De San Francisco à l’Oregon

Après la frénésie de la ville, on est impatients d’arriver en Oregon qu’on ne connait pas du tout.
En attendant, on traverse plusieurs régions superbes.
Clearlake


Le Shasta Lake et le Shasta Mount qui s’élève à 3000m au-dessus de la vallée pour culminer à 4817m.

Tout autour, des forêts de pins, des grands lacs et de potentielles rencontres avec les ours. Dans ce camping “primitif” chaque emplacement dispose de sa “bear box” pour y stocker tout ce qui pourrait les attirer (nourriture, linge sale, chaussettes puantes…)


Par chance, ces forêts fourmillent de sentiers et de possibilités de bivouacs fabuleux.


Klamath lakes, étape bien connue des oiseaux migrateurs.

Nous essayons de rester sur des petites routes car sur les freeways, les autres véhicules ne nous voient qu’à la dernière minute et nous sommes beaucoup trop lents pour eux bien que l’on tienne le 55 miles/h.

C’est l’occasion de traverser des petites villes décrépies et assoupies et sans grand charme.


Il y a quelques jours, Quentin a vérifié les roulements gauches de la remorque mais c’est la soudure de l’axe de roulement sur le bras oscillant qui commence à dégager. Le bras est fêlé et une des 2 soudures a lâché. Il va falloir trouver un soudeur. Nous sommes dans une région agricole avec pas mal de vendeurs de gros engins. Nous nous arrêtons chez l’un d’eux, lui expliquons le problème et sans hésiter l’ouvrier sort son poste à souder, décape un peu à la meule pneumatique et soude au MIG. Il n’aura fallu que 10´ pour satisfaire Quentin…


Par contre, toujours pas de possibilité de racheter des pneus. Nous devrons attendre d’être à Vancouver pour rechausser Ptiket. D’ici là, pas trop de détours ou de mauvaises routes si on ne veut pas finir sur les jantes.

San Francisco

Voilà encore un endroit qui peut figurer sur notre liste « j’y-étais-en-2cv ».
Pour y arriver, nous devons passer des ponts, des tunnels, affronter quelques embouteillages et même si on a bien vérifié l’itinéraire hier soir, monter une rue bien raide.

Nous restons ensuite sur le bord de mer pour arriver au Crissy Field Park, quasiment au pied du Golden Gate Bridge. Nous pourrons y dormir gratuitement avec à disposition eau potable et toilettes.
Pour l’instant il est dans la brume, dévoilant pudiquement quelques mètres sous son tablier.


Le temps est superbe, on se dit que ça va bien finir par se lever. Mais le suspense est trop long, on part à pied le long de la baie jusqu’au Fisherman’s Wharf. Le soleil cogne mais le vent est froid.
A chaque point de vue, le pont s’offre un peu plus.

On finit par l’oublier pour profiter de ces terribles rues qui montent et qui descendent et de l’ambiance bobo.


Par contre, le Fish&Chips en barquette à 20$ nous refroidit un peu. En fait, tout est extrêmement cher ici.


La Coit Tower, du nom de la dame qui l’a financée pour honorer les pompiers…


Le Cable Car et les trolleys


La Lombard Street, la seule rue qui zigzague pour compenser les 27% de pente.


Le Pier 39 et ses otaries. Selon la loi californienne, les bateaux doivent partager l’espace avec les mammifères marins.


16 km plus tard, nous sommes de retour à notre bivouac du jour. On prend le temps de discuter avec des kite-surfeurs très intéressés par la voiture et avec Nad et Yo, Savoyards en balade.
Le soleil se couche sur un Golden Gate bien dégagé. Nous nous endormons, pleins d’espoirs pour demain.


Mais on ne peut pas toujours avoir de la chance et le lendemain matin, le pont est carrément invisible. On y va quand même et il faudra nous croire sur parole, Ptiket a roulé sur le Golden Gate Bridge.


De l’autre coté du pont, moins de brume et quelques photos sympas quand même.

Petit détour par Sausalito que l’on n’a pas du tout reconnue. Les vieilles maisons flottantes ont été remplacées par des marinas et habitations cossues – restent quelques vestiges de la « coolitude » d’antan…

Joshua Tree National Park

Sur la 4 voies qui grimpe vers Joshua Tree, on remarque qu’un Dodge 4×4 rouge nous suit avec ses warnings. On roule entre 40 et 60km/h parce qu’il y a beaucoup de vent et que ça monte. Au bout d’une demi-heure, on finit par s’arrêter dans une ruelle et il nous suit. Il nous explique qu’il trouvait qu’on allait trop lentement et estimait que ça pouvait être dangereux, d’où les warnings. Il n’a jamais vu ce genre de voiture et nous souhaite un bon voyage. Plus sympa que le gros Tacoma qui nous a dépassé fond les ballons avec ses 2 énormes drapeaux américains à l’arrière du pick-up…

Nous bivouaquons sur une grande étendue désertique, vent debout donc la douche solaire a beau être chaude, le vent froid nous fait frissonner.

Le lendemain, nous visitons notre premier Parc National, là où le désert de Mojave et celui du Colorado se rejoignent.

Cet arbre de la famille des yuccas peut dépasser les 150 ans et mesurer plus de 12m de haut.

C’est aussi le paradis des grimpeurs et des randonneurs (nous).

Les chollas sont des cactus dont les épines se détachent au moindre contact et s’accrochent douloureusement aux personnes ou animaux qui passent par là. Elles finissent par tomber au sol et peuvent y prendre racine

A Keys View, nous découvrons la faille de San Andreas. Si le Big One survient, nous serons aux premières loges.

Les vestiges de la vieille mine d’or

Palm Springs

Nous devons régler quelques questions administratives avant d’aller plus loin (carte sim, pass pour les parcs, guide, sacs poubelle car fini la sur-consommation de sacs plastiques…) et donc nous passons une demi-journée aux alentours de Palms Springs. C’est le royaume des grosses cylindrées et du haut de leurs énormes 4×4, ils ne nous voient même pas. Les contacts sont donc rares.


Quand tout est réglé nous montons dans les montagnes de Santa Ana et Jacinto qui dominent le désert et Palm Springs. Nous y trouvons un super bivouac avec juste des « pit toilets » et des arrivées d’eau potable. On avait oublié qu’un parc pouvait être propre, bien entretenu, mis en valeur et informatif. C’est une chose qu’on ne peut pas enlever aux Américains, ils maîtrisent l’art d’accueillir les touristes, avec ou sans excès. On préfère bien sûr la deuxième solution … Et toujours le gentil ranger qui veille au grain.