17 jours au nord du cercle polaire, sans voir la nuit, soit 408 heures de soleil ininterrompues
Merci à vous de nous avoir suivis et d’avoir partagé notre voyage. Si certains sont tentés par l’aventure, nous répondrons volontiers aux questions que vous nous poserez sur .
Un dernier regard sur la Norvège à l’occasion de la visite du vieux quartier de Fredrikstad. Ancienne forteresse aux rues à angle droit, des remparts du 12ème siècle pour se protéger de l’ennemi suédois, les civils y cohabitaient avec les militaires.
Il suffit de passer le pont pour se retrouver en Suède.
Nous avons réussi à faire coïncider notre voyage avec celui de Frank et Sylvia, qui pédalent depuis le Portugal. Les retrouvailles se font à 50km au Nord de Göteborg. Deux jours à se raconter nos aventures respectives et puis chacun reprend sa route, eux vers l’Islande et nous vers le Danemark.
A Göteborg, nous avons plusieurs heures à tuer avant le ferry de 23h55 (moitié moins cher que celui de 18h30). La ville est déserte car les Suédois fêtent le « midsommar », l’équivalent de la St Jean et tout le monde migre vers la campagne. En fin d’après-midi, nous tombons sur un couple franco-suisse que nous avions rencontré aux îles Vesterålen et aux Lofoten. On déambule dans ces rues vides pendant un moment jusqu’à ce qu’on tombe sur LE bar ouvert qui nous servira une bière bien fraîche car depuis aujourd’hui il fait vraiment très chaud. Finalement, nous avons discuté pendant le reste de la journée et la découverte de la ville, ce sera pour une autre fois. On n’a plus qu’à finir la soirée sur le quai d’embarquement.
Nous avons droit à un superbe coucher de soleil sur les installations portuaires.
On se motive pour faire face à ces 3h30 de traversée, nuit blanche.
Il y avait UNE chose que nous voulions voir à Oslo, le musée des bateaux vikings. Nous affrontons donc la circulation et les tunnels pour arriver sur la presqu’île de Bygdøy. Et là, patatras, le musée est fermé jusqu’en 2024 !! Certaines pièces sont néanmoins visibles au musée d’Histoire de Oslo. Quelle déception…
On laisse la voiture sur le parking et on saute dans un bus qui nous amène au pied du Palais Royal. Un petit coup de trompette nous informe que le Roi Harald V sort, en voiture à vitres fumées.
Direction le musée d’Histoire, un peu vieillot mais qui expose de superbes bijoux et accessoires trouvés dans les tombes vikings.
On prend le temps de flâner dans les rues plutôt animées et de manger un fish&chips.
Puis nous allons rechercher la deuche pour l’emmener voir des copines norvégiennes au Nord d’Oslo.
Ole-Petter, membre du 2cv club de Norvège, nous suit depuis notre voyage en Amérique et quand il a vu que nous venions en Norvège il nous a fait promettre de passer par le club. C’était une invitation que nous ne pouvions pas refuser et nous y voilà.
Nous sommes accueillis comme des rois/reines et Dagfinn nous loge dans son superbe « Stabbur » que nous partagerons avec des pélerins qui rejoignent la cathédrale de Trondheim à pied.
Plusieurs membres du club nous rejoignent avec leur 2cv et les questions fusent de partout. Après le bbq, nous leur montrons quelques photos sélectionnées et répondons à leurs questions. Je crois qu’on a suscité des envies qui devraient se concrétiser pour les plus téméraires. Quoiqu’il en soit, rendez-vous est pris pour se retrouver en Suisse l’été prochain à la Rencontre Internationale des Amis de la 2cv.
Encore un épisode marquant à ranger dans la boîte à souvenirs.
Nous sommes partis à toute vitesse de Stavanger, direction le sud où enfin il ne pleut plus. Nous entrons dans le GeoPark magmatique du Rogaland, inscrit au Patrimoine de l’Unesco car on y trouve de l’anorthosite, une roche disponible également sur la lune.
Nous privilégions comme d’habitude les petites routes et ici on en trouve des vraiment très petites, des petits ports de pêche et des petits villages très coquets.
Sogndalstrand
Sur les hauteurs du Jøssingfjord
Dans le fond, sous un « Helleren » (abri) de 60m de long et 10m de profondeur, subsistent 2 vieilles maisons datant du 18ème siècle. Dans le sous-sol, les scientifiques ont trouvé des traces d’activité humaine remontant à 6000 ans.
A Âna-Sira, nous tentons la randonnée sur le Brufjell. Sentier cahotique mais vue superbe sur la côte.
1er bivouac où on se fait dévorer par de minuscules moustiques.
Sans doute notre dernière Stavkyrkje, celle de Heddal qui date de 1250.
Depuis quelques jours on roule beaucoup horizontalement, il faut vraiment qu’on commence à se diriger vers le sud. Par la route 7, nous rejoignons le fjord Hardanger. Il est bordé de vergers mais rien n’est mûr.
A Odda nous pouvons prendre une douche à l’office du tourisme. Faut ce qui faut.
La magnifique chute Låtefossen près de Skare.
J’aperçois sur la carte une petite route qui me plait bien. On y trouvera notre bivouac à 1000m, magnifique.
Après Sauda, on passe encore un col à 900m
La vue commence à se boucher, c’est pas bon signe.
Pour arriver à Stavanger, un tunnel de 12km, sous-marin, avec effet psychédélique.
Je n’aurais pas dû défier Odin à Bergen. Il se venge en nous envoyant un déluge de pluie pour notre visite de cette petite ville très colorée. On constate une fois encore que les Norvégiens se moquent de la pluie, ils déjeunent en terrasse…
Au sud de la ville se trouve un monument commémorant la bataille de Hafrsfjord de 872. Gagnée par le roi viking Harald Hárfagri (belle-chevelure), elle marque l’unification de la Norvège en un seul royaume sous le règne de Harald 1er. Ce sont 3 grandes épées de 10m de haut que j’ai peine à photographier car ici la tempête sévit et les petits drakkars dans le port n’en mènent pas large.
Faisant fi des on-dits concernant le niveau de pluviométrie de Bergen, nous décidons de tenter la visite. De plus, c’est là que se trouve LA laverie du pays (j’exagère à peine). Nous arrivons en fin de matinée et devinez quoi, il n’a pas plu de tout l’après-midi.
Nous sommes garés près du port et tombons tout de suite sur cet ensemble de maisons colorées sur un des quais. Déçus par contre par les marchands de poissons qui vendent tous la même chose et font un peu de forcing pour que l’on mange à une de leur tables. Le mauvais côté des lieux trop touristiques.
Créée au XIème siècle, la ville attire rapidement les marchands germaniques de la Ligue Hanséatique qui y font leur loi pendant 4 siècles. Le quartier emblématique sur le port s’appelle Bryggen (le quai). Il a brûlé plusieurs fois mais lors du dernier incendie en 1955, 60 maisons qui résistèrent furent restaurées selon le plan médiéval. Bryggen est inscrit au Patrimoine de l’Unesco.
On circule entre ces hautes maisons en bois, serrées les unes contre les autres.
Puis dans les rues autour du port.
Pour tous ceux qui suffoquent sous la chaleur en ce moment, nous vous offrons 10 secondes de fraicheur.
Premier arrêt à Lom pour admirer notre première Stavkirkje, église en bois debout qui date de 1150. Le « stav » c’est le poteau, la base de la construction. Ici 20 poteaux constituent la structure de l’église.
La façade est régulièrement badigeonnée de goudron pour protéger le bois.
Les dragons au sommet du toit sont censés faire fuir les mauvais génies.
Faudrait penser à passer chez le coiffeur
Ensuite, nous partons à l’assaut de la Sognefjellet qui nous fait grimper jusqu’à 1434m et redescendre sur Skjolden.
Nous longeons le Lustrafjord par une toute petite route qui nous mène à la Stavkyrkje de Ornes. Je me glisse au milieu d’un groupe de visite guidée pour découvrir l’intérieur minuscule mais superbe. C’est la plus vieille église en bois debout du pays, datant du XIème siècle. Elle est inscrite au Patrimoine de l’Unesco.
Un mini ferry nous ramène à Solvorn
A Sogndal, nous faisons un aller-retour au glacier Bøyabreen où nous passerons la nuit sous un petit crachin bien frais.
L’église en bois debout de Borgund est une des mieux conservées. L’étude des anneaux de croissance du bois a pu déterminer que les arbres ont été abattus en 1180.
Nous ne comptons plus les tunnels tellement nous en avons traversés et de toutes les longueurs. Mais celui qui arrive fait 24,5km et on trouve qu’ils poussent le bouchon un peu trop loin. On aime tenter des expériences un peu originales mais là, non. Le plan B, c’est la route panoramique de l’Aurlandsfjellet qui s’achève dans le brouillard avant de s’ouvrir sur un magnifique fjord.
En continuant vers Bergen, les tunnels se multiplient dont le plus long fera 11km. Pour éviter que les automobilistes ne s’endorment d’ennui, à mi-chemin on a droit à un jeu de lumières façon boîte de nuit.
Encore quelques joli lacs, le soleil revenu et nous arriverons à Bergen, la ville où il pleut tous les jours.
Trollstigen signifie l’échelle des Trolls. En l’occurence une route à 11 épingles à cheveux avec 10% de pente qui remonte la montagne jusqu’à 850m.
En cours de route, on passe sur un petit pont datant de 1835 qui enjambe une cascade furieuse de 180m.
Au sommet le panorama est une vraie merveille.
Le visitor’s center, endommagé cet hiver par une avalanche, est malheureusement fermé mais on a accès à une passerelle qui nous plonge dans cette vallée magnifique.
Notre timing était parfait puisque la route n’a été rouverte qu’il y a 2 jours.
La route monte encore jusqu’à un haut plateau époustouflant de blancheur. Les congères le long de la route font bien 2m de haut.
Et puis la route redescend et en une fraction d’altitude, tout redevient vert.
Nous espérions manger des fraises à Valldal – nous sommes tellement en manque de fruits et légumes frais. Il y a bien les grands champs de fraises , les fleurs ont éclos mais point de fraise à l’horizon.
Geirangerfjord
Un petit ferry de Linge à Eidsdal et nous voilà sur la route de Geiranger. Comme nous avions tout monté par l’échelle des Trolls, y a plus qu’à redescendre, de 1000m au niveau de la mer en 10 km.
Vue plongeante sur ce fjord qui est classé au Patrimoine de l’Unesco car il présente toutes les caractéristiques typiques d’un paysage de fjords et de son évolution géologique.
On peut y trouver des montagnes alpines, des chutes d’eau grandioses et des champs cultivés.
La ville, hyper touristique, est encaissée au fond du fjord et n’est malheureusement quasiment qu’un parking à camping-cars.
On en sort vite et la vue est sublime d’ici aussi.
Un petit bug est survenu dans l’ordre des articles. Deux anciennes publications sont remontées dans le temps « Kystriksveien » et « Trondheim ». N’en tenez pas compte et allez lire « Sur la route d’Åndalsnes »
Nous sommes sortis du ferry un peu hagards, surpris de nous retrouver dans une grosse ville avec ses périfs et ses usines. On a l’impression d’être tout à fait ailleurs et la lumière un peu glauque à 1h du matin n’arrange rien. Nous faisons 20km pour retrouver la nature et nous installer pour terminer notre nuit.
Le lendemain, nous empruntons la Kystriksveien, la fameuse route 17 qui parcourt la côte ouest.
A Saltstraumen, nous assistons à un phénomène de maelström. A marée haute, près de 400 millions de m3 d’eau de mer ont pénétré dans le détroit peu profond à une vitesse de 40km/h. Il y a 3m de différence entre marée haute et basse. Des petits et grands tourbillons se forment et l’eau se transforme en une sorte de mélasse langoureuse (oui certaines mélasses peuvent être langoureuses).
Ici les fjords sont moins étriqués mais les montagnes tout aussi majestueuses, de véritables barres rocheuses d’où coule en cascades l’eau des glaciers qui fondent.
Le glacier Svartisen est le 2ème plus grand de Norvège. Nous empruntons une petite route pour aller le voir de plus près. Mais il faut d’abord s’engouffrer dans un tunnel de 2km, à la seule lumière des phares, que l’on grimpe en première.
Suivra un 2ème tunnel, plus facile mais pas plus éclairé.
La dernière partie de la route est bloquée par 2m de neige.
Et puis il faut tout refaire en sens inverse.
Le glacier vu de notre bivouac.
A l’occasion d’une de nos « croisières » sur les fjords, nous repassons sous le Cercle Polaire.