonnée un peu particulière. Il s’agit de grimper au sommet d’une montagne via un escalier sans fin, vertigineux. Nous avons battu notre record de montée de marches qui était de 680 au Puy de la Vache dans le Massif Central. Ici nous en avons compté 1280.

Dernier village de l’archipel, Å, qui se prononce O. Comment faire plus simple ?

C’est un village musée mais joli.

Les mouettes nichent partout où elles peuvent et font un chahut assourdissant, d’où l’expression “vos …. les mouettes”.

Le lac
Le bout de l’archipel

Voilà, nous quittons cette magnifique région par le ferry qui nous ramène sur le continent, à Bodø. Il est 20h30 quand on embarque et 00h45 quand on débarque avec 1h de retard. Y a plus qu’à trouver un bivouac mais comme il fait jour, ça ne devrait pas être trop difficile. Bien pratique ce soleil de minuit.

Voilà un mois que nous voyageons. 6650km au compteur et 5 ferries. 1 jour de pluie.

Les îles Vesterålen

Avant de quitter Senja, nous passons voir le petit port de Hamn.

Hamn

De Gryllefjord, nous pouvons prendre un ferry qui nous épargne beaucoup de route pour arriver à Andenes.

Changement de décor. On garde les montagnes mais on met du vert, du vert et des marais, beaucoup de marais. Les arbres commencent à dégainer leurs feuilles, des prairies à l’herbe grasse pour les moutons, les plages sont de sable blanc.

On a la chance de trouver un super coin pour dormir, en haut d’une butte, au milieu des bouleaux, face à la montagne. Personne.

Le lendemain, il fallait bien que ça arrive, il pleut. Première journée de pluie depuis notre départ.

Nous quittons l’île de Andøya pour essayer Langøya. La côte ouest est sauvage, surtout la dernière partie, une piste qui s’arrête à Nyksund et son petit port abandonné que des téméraires essaient de maintenir en vie.

Des séchoirs à poissons

A Stokmarkenes, nous prenons le ferry pour la première des îles Lofoten, Austvågøy.

Les prochains jours risquent d’être riches en découvertes.

Sammarøy & Senja

Nous quittons Tromsø par le périf qui contourne la ville, avec ronds-points et carrefours, le tout creusé dans la montagne.

Nous allons jusqu’au bout des petites îles Sammarøy reliées par 2 ponts à une seule voie de circulation. On attend donc que le feu soit vert pour les emprunter.

Cette plage nous attire. Quentin y trempe un pied. Ca suffira, l’eau est transparente mais glaciale.

A Brensholmen, nous prenons un ferry qui nous dépose sur l’île Senja.

A bord nous avons pu déguster une delicieuse gaufre à la fraise

La petite route est à flanc de montagne, la toundra est spongieuse. On trouve quand même un bivouac correct.

Le lendemain, 3 tunnels plus loin, nous arrivons à Fjordgård où nous avons repéré un rando qui nous plaît bien. Comme la terre est gorgée d’eau, un cheminement en bois est installé sur une grande partie du parcours.

Changement de fjord, nous sommes à Mefjordvær.

Le site est tellement fabuleux qu’on est reparti pour une autre balade. Celle-ci nous casse les genoux. Ca commence gentiment dans la toundra et finalement on se retrouve à crapahuter sur de gros rochers mais quel paysage !

On a trouvé l’emplacement parfait avec suffisamment d’intimité pour une mini douche (car le vent est tombé sinon on y aurait réfléchi à 2 fois) et une bonne nuit tranquille.

Tromsø

Pour rejoindre Tromsø, nous avons 2 options. Soit continuer la route soit prendre 2 ferries. On choisit bien sûr la seconde, le début d’une longue série. En approchant de Olderdale, on voit le ferry qui part… tant pis, on attendra 1h. Ca nous laisse le temps de nous inscrire sur le site de Autopass(Epass). Plus de paiement sur le ferry, le gars scanne notre plaque et nous débite. Gain de temps évident.

Le petit port de Olderdale

40 minutes de traversée pour arriver à Lyngseidet, sur une île.

Nous avons 20 minutes pour faire les 20km qui nous séparent du second ferry. Comme nous étions les premiers à l’ambarcadère, nous sommes sortis les premiers du ferry. Du coup tous les Norvégiens se sont retrouvés derrière nous sur la petite route de campagne. Ils finissent par tous nous dépasser. Nous on profite du paysage, on constate que l’herbe est bien verte par ici. Et finalement on arrive juste à temps pour embarquer.

Encore 20’ de traversée et on reprend la route pour Tromsø où on s’installe dans un camping très moche et cher mais bons sanitaires.

L’arrêt de bus est à 1km et il nous pose dans le centre ville. On profite de la douceur retrouvée pour flaner dans les rues aux petites maisons colorées. L’ambiance est à boire une bonne bière et pourquoi pas un petit resto. Mais voilà, à la lecture des cartes, on tombe à la renverse. Les prix sont effarants. Par le moindre steack de rennes à moins de 35€, voire 40€. On se contente alors de la bière, au prix d’un plat du jour de chez nous, et on la savoure. Je crois qu’on va rester encore longtemps au régime carottes, oeufs, boulettes suédoises et pâtes…

Retour à pied par le grand pont arqué. C’est étrange de marcher sur un pont qui monte.

Au bout du pont, la cathédrale arctique.

Au camping on s’est fait des amis qui ont une maison à l’extrême sud de l’Afrique et qui nous y attendent avec plaisir. Qui sait, pour un prochain voyage !? 😉

Cap à l’Ouest

On profite d’un bivouac sur bitume pour inverser les pneus arrière sur leur jante. Sur ce continent-ci aussi, les pneus de la deuche s’usent beaucoup plus sur le flanc extérieur. Un petit compresseur branché sur la batterie et un peu de dégraissant pour freins auquel on met le feu rend l’opération des plus simples.

La nuit sera douce

Hammerfest

Certes, c’est dimanche mais nous nous étions habitués aux magasins ouverts de 7à23h 7/7. La petite ville portuaire est endormie, pas un chat dans les rues. Il n’y a que les mouettes qui se querellent qui mettent un peu d’animation. L’église est moderne et apparemment le son des cloches à 10h30 fait sortir le peuple. Hammerfest revendique le titre de la ville la plus septentrionale au monde, au mépris de Honningsvår. En fait c’est juste une question de taille ;-))

Un peu à l’écart de la ville se trouve la colonne de l’Arc Géodésique de Struve, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Je vous livre les explications telles quelles, à lire à tête reposée…

La route vers Alta est fabuleuse. Les plaines sont couvertes d’un épais manteau blanc. Les Norvégiens squattent les bords de route, sortent le moto-neige ou les skis et foncent profiter des dernières neiges.

Alta et sa cathédrale en forme d’aurore boréale, haute de 47m

Plus au sud se trouve l’ensemble de gravures rupestres le plus imposant et le plus nordique jamais découvert. A ce titre, il est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. La visite commence par un petit musée qui expose entre autre les outils du quotidien des Samis. A l’extérieur, un cheminement de 3km sur passerelles passe devant la plupart des 3000 gravures datant de 2000 à 7000 ans avant JC. , le long de l’Altafjord.

Certaines de ces gravures ont été mises en évidence par une peinture ocre, comme elles l’étaient sans doute à l’origine. On distingue des ours, des bateaux à proue d’élan, des scènes de chasse aux rennes, des oiseaux qui pourraient être des Grands Pingouins et des cormorans.

Sur les autres rochers, c’est un peu « où est Charlie ».

Après une bonne nuit de sommeil dans un petit bois en dehors de la ville, nous passons de fjord en fjord, tous plus beaux les uns que les autres. L’air s’est un peu radouci et parfois il n’y a plus de vent.

A l’heure du pique-nique, nous tombons sur un club danois de Porsche cabriolet. Ils délaissent leurs bolides pour venir voir le nôtre et prennent quantité de photos. On rigole bien mais je crois que dans le fond ils étaient un peu jaloux.

Ce soir, vue sur les montagnes avant de prendre demain les ferrys pour Tromsø.

Le Cap Nord. 71°10’21’’

Au dernier épisode ….

En 1553, à la recherche du passage du NE vers l’Amérique, le navigateur anglais Richard Chancellor double ce cap et le baptise North Cape.

C’est une falaise de 300m qui tombe dans la mer de Barents. Jusqu’en 1956 on ne pouvait y accéder que par voie maritime et puis grimper jusqu’en haut. Depuis, une route a été ouverte et en 1977 le Globe en fer forgé devient l’emblème du lieu.

Ici le soleil ne se couche plus de mi-mai à fin juillet et nous sommes là pour le vérifier.

Actuellement il ne descend pas encore bien bas mais je peux le capter quand il met le feu au Globe.

On peut l’observer bien au chaud derrière les grandes baies vitrées du centre d’accueil.

Et oui, à minuit le soleil est toujours aussi vif et on en prend plein les yeux, littéralement. Nous serions venus 2 jours plus tôt , c’était tempête de neige et verglas. Les trolls sont avec nous.

La lumière est si intense que nous n’avons pas du tout sommeil mais le centre ferme à 1h du matin. On en profite pour immortaliser Ptiket, on se remet en place, on tire nos maigres rideaux et enfin on peut s’endormir.

Au petit-déjeuner, nous avons eu la chance d’observer une demi-douzaine de baleines qui chassaient au pied de la falaise.

Voilà, ça c’est fait, nous reprenons la même route superbe pour obliquer ensuite vers Hammerfest.