Le parc Iberá a plusieurs points d’accès et nous choisissons d’emprunter la « ruta » 40 jusqu’à Colonia Carlos Pellegrini. Mais avant, il faut faire le plein à la toute dernière station avant la piste, car après il n’y aura plus rien. Pas de chance, à cette petite station il n’y a plus d’essence. Le pompiste, sympa, nous refilera 10l de sa réserve perso. Nous avions bien essayé d’acheter des bidons pour avoir une réserve mais c’est introuvable et à la place, ils suggèrent d’utiliser des bouteilles de coca… Sachant qu’on peut faire environ 300km avec notre petit réservoir de 20l, les 250 km qui s’annoncent ne devraient pas poser de problème.
On emprunte donc une piste de terre rouge qui longe rapidement une lagune, des prés inondés où pataugent des vaches et des chevaux.
Il faudra 3h pour faire les 140 premiers km et atteindre le village Carlos Pellegrini. Ici aucune des rues n’est goudronnée, asphaltée ou bétonnée. Ce n’est que sable et terre. Pas de réseau internet, pas de station-service mais quelques petites boutiques qui fournissent pain et alimentation de base. Nous nous installons dans un très joli camping, au bord de la lagune.
Ici les douches ne sont pas chaudes, elles sont bouillantes. C’est un feu de bois rougeoyant qui chauffe l’eau d’un ballon de 100l. Nous traversons à pieds le petit pont qui enjambe la lagune et sillonnons les sentiers mis en place pour observer la faune et la flore.
Des capibaras en pagaille, des cerfs des marais, des petits caïmans gris, une multitude d’oiseaux, un gros serpent dans un arbre. Il y aurait des singes hurleurs dans la forêt mais ils ne se sont pas manifestés.
Après s’être assurés auprès d’un gaucho qu’il ne pleuvra pas dans les prochains jours et donc que la piste restera praticable, nous décidons de rester dans ce petit paradis 1 jour de plus.
Pour rejoindre Mercedes, il n’y aussi que la piste. Il faut lancer la voiture pour qu’elle survole les ondulations, éviter les gros cailloux pointus, les trous mais aussi s’arrêter parce qu’un renard traverse la piste, une proie dans sa gueule, des vautours dépècent une carcasse, et puis là, une cigogne, oh un héron etc… Bref 3h pour faire les 115 km du jour, bien vibrés.