Ce matin du 16 juin, nous avons jusqu’à 17h30 pour visiter la ville que Carlos connait bien. Il fait beau, une chance d’après lui car la Galice est plutôt soumise à de fortes pluies en général. Nous allons en taxi vers le port de plaisance et continuons à pied jusqu’à la vieille ville. Les anciens bâtiments à l’architecture typique côtoient des immeubles fatigués et moches. Nous montons jusqu’au castillo ou plutôt ses ruines mais joliment mises en valeur. A midi, nous mangeons al Reposo del Pescador, dans une salle très bruyante où une télé géante retransmet, avec le son à fond, le match France – Australie de la coupe du monde de foot. Ici, c’est sûr, nous mangerons « local », des empanadas de thon, du poisson grillé et le fameux gâteau de St Jacques, le tout arrosé d’un excellent Albarino. La France a gagné le match.
Nous marchons encore dans les petites rues de la ville et faisons quelques courses au supermarché AlCampo (Auchan espagnol !). Retour en taxi pile à l’heure. On sautera le repas du soir. Excellente journée.
Le Chief Officer annonce au haut-parleur que ce soir nous devons retarder nos montres d’une heure. Dakar est 2h en avance mais on y va progressivement.
Pendant le trajet entre Hambourg et Le Havre, nous sommes informés via le panneau d’affichage qu’il va y avoir un exercice d’évacuation du bateau («quelqu’un» n’a pas pu résister et a mis sa touche personnelle sur le panneau !…)
A l’heure dite, la sirène retentit et nous nous retrouvons tous sur le pont supérieur. On nous fournit un gilet de sauvetage et un jeune cadet philippin nous montre comment enfiler la combinaison de survie. Nous sommes censés le faire en 2´ maximum.
Ensuite, le Capitaine nous informe qu’il n’y a pas de canot de sauvetage spécifique pour nous (ah bon ?) et que chaque canot (il y en a 2, un à bâbord et un à tribord) peut accueillir tout l’équipage. Une fois à l’intérieur, le chef mécano nous explique comment démarrer le moteur et faire avancer l’engin.
Le tout n’a duré qu’une trentaine de minutes et apparemment l’exercice sera renouvelé plusieurs fois au cours du voyage.
Vers 18h ce 13 juin, nous arrivons à l’entrée du port du Havre mais il faudra encore une heure pour passer l’écluse et retourner le cargo dans le sens du départ.
Nous avons peu de temps et la ville est loin du quai, nous ne descendrons donc pas à terre cette fois-ci.
Nous voilà repartis pour traverser le golfe de Gascogne, tout droit vers le pointe ouest de l’Espagne.
La vie à bord est rythmée par les heures des repas, la préparation de notre futur itinéraire, les séances de gym, les leçons d’espagnol, la sieste, les discussions avec Carlos et Magy, les balades sur le pont supérieur, pour finir le soir avec un bon film. Pas le temps de s’ennuyer.
Hier, le Capitaine a demandé au cuistot de prêter ses fourneaux à Carlos pour qu’il nous prépare une paëlla. Il a dû faire avec les ingrédients du bord…mais au moins ça change des patates.
Le chef en a profité pour nous faire goûter le menu des Philippins :Braised Pork in Pot (Hong Kong Style). La sauce est bonne mais la viande « légèrement » trop grasse pour moi….
Même si le bateau roule et tangue pas mal, les mouvements sont amples et softs, rien à voir avec ce que l’on peut subir sur un voilier ;-). On verra ce que ça donnera si nous essuyons du mauvais temps. Oui, certaines nuits sont plus agitées que d’autres mais il y a toujours un moment dans la journée pour pouvoir récupérer.
Aujourd’hui nous sommes à Vigo pour la journée et nous allons profiter de leurs spécialités de fruits de mer.
Nous connaissons la (longue) liste de nos prochaines escales : Dakar (Sénégal), Conakry (Guinée), Vitoria, Rio, Santos, Paranagua (Brésil), Zarate (Argentine) et enfin Montevideo (Uruguay).
Nous pourrons peut-être envoyer un petit message quand nous longerons les côtes des Canaries.
Après les longues routes monotones d’Espagne, voici enfin le Portugal et ses jolis villages.
Nous sommes à Galago, ses maisons blanches et son église typique.
Aux environs de Castelo Branco, un grosse fumée noire s’élève de derrrière la colline.
Le pays est en feu et on sent les secours impuissants.
La végétation brûle tout autour et parfois le feu grignote les bords de la route faisant fondre les panneaux de signalisation.
Dimanche 23/07/17
On a quitté notre campagne sous le soleil, pour arriver en fin de journée à l’Isle de Noé.
Un premier bivouac au bord de l’eau bien en retrait de la route, sous les platanes s’annonçait parfait jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que le portail ancestral donnant accès à la vieille ville, surmonté de cloches sonnait les heures 3 minutes avant et une seconde fois à l’heure pile et ce durant toute la nuit.
L’avantage du carillon c’est que l’on a pu sans bouger du duvet, clairement identifier le moment précis où le déluge nous est tombé dessus.
La pluie ne nous a quittés que le lendemain une fois arrivés en Espagne.
On s’est quand même bien rendu compte que l’on franchissait les Pyrénées lorsqu’il a fallu passer la première en sortie des épingles à cheveux du col du Larrau pour relancer la deuche.