Grande Brasile J+10

Pendant le trajet entre Hambourg et Le Havre, nous sommes informés via le panneau d’affichage qu’il va y avoir un exercice d’évacuation du bateau («quelqu’un» n’a pas pu résister et a mis sa touche personnelle sur le panneau !…)

A l’heure dite, la sirène retentit et nous nous retrouvons tous sur le pont supérieur. On nous fournit un gilet de sauvetage et un jeune cadet philippin nous montre comment enfiler la combinaison de survie. Nous sommes censés le faire en 2´ maximum.

Ensuite, le Capitaine nous informe qu’il n’y a pas de canot de sauvetage spécifique pour nous (ah bon ?) et que chaque canot (il y en a 2, un à bâbord et un à tribord) peut accueillir tout l’équipage. Une fois à l’intérieur, le chef mécano nous explique comment démarrer le moteur et faire avancer l’engin.

Le tout n’a duré qu’une trentaine de minutes et apparemment l’exercice sera renouvelé plusieurs fois au cours du voyage.

Vers 18h ce 13 juin, nous arrivons à l’entrée du port du Havre mais il faudra encore une heure pour passer l’écluse et retourner le cargo dans le sens du départ. 

Nous avons peu de temps et la ville est loin du quai, nous ne descendrons donc pas à terre cette fois-ci.

Nous voilà repartis pour traverser le golfe de Gascogne, tout droit vers le pointe ouest de l’Espagne. 

La vie à bord est rythmée par les heures des repas, la préparation de notre futur itinéraire, les séances de gym, les leçons d’espagnol, la sieste, les discussions avec Carlos et Magy, les balades sur le pont supérieur, pour finir le soir avec un bon film. Pas le temps de s’ennuyer.

Hier, le Capitaine a demandé au cuistot de prêter ses fourneaux à Carlos pour qu’il nous prépare une paëlla. Il a dû faire avec les ingrédients du bord…mais au moins ça change des patates.

Le chef en a profité pour nous faire goûter le menu des Philippins :  Braised Pork in Pot (Hong Kong Style). La sauce est bonne mais la viande « légèrement » trop grasse pour moi….

Même si le bateau roule et tangue pas mal, les mouvements sont amples et softs, rien à voir avec ce que l’on peut subir sur un voilier ;-). On verra ce que ça donnera si nous essuyons du mauvais temps. Oui, certaines nuits sont plus agitées que d’autres mais il y a toujours un moment dans la journée pour pouvoir récupérer. 

Aujourd’hui nous sommes à Vigo pour la journée et nous allons profiter de leurs spécialités de fruits de mer.

Nous connaissons la (longue) liste de nos prochaines escales : Dakar (Sénégal), Conakry (Guinée), Vitoria, Rio, Santos, Paranagua (Brésil), Zarate (Argentine) et enfin Montevideo (Uruguay).

Nous pourrons peut-être envoyer un petit message quand nous longerons les côtes des Canaries.

Escale à Hamburg

Nous restons debout jusqu’à 23h pour profiter de l’arrivée de nuit dans Hamburg.

Etonnante cette remontée de l’Elbe, très industrielle sur la rive droite et sauvage sur la rive gauche. Plus on approche de la ville, plus il y a de petites maisons quasiment à portée de main.

Dans la matinée, après avoir signé le registre, nous quittons le navire et le port à bord d’une navette et entamons une marche d’une heure pour rejoindre le centre ville. La météo est avec nous. Belle surprise, Hamburg que l’on imaginait industrielle est en réalité un très jolie ville faite de briques rouges, parsemée de canaux dont les quais sont aménagés pour bien profiter des beaux jours.

Nous avons bien évidemment mangé des hamburgers  succulents en terrasse, et si un petit vent frais devait nous faire frissonner, le restaurant met des couvertures à disposition de ses clients.


A 17h on reprend le chemin du port, toujours à pied, la navette et l’escorte jusqu’à l’ascenseur. Challenge du jour : monter les 12 niveaux par l’escalier après avoir marché 16km. Done. ☑

Hamburg c’est aussi un changement de Capitaine. Si le premier était déjà sympa, celui qui arrive est un Bulgare bon vivant, accessible et attentif à ce que nous fassions un bon voyage. Je pense qu’on ne va pas s’ennuyer même si nous ne serons finalement que 4 passagers. Il faudra aussi compter avec les 4 officiers qui nous donneront toutes les infos sur le cargo. A part le chef cuistot et son aide, nous ne verrons pas beaucoup le personnel philippin, toujours très gentil et prêt à discuter quand nous les croisons.

Prochaine escale Le Havre, demain en fin de journée.

🎥 video Hamburg

Jour J

Le Capitaine nous a confirmé le départ à 15h00 (fifteen hundred) pour arriver à Hambourg dimanche soir. En attendant, on observe le ballet des containers qui jouent à Tetris à l’avant. A chaque dépose, le cargo tremble de tous ses boulons.

    

On va jeter un oeil à la deuche qui s’est fait des nouveaux copains de taille. On a un peu pitié d’elle, toute menue entre ces mastodontes. On lui promet de revenir vite, à la prochaine escale.

C’est décidé, on ne prendra dorénavant plus l’ascenseur pour aller au pont nr 6 : 85 marches à descendre (j’ai la tête qui tourne), 85 à remonter (j’ai le souffle court). Le challenge est de les faire en courant d’ici Montevideo. Entre les escales, ce sera salle de gym, vélo et éliptique ou ping pong.

Nos compagnons de voyage sont pour l’instant un couple hispano-équatorien très sympa et source d’informations concrètes.  Il y aura peut-être d’autres voyageurs à Hambourg.

Embarqués

Ce matin est fébrile. Ça y est, faut y aller. On arrive sans encombre au quai 1333, encore quelques formalités et la barrière s’ouvre. C’est tout droit et au bout à gauche. La pluie tombe ce qui rend l’endroit un peu lugubre. 

Il s’avère qu’on est un peu trop tôt (on trépigne en fait) et on patiente sur le quai une vingtaine de minutes. Un marin italien veut rentrer la voiture lui-même mais Quentin n’a aucune intention de lui laisser le volant et il se contente de la place passager. Nous sommes au pont nr 6 et nous sommes tellement en avance que nous sommes tout seuls ! Ensuite un marin philippin nous conduit à notre cabine au pont nr 12. Petite mais fonctionnelle. Il nous présente au Capitaine et au cuisinier tout en nous délivrant les consignes de sécurité en cas d’incendie ou d’évacuation.

Il nous a également montré la laundry et la salle de gym mais on ne sait déjà plus où elles se trouvent. Par contre le mess on l’a retrouvé et à midi pile on s’attable pour notre premier repas, comme la cabine, fonctionnel.

Le cargo devrait quitter Anvers demain soir, direction Hambourg  (oui je sais, c’est pas le chemin mais ils n’ont rien voulu savoir) et puis Le Havre, Dakar,…

L’aventure commence aujourd’hui. Ne vous inquiétez pas de notre silence involontaire pendant ce voyage. Nous aurons plein de choses à vous raconter quand nous toucherons terre à Montevideo ou peut-être avant à l’occasion d’une escale. La balise de la deuche devrait fonctionner sur le cargo, vous pourrez voir notre position sur le blog. Ou suivre le Grande Brasile sur le site de tracking des bateaux ici : https://www.vesselfinder.com/?mmsi=236543000 – MMSI : 236543000 – IMO : 9198123.

      

Jour J – 34 (à peu près)

Ça y est, nous avons reçu notre billet maritime pour 2 passagers et 1 véhicule.

Après avoir changé 4 fois, la date de départ est prévue pour le 8 juin mais peut encore être modifiée.

AAAFEF62-B7C2-427D-9B3C-F55C6DC4AB8ECe n’est que 10 jours avant que nous pourrons contacter l’agent Grimaldi® à Anvers pour qu’il nous confirme le jour et l’heure auxquels nous devrons nous présenter au quai d’embarquement.

Nous avons également résolu partiellement le problème de nos permis internationaux. 

Dans sa grande sagesse, l’administration française a, depuis novembre 2017, décidé de centraliser tous les services qui délivrent des titres sécurisés.
Résultat, des retards de plusieurs mois pour obtenir des documents qui étaient fournis en 2 semaines en préfecture.
Nous avions expédié nos demandes début février.
Nos permis n’arrivant pas et les avis sur les forums n’étant pas rassurants, nous en avons commandé un pour Quentin sur www.permisinternational.com et en une semaine il était arrivé.
Pour un coût de 80€, validité 2 ans, frais de port compris.
Quant au mien, je garde espoir….

Sur internet, les avis sont partagés quant à la nécessité d’avoir ce document.
Certains disent qu’ils n’en ont jamais eu besoin en Amérique du Sud mais notre transitaire nous a formellement indiqué qu’il est indispensable pour débarquer notre véhicule à Montevideo.
Dans le doute….. on préfère partir l’esprit tranquille.

Transport Maritime

Le roulier ou « Roll-On Roll-Off » ou encore « Ro-Ro » est le mode de transport le plus sûr et le plus économique des transports maritimes pour les véhicules roulants.

En fait il s’agit tout simplement d’un ferry-boat de haute mer, le chargement se fait directement par une rampe à l’arrière du bateau, cela permet d’économiser la location du container, les frais de manutention de celui-ci, et le calage du véhicule dans le container puisqu’il est réalisé avec des sangles dans la cale du navire au moment où le véhicule est stationné pour le voyage.


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En janvier 2017 nous nous sommes mis sur liste d’attente pour réserver notre cabine. En novembre 2017, nous avons payé un acompte. Nous avons eu une date approximative de départ et le nom du cargo. Ces informations pourront varier plusieurs fois d’ici le départ.

Le port d’embarquement sera Anvers à destination de Montévidéo.

La réception est effectuée 2 jours ouvrables après l’arrivée du navire et la deuche sera chargée endéans les 2 jours ouvrables soit un délai maximum de 4 jours.

imageIl y a de nombreux transitaires qui proposent la prestation, dont Seabridge une société basée en Allemagne.
Elle s’est spécialisée dans le voyage organisé en camping-cars, « l’aventure sans imprévus, dans le confort et la convivialité d’un voyage organisé » qu’ils disent.

Pour une aventure avec un grand A, un petit budget et plus de convivialité, on a plutôt intérêt à s’orienter vers CCC.

CCC, ou Catalina Cargo Conseil, est une structure indépendante spécialisée en tout ce qui concerne les activités des navires cargo. Les conseils sont nombreux, la réponse aux mails est rapide et le contact téléphonique aisé. 

Pour une demande spécifique et en particulier pour les véhicules accompagnés, vous aurez plus de chance de trouver le cargo adapté à vos souhaits et à votre budget, en passant par (clic)Catalina da Silva

Notre itinéraire correspond au circuit référencé 604 chez CCC.

Navires rouliers (Ro-Ro) italiens de la compagnie Grimaldi, à destination de l’Uruguay (25/32 jours) uniquement avec véhicule accompagné.
Anvers, Belgique- Dakar, Sénégal – parfois d’autres escales africaines – Rio de Janeiro, Santos et Paranaguá, Brésil- Montevideo, Uruguay.

Fréquence = actuellement trois départs par mois.
– Embarquement uniquement en Europe et débarquement uniquement à Montevideo.
– Quel que soit le port d’embarquement en Europe, le prix sera le même.

Navires : 6 navires, 2 cabines doubles intérieures (sans hublot), lits superposés, 3 cabines doubles extérieures (avec hublot), 2 lits bas et 1 suite double extérieure (avec hublot), grand lit à bord de chaque navire. Certains navires ne disposent que de cabines intérieures.

imageLe coût d’une couchette est relativement élevé mais il faut prendre en compte que l’on est logé et nourri durant tout le temps du trajet qui est de 3 à 4 semaines pour Montevideo.

Les plus :
– Accompagner son véhicule permet de faire le chargement et le déchargement soi-même, ce qui représente une économie financière sur ces prestations et un petit plus quand on sait qu’un boite de vitesse de 2cv n’est pas comparable à celle d’un camping-car moderne.
– Arrivé à destination, il ne faut pas se préoccuper de trouver un hébergement pour la période de déchargement et de dédouanement.

Les moins :
– On n’est informé de la date probable d’embarquement que deux ou trois mois avant le départ.
– Une fois la date de départ fixée, une fourchette qui va de quelques jours à deux semaines peut encore y être appliquée jusqu’à un mois avant.
– Les places étant rares, il faut faire la réservation plus d’un an à l’avance.

Documents (à disposer au moins un mois avant départ) :
Pour le passager :
– passeport en cours de validité d’au moins 6 mois après retour
– vaccin international fièvre jaune en vigueur et obligatoire
– attestation d’assurance assistance, frais médicaux, rapatriement car il n’y a pas de médecin à bord
Pour le véhicule :
– carte grise
– permis national
– permis international pour l’Amérique du Sud
– assurance de responsabilité civile véhicule/conducteur incluant les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay).

Sites pour suivre navires et dates :
(clic)www.grimaldi-freightercruises.com – Cliquer sur la loupe, introduire l’année de votre réservation et votre numéro de dossier (file)
(clic)www.net.grimaldi.co.uk : cliquer sur Schedules et sélectionnez South America
– si vous tapez le nom du navire sur Google, le site Marine Traffic vous donne les dernières positions du navire.