Depuis quelque jours, nous devons gérer les excités du volant qui nous collent de près et klaxonnent très fort en nous dépassant parce qu’ils sont très énervés…!? Je crois que c’est ici que nous avons eu les pires situations sur la route. Comme quoi….
Nous retournons à Vancouver pour encore passer quelques jours avec Frank et Sylvia, avant d’attaquer la grande traversée d’ouest en est.
Pour ne pas rester sur les grands axes et ne pas refaire la route de l’aller, nous prenons la piste de Lillooet à Pemberton.
Si la première partie est tout à fait roulable, la suite va nous donner des sueurs froides, à nous et à Pti Ket qui va devoir négocier des pentes à plus de 15%, en montée et en descente, sur une piste pleine de trous, de cailloux et de tôle ondulée. 2h pour faire 50km…
Mais quelle vue !
Voilà, la boucle Vancouver – Vancouver est bouclée, après 1 mois et demi et 14000km.
Nous poursuivons notre route vers le sud. C’est par hasard que nous nous arrêtons pour la nuit à Curuzú Cuatí car le camping municipal de Mercedes était squatté par de nombreux fêtards.
Dans ce grand parc où des chevaux broutent l’herbe, un combi VW jaune est déjà installé avec à son bord un couple franco-argentin et leur petite fille. Ils sillonnent l’Amérique du Sud depuis un moment et nous refilent plein de conseils. Plutôt que d’aller se perdre vers Parana, Santa Fe ou Rosario qui craint un peu, nous décidons de tracer vers Buenos Aires en plusieurs étapes. L’une d’elle sera Colón un chouette petite ville avec des panaderías merveilleuses où on se gave d’empanadas, de medialunas et de pain con semillas qui change du pain caoutchouc que l’on trouve partout.
C’est ici aussi que nous porterons notre linge à la lavanderia et que nous ferons la première vidange au bord du Rio Uruguay. A ce jour, nous avons fait 4800km depuis notre départ de la maison et 3400km sur le continent américain.
Sur la Ruta 14, on trouve beaucoup de vendeurs d’oranges et de mandarines. C’est la pleine saison et ils les vendent par filets de minimum 5kg. Pas de soucis, elle sont délicieuses et ne coûtent pas grand chose. Il y a aussi le vent, bien de face. Mais il y a surtout les nombreux contrôles de police qui sont réputés pour leur sens de la corruption. Si on a de la chance, ils sont sur leur téléphone en train de surfer ou ils nous laissent passer en rigolant. Sinon, ils nous arrêtent, nous demandent nos papiers, veulent voir l’intérieur de la deuche, soulèvent les coffres, ouvrent la remorque et finissent pas nous demander combien on a d’argent et si on a des dollars. La stratégie est de mal comprendre ce qu’ils veulent et de ne leur donner que des copies des papiers. Mais cette fois-ci, il veulent le passeport original pour voir le tampon d’entrée dans le pays. Quand il me parle de dollars, je lui dit fermement qu’on en a pas. Quand on voit qu’ils ne savent plus trop quoi contrôler et que tout est en ordre, Quentin reprend les papiers des mains du policier, on referme tout sans attendre qu’ils nous disent que c’est ok et on repart en les laissant en plan et en leur faisant un grand sourire, Ciao !