Escale à Conakry

Après le Sénégal, un petit bout de Guinée.
Vers 8h hier, on longe les îles au large de Conakry. Plusieurs bateaux sont en attente, en activité ou épave, difficile à dire. Il nous faudra, comme à chaque fois, attendre 2 bonnes heures pour que la passerelle s’ouvre enfin.

Observer les manoeuvres sur le quai est toujours interessant, entre les hommes qui jettent les poubelles en vrac (atelier et ménage mélangées) dans une fourgonnette qui a visiblement beaucoup trop vécu, la gestion des amarres un peu chaotique, la grue géante mobile qui attend patiemment qu’on vienne lui changer ses batteries, les prières …
Le bonus aujourd’hui c’est la remorque Mazet (spéciale dédicace aux Ardéchois) sur le quai ! Ça surprend..


L’après-midi on remarque que plusieurs personnes, dont Zlatin, s’affairent entre le quai et le bateau.   2 hommes grenouille plongent. C’est pas bon signe.  Le manège dure un moment et n’y tenant plus on demande au 3ème officier s’il y a un trou dans la bateau. Effectivement il y a un trou 😱 mais il s’agit d’une fuite d’huile au niveau de l’hélice. Le soir on se couche sans savoir si ils ont pu réparer. En tout cas, on ne partira pas à 10h comme prévu.

Ce matin, on avise le premier hublot et on doit bien constater que le paysage n’a pas changé . Le Capitaine est un peu taciturne mais, inquiets, on lui demande si on va pouvoir partir. Sa réponse est simple : « il reste 40 containers à charger et il pleut…. on partira sans doute cet après-midi… ça c’est l’Afrique ». Contrariés mais rassurés sur nos chances de quitter le quai.

Il faut dire que quand nous avons demandé au Capitaine hier si nous pouvions descendre du bateau, il nous a dit ok mais pensez à prendre un « gun », c’est plus sûr. Après un court débat entre nous 4, nous avons finalement décidé que nous resterions sagement sur le bateau.
Du coup on a fait monter un agent du port pour lui acheter une carte sim et pouvoir surfer un peu.

Il semblerait que Vessel Finder ne soit pas toujours à jour. Nous essaierons d’activer notre balise une fois par jour pour laisser notre trace sur le blog.

Merci pour vos commentaires. Difficile d’y répondre à chaque fois mais ils nous font toujours très plaisir.

À bientôt de l’autre côté de l’Atlantique !

Escale à Dakar

A 10h (heure locale) nous sommes à quai à Dakar. Le temps de remplir les formalités douanières et c’est déjà l’après-midi. On enfile casque de chantier et gilet jaune pour traverser le port et nous voilà sur le sol africain. Les decks sont bien verrouillés et gardés donc nous partons sereins pour nos véhicules.

La ville est en effervescence car il doit y avoir un match important ce soir. Ce mondial nous poursuit car c’est denouveau la France qui joue et qui gagne …

On va à pied jusqu’à la place de l’indépendance et puis on remonte te la rue Pompidou jusqu’au marché et ses boutiques.

    

On se fait accoster un millier de fois pour nous vendre de t-shirts et autres babioles. Les Sénégalais sont plutôt sympas et quand on leur dit qu’on a déjà décliné une bonne centaine de fois leurs propositions d’achat, ils rigolent et nous disent : « nous sommes emmerdants comme des mouches mais on ne pique pas comme les moustiques » (proverbe africain).

On repart demain matin pour Conakry.

Grand Brasile – la salle des machines

Le Chief Engineer, Zlatin, nous propose d’aller visiter le coeur du bateau. On descend au niveau 3, il nous ouvre la porte de son antre et nous équipe de bouchons d’oreilles.

Alors, pour les amateurs, voici quelques chiffres :

7 cylindres 2 temps, 113 tours/minute, 50 tonnes de carburant par jour consommé, 3600l d’huile pour la vidange moteur, refroidissement indirect.

Pour démarrer, il lui faut un « shot » d’air comprimé mais il n’a quasiment jamais été arrêté en 18 ans.

La marche arrière se fait par inversion des pales de l’hélice, l’arbre de sortie de 50cm de diamètre étant en prise directe sur le vilebrequin. Parmi tous les cargos en activité, le Grande Brasile est loin d’être parmi les plus gros.

Le bruit et la chaleur dans la salle des machines sont à la démesure de l’engin.

  

Nous avons retiré la balise du pont supérieur à l’approche des escales africaines, moins sûres. Continuez à nous suivre sur Vessel Finder.

Nous avons vu nos premiers dauphins.

Au large de la Mauritanie, on retarde encore nos montres d’une heure.

Grande Brasile le dimanche

Aujourd’hui c’est détente pour tout le monde. C’est Glean qui est collé pour l’astreinte à la passerelle (Bridge). On a sorti le cochon et les membres d’équipage se relaient pour faire tourner la broche au-dessus d’un demi fût en métal rempli de braises. La table est dressée à bâbord, à l’abri du vent et du soleil et nous mangeons avec les officiers. On commence à la vodka, bière et/ou vin. Au dessert (pastèques), nous sommes au large du détroit de Gibraltar. La mer est bien formée mais on le ressent à peine. L’ambiance est à la rigolade, on n’aurait pas pu espérer mieux tant au niveau des passagers que de l’équipage. Un regard vers la mer par-dessus la salade et on réalise qu’on est dans un endroit incroyable, sans chichis, une autre dimension, un monde parallèle en 4 langues

  

Escale à Vigo

Ce matin du 16 juin, nous avons jusqu’à 17h30 pour visiter la ville que Carlos connait bien. Il fait beau, une chance d’après lui car la Galice est plutôt soumise à de fortes pluies en général. Nous allons en taxi vers le port de plaisance et continuons à pied jusqu’à la vieille ville. Les anciens bâtiments à l’architecture typique côtoient des immeubles fatigués et moches. Nous montons jusqu’au castillo ou plutôt ses ruines mais joliment mises en valeur. A midi, nous mangeons al Reposo del Pescador, dans une salle très bruyante où une télé géante retransmet, avec le son à fond, le match France – Australie de la coupe du monde de foot. Ici, c’est sûr, nous mangerons « local », des empanadas de thon, du poisson grillé et le fameux gâteau de St Jacques, le tout arrosé d’un excellent Albarino. La France a gagné le match.

Nous marchons encore dans les petites rues de la ville et faisons quelques courses au supermarché AlCampo (Auchan espagnol !). Retour en taxi pile à l’heure. On sautera le repas du soir. Excellente journée. 

  

Le Chief Officer annonce au haut-parleur que ce soir nous devons retarder nos montres d’une heure. Dakar est 2h en avance mais on y va progressivement.

Grande Brasile J+10

Pendant le trajet entre Hambourg et Le Havre, nous sommes informés via le panneau d’affichage qu’il va y avoir un exercice d’évacuation du bateau («quelqu’un» n’a pas pu résister et a mis sa touche personnelle sur le panneau !…)

A l’heure dite, la sirène retentit et nous nous retrouvons tous sur le pont supérieur. On nous fournit un gilet de sauvetage et un jeune cadet philippin nous montre comment enfiler la combinaison de survie. Nous sommes censés le faire en 2´ maximum.

Ensuite, le Capitaine nous informe qu’il n’y a pas de canot de sauvetage spécifique pour nous (ah bon ?) et que chaque canot (il y en a 2, un à bâbord et un à tribord) peut accueillir tout l’équipage. Une fois à l’intérieur, le chef mécano nous explique comment démarrer le moteur et faire avancer l’engin.

Le tout n’a duré qu’une trentaine de minutes et apparemment l’exercice sera renouvelé plusieurs fois au cours du voyage.

Vers 18h ce 13 juin, nous arrivons à l’entrée du port du Havre mais il faudra encore une heure pour passer l’écluse et retourner le cargo dans le sens du départ. 

Nous avons peu de temps et la ville est loin du quai, nous ne descendrons donc pas à terre cette fois-ci.

Nous voilà repartis pour traverser le golfe de Gascogne, tout droit vers le pointe ouest de l’Espagne. 

La vie à bord est rythmée par les heures des repas, la préparation de notre futur itinéraire, les séances de gym, les leçons d’espagnol, la sieste, les discussions avec Carlos et Magy, les balades sur le pont supérieur, pour finir le soir avec un bon film. Pas le temps de s’ennuyer.

Hier, le Capitaine a demandé au cuistot de prêter ses fourneaux à Carlos pour qu’il nous prépare une paëlla. Il a dû faire avec les ingrédients du bord…mais au moins ça change des patates.

Le chef en a profité pour nous faire goûter le menu des Philippins :  Braised Pork in Pot (Hong Kong Style). La sauce est bonne mais la viande « légèrement » trop grasse pour moi….

Même si le bateau roule et tangue pas mal, les mouvements sont amples et softs, rien à voir avec ce que l’on peut subir sur un voilier ;-). On verra ce que ça donnera si nous essuyons du mauvais temps. Oui, certaines nuits sont plus agitées que d’autres mais il y a toujours un moment dans la journée pour pouvoir récupérer. 

Aujourd’hui nous sommes à Vigo pour la journée et nous allons profiter de leurs spécialités de fruits de mer.

Nous connaissons la (longue) liste de nos prochaines escales : Dakar (Sénégal), Conakry (Guinée), Vitoria, Rio, Santos, Paranagua (Brésil), Zarate (Argentine) et enfin Montevideo (Uruguay).

Nous pourrons peut-être envoyer un petit message quand nous longerons les côtes des Canaries.

Escale à Hamburg

Nous restons debout jusqu’à 23h pour profiter de l’arrivée de nuit dans Hamburg.

Etonnante cette remontée de l’Elbe, très industrielle sur la rive droite et sauvage sur la rive gauche. Plus on approche de la ville, plus il y a de petites maisons quasiment à portée de main.

Dans la matinée, après avoir signé le registre, nous quittons le navire et le port à bord d’une navette et entamons une marche d’une heure pour rejoindre le centre ville. La météo est avec nous. Belle surprise, Hamburg que l’on imaginait industrielle est en réalité un très jolie ville faite de briques rouges, parsemée de canaux dont les quais sont aménagés pour bien profiter des beaux jours.

Nous avons bien évidemment mangé des hamburgers  succulents en terrasse, et si un petit vent frais devait nous faire frissonner, le restaurant met des couvertures à disposition de ses clients.


A 17h on reprend le chemin du port, toujours à pied, la navette et l’escorte jusqu’à l’ascenseur. Challenge du jour : monter les 12 niveaux par l’escalier après avoir marché 16km. Done. ☑

Hamburg c’est aussi un changement de Capitaine. Si le premier était déjà sympa, celui qui arrive est un Bulgare bon vivant, accessible et attentif à ce que nous fassions un bon voyage. Je pense qu’on ne va pas s’ennuyer même si nous ne serons finalement que 4 passagers. Il faudra aussi compter avec les 4 officiers qui nous donneront toutes les infos sur le cargo. A part le chef cuistot et son aide, nous ne verrons pas beaucoup le personnel philippin, toujours très gentil et prêt à discuter quand nous les croisons.

Prochaine escale Le Havre, demain en fin de journée.

🎥 video Hamburg

Jour J

Le Capitaine nous a confirmé le départ à 15h00 (fifteen hundred) pour arriver à Hambourg dimanche soir. En attendant, on observe le ballet des containers qui jouent à Tetris à l’avant. A chaque dépose, le cargo tremble de tous ses boulons.

    

On va jeter un oeil à la deuche qui s’est fait des nouveaux copains de taille. On a un peu pitié d’elle, toute menue entre ces mastodontes. On lui promet de revenir vite, à la prochaine escale.

C’est décidé, on ne prendra dorénavant plus l’ascenseur pour aller au pont nr 6 : 85 marches à descendre (j’ai la tête qui tourne), 85 à remonter (j’ai le souffle court). Le challenge est de les faire en courant d’ici Montevideo. Entre les escales, ce sera salle de gym, vélo et éliptique ou ping pong.

Nos compagnons de voyage sont pour l’instant un couple hispano-équatorien très sympa et source d’informations concrètes.  Il y aura peut-être d’autres voyageurs à Hambourg.

Embarqués

Ce matin est fébrile. Ça y est, faut y aller. On arrive sans encombre au quai 1333, encore quelques formalités et la barrière s’ouvre. C’est tout droit et au bout à gauche. La pluie tombe ce qui rend l’endroit un peu lugubre. 

Il s’avère qu’on est un peu trop tôt (on trépigne en fait) et on patiente sur le quai une vingtaine de minutes. Un marin italien veut rentrer la voiture lui-même mais Quentin n’a aucune intention de lui laisser le volant et il se contente de la place passager. Nous sommes au pont nr 6 et nous sommes tellement en avance que nous sommes tout seuls ! Ensuite un marin philippin nous conduit à notre cabine au pont nr 12. Petite mais fonctionnelle. Il nous présente au Capitaine et au cuisinier tout en nous délivrant les consignes de sécurité en cas d’incendie ou d’évacuation.

Il nous a également montré la laundry et la salle de gym mais on ne sait déjà plus où elles se trouvent. Par contre le mess on l’a retrouvé et à midi pile on s’attable pour notre premier repas, comme la cabine, fonctionnel.

Le cargo devrait quitter Anvers demain soir, direction Hambourg  (oui je sais, c’est pas le chemin mais ils n’ont rien voulu savoir) et puis Le Havre, Dakar,…

L’aventure commence aujourd’hui. Ne vous inquiétez pas de notre silence involontaire pendant ce voyage. Nous aurons plein de choses à vous raconter quand nous toucherons terre à Montevideo ou peut-être avant à l’occasion d’une escale. La balise de la deuche devrait fonctionner sur le cargo, vous pourrez voir notre position sur le blog. Ou suivre le Grande Brasile sur le site de tracking des bateaux ici : https://www.vesselfinder.com/?mmsi=236543000 – MMSI : 236543000 – IMO : 9198123.