De Posadas à Iguazu

Le soleil est revenu. Le moteur est un peu brunâtre. Il va falloir y passer le karcher. On voit pas mal de « lavaderos » mais si on les laisse faire ils risquent de nous éclater le moteur. On trouvera peut-être un self quelque part. 

Nous entrons dans la région des « Misiones », vestiges de la présence des jésuites qui se sont appliqués à christianiser les indiens guarani. Les ruines les mieux conservées se trouvent à San Ignacio où nous nous arrêtons. Seuls les murs de pierres rouges et noires restent debout mais ça permet d’apprécier l’étendue du site. Quelques beaux frontons gravés. A l’extérieur, des indiens vendent des produits « artisanaux ».

  

C’est la région des plantations de thé maté. J’en ai acheté un paquet, je l’ai infusé, goûté et apprécié. Un peu amer mais avec un léger goût de réglisse. Pas mal.

C’est tout droit, tout droit, tout droit…mais maintenant la route ondule, ça monte et ça descend sans arrêt avec des côtes raides. Il faut systématiquement passer la deuxième pour arriver en haut. Des vraies montagnes russes. 

La nuit suivante sera froide, 4 degrés au petit matin dans la deuche et l’eau sur la remorque a gelé. Deux cafés et deux chipas avant de repartir.

Un Argentin nous double en nous faisant des grands 👍 et reste à notre hauteur pour nous filmer avec son téléphone. Un peu plus loin, il continue à filmer, arrêté sur le bas-côté. 

Grosses scieries où ils valorisent le pin et le bois d’araucarias (?)

Des vendeurs en bord de route nous fournissent pour quelques pesos ananas, mangue, tomates, mandarines, salade, carottes.

Ce soir nous sommes à Puerto Iguazu dans un camping où les figuiers sont immenses et les douches tièdes. 

Demain on attaque les chutes !

Adios Uruguay – Buenas Tardes Argentina

Il a plu cette nuit mais nous avons eu une jolie surprise au petit déjeuner.

Nous reprenons la route par la Ruta 3. Comme nous n’avions aucun sanitaire au camping (et qu’il y avait d’autres personnes) nous profitons de la première station service pour utiliser les baños qui sont nickels. Il y a aussi des douches chaudes mais ça, ça peut encore attendre un peu.

La route est bordée d’eucalyptus, de quelques vignes et de nombreux mandariniers. 

Vers midi nous arrivons à Salto, dernière ville uruguayenne avant la frontière. 

Nous traversons le rio par un grand barrage hydroélectrique. Juste après se trouvent les bureaux de la douane. A gauche, c’est pour les formalités de sortie d’Uruguay. On nous tamponne les passeports et nous leur laissons le titre d’importation temporaire du véhicule (TIP) que nous avions reçu à notre descente de bateau. En face, les Argentins nous font un nouveau TIP, valable 3 mois. Ensuite, ils regardent à l’intérieur du véhicule, jettent un oeil dans la remorque et nous disent que nous pouvons passer. Tout le monde est très aimable et prévenant mais ils ont un drôle d’accent : les ll, comme dans alla, deviennent de ch et ça donne « acha ». Pas facile.

Nous voilà donc en Argentine et pour fêter ça on abandonne la grand route pour emprunter une piste d’une vingtaine de km. Quentin est comme un gamin. 

Ce soir nous sommes dans un joli camping au bord d’un lac, quasi seuls.

Le seul fait d’avoir passé la frontière a remonté le thermomètre de 10 degrés. On a chaud ! Quant aux douches chaudes c’est de 17h à 22h. Chouette ! Mais on n’a pas la même notion du chaud visiblement car on a le choix entre caillant et juste froid. On ne s’attarde pas donc.

Allez encore 3 jours de route avant les chutes, on y va doucement pour ne pas arriver en plein week-end

De Colonia à Paysandú

Mardi 17 juillet. Le vent nous a secoués cette nuit mais nous avons bien dormi. Nous reprenons la route vers le nord. Notre objectif est d’aller voir les chutes d’Iguazu mais il nous faudra plusieurs jours avant d’y arriver.

L’état des routes est très variable, des voies rapides bétonnées, des « nationales » dont les nids de poule gros comme des ballons de foot ont été grossièrement rebouchés, des routes où il faut zigzaguer entre les trous. Heureusement il y a peu de circulation si ce n’est de gros camions qui peinent à monter les côtes. C’est la campagne, un peu comme chez nous, de grandes fermes d’élevage de chevaux ou de vaches.

  

Nous faisons une halte à Mercedes où nous discutons avec un couple uruguayen très sympathique. J’ai abandonné l’idée de faire des phrases parfaites et les gens sont généralement compréhensifs. Ça simplifie les rapports. 

    

Sur la Plaza de la Independencia (encore une), est planté un arbre qui n’a plus aucune feuille mais de gros fruits et surtout des épines partout sur le tronc et les branches. 

Dans les villes que nous traversons, la plupart des rues sont à sens unique et la règle veut que les voitures se garent à droite et les motos à gauche. Ils ont aussi mis la gomme sur les casses -vitesse qui ne sont pas toujours signalés. Du coup on se souvient qu’on a une remorque à l’arrière. Ici ils appellent ça des « despertadores » (réveils)

On croise beaucoup de vieilles voitures, aussi vieilles que des Ford T en parfait état ou que des Européennes des années 60 en piteux état.

Ce soir nous bivouaquons à Paysandú, dans un camping municipal tout pourri mais gratuit et tranquille.

Colonia del Sacramento

Hier, nous sommes montés au nord de Montevideo pour passer la nuit dans une ferme tenue par des Suisses très sympas, Granja Orientala. Ils sont encore en cours d’installation et surpris car ils ne pensaient pas recevoir des voyageurs en hiver. C’est une ferme bio, ici tout pousse toute l’année, et nous nous approvisionnons avec plusieurs variétés de mandarines, des choux, poireaux, oeufs. Surpris aussi par notre véhicule dont ils feront plusieurs photos.

  

Une douche chaude et nous voilà repartis. De bonnes voies rapides nous amènent à Colonia. 

Des chevaux et des vaches broutent le long de la route en triant herbe et vieux papiers/plastiques.

Plusieurs voitures klaxonnent en nous dépassant mais on n’a pas encore pu déterminer si c’est pour la deuche ou la victoire de la France…

A midi, on s’arrête dans la petite ville de Ecilda, pour prendre un plat du jour constitué de 2 côtes de porc + 2 oeufs sur le plat +riz. (Noter de ne commander qu’un seul plat pour nous deux la prochaine fois). Le prix de l’essence ici est au même prix que chez nous.

Colonia del Sacramento est une petite ville fondée en 1680 par les Portugais, puis, après une centaine d’années de luttes, reprise par les Espagnols.  Ses rues pavées et ses petites maisons font un peu penser à Cuba, en plus chic car elle s’est un peu bobo-isée. Elle est aussi  inscrite au Patrimoine de l’Unesco. Des perruches vertes chahutent à la cime des arbres.

      

Nous garons la voiture le long d’un petit parc au bord du Rio de la Plata. Le vent souffle fort et dès que le soleil se couche, à l’abri dans notre « casa rodante » on met un peu de chauffage ….

  

Montevideo

Nous avons passé 2 nuits tranquilles sur la zone de bivouac à Montevideo, ce qui nous a permis de visiter facilement la ville. Une large rambla longe la côte sur plusieurs dizaines de km et les habitants s’y pressent nombreux pour profiter du soleil, un bol de maté à la main (pas encore eu l’occasion de goûter).

Au bas de la vieille ville se trouve le Mercado del Puerto, une grande halle en fer forgé, transformée pour abriter de nombreuses « parillas » dans lesquelles on s’installe à table ou au comptoir devant les barbecues géants.

  

Quelques bâtiments art déco côtoient des immeubles décrépis et des fresques murales, le long de la rue piétonne que nous remontons jusqu’à la Plaza Independencia et la statue monumentale de Bolivar sur son cheval.

      

Nous ne sommes pas vraiment dépaysés, la ville est très européenne.

Nous avons croisé notre première 2cv, dans un état très avancé mais son chauffeur était ravi de nous voir.

Un soir nous sommes allés manger dans un minuscule restaurant de grillades, en dehors des zones touristiques, La Pulperia. Les places sont comptées, il faut demander un ticket et attendre son tour dehors. Tout le monde mange sur des tabourets en mode comptoir et c’est tellement petit que le serveur prend les commandes de dehors, par la fenêtre ouverte, aux clients qui sont assis face à la rue. Au bout de 30´, on nous installe juste en face du grill. On s’est régalés et le retour à pied nous a bien fait digérer. 

Dimanche 15 juillet, nous faisons un dernier repas avec Carlos et Magy, on se dit hasta luego et on se promet de se revoir sur la route de l’Alaska.

Montevideo, enfin…

Vendredi 13 juillet 2018 16h, 36 jours de mer, 10 escales plus tard, nous voilà à Montevideo, Uruguay. Nous avons pu sortir rapidement du cargo mais il a fallu attendre sur le quai que le gros MAN de Carlos puisse se dégager des camions qui le bloquaient et qui n’avaient plus de batterie.

La représentante de la compagnie Grimaldi nous prend en charge, nous amène à la douane et tous les papiers sont faits en 15´. Pour l’anecdote, ils ont à peine regardé le permis international…

Carlos connait un endroit où passer la nuit, la Punta Carretas, près du phare, à la pointe est de la ville.

Il fait nuit et c’est à la lueur de nos lampes Led que nous assemblons la remorque. Il fait frais mais pas froid. Carlos, compatissant, finira par sortir un puissant spot pour nous éclairer un peu mieux.

On dine avec des pâtes et une boite de thon. On fera mieux demain.

A 10h, tout est presque parfaitement rangé, on peut faire le lit et dormir. La nuit, les duvets ne sont pas de trop.

Ce matin, plein soleil, le vent est tombé et nous avons fait la grasse matinée jusqu’à 8h30 ! Premier pti-dej de Pti-Ket2Ride sur le continent américain
Il y a un supermarché pas loin, quelques victuailles et on part à la découverte de la ville. On restera sans doute jusqu’à lundi matin.

Fini de se la couler douce, c’est parti !