Sur la route du Nord

Nous avons survécu au périphérique de Stockholm et notre prochaine étape se trouve à Sigtuna.

Nous y découvrons nos premières pierres runiques, des pierres gravées de symboles, datant du 11ème siècle, souvent un hommage à un proche disparu.

Sur une petite presqu’île se trouve le château de Skokloster, commandé au 17ème siècle par un amiral allemand qui voulait en faire son Versailles. On y trouvait les plus belles oeuvres d’art et pièces d’ameublement d’Europe mais pris par ses obligations en Allemagne, il mourut bien avant qu’il soit totalement achevé.

Sala et sa mine d’argent active du 15ème au 20ème siècle. Son puit le plus profond faisait 300m, 20km de galeries.

La route c’est ça….

Ou ça

Falun et son immense mine de cuivre, d’or et d’argent. Voilà d’où vient le pigment rouge des maisons suédoises. Au départ, la peinture rouge était le symbole d’un certain statut. Les rois et les nobles peignaient leurs palais pour qu’ils ressemblent aux palais en briques du continent.

La mine est inscrite au patrimoine de l’Unesco car elle a été exploitée pendant près de 1000 ans.

Faciles les bivouacs, au choix en forêt ou au bord d’un lac.

Entrée de maison…

Entrée d’église

Depuis 2 jours, Ptiket lutte contre un vent violent et des rafales qui la font zigzaguer. La température, déjà pas très élevée a bien chuté et nous sortons la panoplie d’hiver. Heureusement le soleil toujours présent réchauffe un peu. La région est de plus en plus sauvage et les stations d’essence commence à se faire rares.

A Fagelsjö, on découvre un ancien bourg du 17ème siècle

Problèmes d’étanchéité, passez à l’écorce de bouleau !

4100km, c’est l’heure de faire une 1ère vidange, changement du filtre, graissage des pivots et des cardans, resserrage du collier de colonne de direction.

Stockholm, Suède

Ici aussi sont instaurées les zones vertes et des péages à l’entrée de la ville nous poussent à prendre un Airbnb dans la grande banlieue. Nous sommes à 10’ en métro de Gamla Stan, la vieille ville. La ville de Stockholm compte une vingtaine d’îles et 30.000 dans tout l’archipel.

Gamla Stan

On quitte cette petite île et on marche au hasard jusqu’à faire nos 17 km habituels. Cette ville est un vrai courant d’air, ça souffle comme si on était au bord de la mer, ce qui n’est pas tout à fait faux.

Tu fais quoi demain ? Moi je fais les rapides de la ville en kayak et toi ?
Je crois que je vais aller pêcher à la mouche devant le Palais Royal
Le Palais Royal, gothique italien …

Nous avons passé 2h au musée Vasa qui relate l’incroyable aventure du bateau Vasa qui coula dans le port de Stockholm en 1648. Le Roi avait commandé un bateau de guerre qui s’avéra très mal conçu et le jour de son départ, à peine parti, il commença à giter et coula aussitôt par 30m de fond. Quelques années plus tard, on tenta de le renflouer mais ils n’arrivèrent qu’à sauver quelques pièces militaires.

Ce n’est que plus de 300 ans plus tard, qu’une nouvelle équipe retrouva son emplacement et en 1961 le Vasa était remonté à la surface. Pendant 17 ans, il a été préservé grâce à de nouvelles techniques et reconstruit avec 98% de pièces d’origine. L’eau saumatre et la vase l’on tellement bien conservé que l’on peut aujourd’hui voir les vêtements retrouvés dans les coffres de l’équipage et les squelettes des victimes avec encore des cheveux ou leurs chaussures aux “pieds”. La visite était vraiment passionnante.

La maquette qui reproduit les vraies couleurs du navire suite à l’étude des pigments retrouvés dans le bois

Et pour finir cette journée en beauté, nous retrouvons Magnus, Suédois rencontré en février dernier à Grasse lors d’une sortie 2cv. Skoll !

Sur la route de Stockholm

Pendant 2 jours nous longeons une multitude de lacs, nous restons autant que possible sur des petites routes pour découvrir les jolies maisons en bois rouge. La pelouse est tondue au millimètre, souvent par un robot. Tout est (trop ?) parfait.

Certaines viennent d’être livrées en bois pour l’hiver prochain

Ça fait rêver

Arrêt à Eksjö qui a su préserver ses vieilles maisons alors que toute la Suède se rénovait après la seconde guerre mondiale.

Petit point parc automobile : essentiellement des grosses berlines, haut de gamme, pas mal de Tesla, quasi pas de SUV ou 4×4. Les rares anciennes que l’on croise sont des américaines des années 50/60. Nous on passe complètement sous les radars, on fait un peu tache dans le paysage. La circulation n’est pas dense, les conducteurs pas énervés.

Malmö

La ville n’est qu’à quelques km du camping. Le parking du château se paie comme partout via une appli, très pratique, on peut moduler la durée à volonté et on ne paie que ce qu’on a consommé.

Le château médiéval, Malmöhus

Nous continuons à pied vers la vieille ville.

Sur la place Gustav Adolfs trône ce drôle de petit griffon.

Petit point transports : les scandinaves roulent beaucoup à vélo, pour preuve les parkings complètement envahis de 2 roues, les uns sur les autres, les sièges bébés qui s’entremêlent. Les pistes cyclables sont omniprésentes et tout est fait pour dissuader les habitants de venir en ville en voiture, zones vertes, parking chers et souvent pleins.

Entre 2 villes, la route est toute droite, entourée de grandes forêts où l’on peut sans problème s’arrêter pour passer la nuit, au calme et avec de quoi faire un bon feu, tout en dînant d’un bon pain aux céréales.

Valkommen till Sverige

Nous quittons Copenhagen et le Danemark par un tunnel de 4km qui plonge sous l’eau , prolongé du pont de l’Öresund qui enjambe le détroit du même nom sur 8km. Nous voilà en Suède, 5ème frontière.

La douanière, très sympa, nous signale que c’est encore un long chemin jusqu’au Cap Nord. Ben oui, on sait mais on y va quand même.

Ce soir nous sommes installés au fond d’un camping, seuls, sur une pelouse couverte de pâquerettes, à 50m des douches chaudes.

Une courte balade nous permet d’admirer le pont au coucher du soleil.

Petit point linguistique : ces langues scandinaves sont aussi obscures que l’on pensait. Heureusement depuis le Danemark tout le monde parle anglais, vraiment tout le monde, de l’ado qui tient la caisse du magasin au papy avec qui l’on discute sur un parking et nous annonce qu’il y a encore de la neige dans le nord.

Sjæland, Danemark

Après les falaises de Klint, nous randonnons au sommet des falaises de Svens. Celles-ci sont inscrites au patrimoine de l’Unesco car on y trouve une fine couche d’argile qui contient des traces de l’astéroïde qui a percuté la terre et provoqué la disparition des dinosaures et de bien d’autres espèces animales.

Plus au Nord, nous arrivons à Køge, petite ville qui recèle quelques vieilles maisons.

Leurs églises sont plutôt massives

On longe le golfe de Køge (voyez, je m’applique à bien utiliser les caractères scandinaves) qui finit par des marais où vivent beaucoup d’oiseaux et une très longue plage au bord d’une eau très claire.

Nous trouvons un bivouac dans un grand parc où nous rencontrons notre premier troll. Nous sommes à une vingtaine de km de Copenhagen, demain nous aurons donc la journée pour visiter la ville.

Fraises danoises. Manquent encore un peu de soleil
Cherchez le mini troll…

Petit point météo : le soleil ne nous quitte pas, il chauffe bien mais un petit vent glacial nous impose la polaire et parfois même le coupe-vent. On ne sait plus comment s’habiller !

Velkommen til Danmark

La traversée de l’Allemagne s’est faite en 2 jours. Ici pas facile de trouver un endroit pour s’arrêter. Il y a beaucoup de forêts mais tous les accès sont fermés. A part ça ce sont de grands champs cultivés ou des parking de camping-cars où tout est payant. Résultat, on roule et on trouve péniblement 2 bivouacs corrects. Un petit contrôle de police au passage, ils épluchent tout, très sérieusement mais on arrive quand même à les dérider et ils sont contents d’avoir vu le moteur. Le soleil ne nous quitte pas et se couche de plus en plus tard.

Histoire de se dégourdir les jambes, on fait une halte à Lüneburg, agréable petite ville médiévale à l’architecture surprenante.

L’Allemagne s’étire au Nord jusque sur une petite île que l’on rejoint par un pont.

Ce matin nous avons pris le ferry à Puttgarden qui nous dépose tout en douceur au Danemark. Les douaniers nous laissent passer sans contrôle, juste un petit sourire en coin.

Sur l’île de Møn, les falaises de craie de Klint sont impressionnantes et très instables.

Ce soir nous nous sommes arrêtés tôt car nous avons trouvé l’endroit qui va bien, prairie fleurie, tables, bbq, toilettes sèches et si un cycliste passe par là, il aura un abri en rondins pour la nuit.

Prologue

Un départ vers le Nord nous permet des arrêts dans la famille, de voir les amis et de finaliser les derniers préparatifs .

Après une trèèès longue journée de transition nous arrivons en Belgique par les petites routes. Un douanier regrette encore d’avoir dû nous laisser passer, tout occupé à vérifier un autre véhicule. Son œil interrogateur à notre passage en disait long sur sa frustration.

Le soleil et les champs de colza

Nous étions partis avec 4 roues montées de pneus neufs. Nous profitons de l’étape belge pour les poser avant le vrai départ demain.

Jour J – 30

Les guides sont épluchés.
La carte de l’Europe est posée.
Nos petites escapades au temps des confinements sont tracées, pour mémoire.

Cette fois, la préparation administrative est bien plus simple puisque nous voyagerons dans l’espace Schengen, donc pas besoin de visa, d’assurance particulière, de soucis de communication numérique. Quant aux langues scandinaves, les 8 épisodes de « Vikings » ne nous ont pas beaucoup aidés. Il nous reste un peu de temps pour assimiler les bases comme « Hei, hvor neste bensinstasjon » ou « es dusjene varme » 🤯

Projet 2022

Après 2 ans de patience covidée, nous pouvons enfin repartir.

Et cette fois, ce sera vers le Grand Nord, via le Danemark, la Suède et la Norvège. Destination Le Cap Nord.

Le blog est en construction … patience…

vers le soleil de minuit