De Guerrero Negro à Ensenada

En quittant Guerrero Negro, on quitte aussi l’état de Basse Californie Sud. Nous sommes maintenant en Basse Californie – tout court.

Après avoir roulé environ 130km, un panneau nous rappelle que la prochaine station d’essence est à 219km. C’est justement à cet endroit que ce sont installés des vendeurs de combustible en jerricans mais dont la qualité est loin d’être garantie. Nous avions pris nos précautions et nous avons 20l d’essence dans la remorque.

Habituellement je n’ai pas d’amour particulier pour les cactus mais le spectacle de ces étendues infinies couvertes d’une multitude de variétés de cactus est vraiment impressionnant. On se croirait dans un jardin botanique géant.


L’état des routes, le vent latéral incessant et les paysages nous rappellent la Patagonie, cactus et guanacos en moins.

La Valle de los Cirios, ces cactus ébouriffés qui mériteraient le prix du jury dans la catégorie « cactus-le-plus-moche-de-la-terre ».

Au milieu des rochers de granite, des peintures rupestres vieilles d’une dizaine de siècles.

Nouvelle séance de selfies. Cette fois ils posent avec la grosse artillerie. Une vraie partie de rigolade.

De Santa Rosalia à Guerrero Negro


Avec ses allures de ville du Far West, Santa Rosalia est plutôt sympa. Son économie est repartie en 2013 quand ils ont rouvert la mine de cuivre et de cobalt. Ce sont des Français qui sont à l’origine de sa première exploitation au 19ème siècle. C’est ainsi qu’on peut y voir la jolie église Santa Barbara, une oeuvre de Gustave Eiffel réalisée pour l’expo universelle de Paris en 1889, ensuite démontée et stockée à Bruxelles avant d’être réinstallée ici en 1897.

San Ignacio. Une oasis dans le désert El Vizcaino.

Guerrero Negro

Pour rejoindre le phare délabré – comme tout le reste de la ville – nous traversons les marais salants. La ville est surtout fréquentée pour observer la migration des baleines grises mais nous arrivons un peu trop tard.

Bahia Concepcion

Avant de quitter Loreto, Quentin vérifie les freins qui couinent depuis plusieurs jours. Les plaquettes des freins avant droit sont usées jusqu’au support. Y’a plus qu’à les changer et on repart.

Baies protégées, multiples petits îlots, plages de sable blanc. Le bivouac idéal.

Santa Rosalia de Mulegé.

BCS – Loreto

BCS ou Baja California Sur.

Nous sommes repartis vers le nord. Après un bref passage dans une grande plaine au niveau de la mer, la montagne réapparaît et nous longeons la côte de la mer de Cortés qui sépare la péninsule de Basse Californie du reste du Mexique.

En route, nous faisons encore une chouette rencontre avec Mylène et Nico, des ch’tis qui descendent en vélo jusqu’à Ushuaia.

La petite ville de Loreto serait le plus ancien site habité de la péninsule (16ème siècle). Ensuite les Jésuites y ont fondé la première mission permanente.

Il fait bon se balader dans les petites rues ombragées, flâner le long du malecón et regarder les quelques voiliers à l’ancre.

Baja California – boucle sud

La Basse Californie est la destination préférée des « snowbirds », ces Canadiens et Américains qui fuient la froidure de l’hiver de leur pays. C’est dire si les Mexicains se sont adaptés pour accueillir ces touristes particuliers. Tout est un peu américanisé, on nous aborde en anglais dans la rue, les distributeurs de billets distribuent des dollars, les menus des restaurants sont bilingues et les prix parfois uniquement en dollars. Notre budget en prend un coup mais le hasard veut qu’on arrive justement dans la période où tout ce petit monde est reparti vers le nord et on peut parfois négocier de meilleurs tarifs. Seuls restent les vieux irréductibles qui détestent (le mot est faible) le blondinet qui leur sert de Président.

Ils vivent dans des mobile-homes hors d’âge et sont tout contents quand ils nous voient arriver. Nous apparaîtrons peut-être dans la prochaine édition de la « Gringo gazette ».

Après une nuit à La Paz, nous descendons vers le sud. Le paysage est étonnamment montagneux, couvert de cactus et sillonné de lits de rivières asséchées.

El Triunfo

Nous re-passons sous le Tropique du Cancer

Cabo San Lucas

Todos Santos. Le vent de l’océan nous soulage des ardeurs du soleil.

Mazatlán – Baja California

Le site du gouvernement français destiné aux voyageurs déconseille fortement d’aller à Mazatlan, sauf raison impérative, et dans ce cas y aller en avion… Comme nous devons « impérativement » y prendre le ferry pour passer en Basse Californie, on opte pour l’autoroute, très chère mais ça roule bien et il y a peu de circulation.

A un péage, les habitants ont envahi les lieux et réclament quelques pesos pour nous laisser passer. On paie sans discuter d’autant que c’est quasiment un quart du prix normal.

Idem au péage suivant, cette fois ils nous réclament un peu plus mais on maintient le tarif « habituel ».

A Mazatlán, après s’être assurés qu’on pouvait prendre le bateau du lendemain, nous trouvons un endroit sympa pour dormir au bord de la plage près de la Isla de la Piedra.

Les frégates profitent de la pêche des hommes

Le lendemain, on s’aperçoit que le fuseau horaire a changé depuis San Miguel de Allende mais on ne sait pas où exactement. Nous sommes donc en avance à l’embarcadère. 

Les billets en poche on se gare sur la zone d’embarquement.

Ce ferry est initialement destiné aux camionneurs et moins cher que le ferry touristique. En contrepartie, nous pouvons dormir dans notre véhicule à condition que nous soyons sur le pont supérieur. On s’entend donc avec le gars qui organise l’embarquement. Nous serons dans les derniers à monter, installés à l’air libre, avec suffisamment de place pour entrer et sortir de l’auto.

18h30, le ferry est plein et nous quittons Mazatlán. Le repas du soir est compris dans le prix, d’aspect peu engageant mais tout à fait mangeable. Malgré les vibrations du bateau et le bruit du groupe du camion frigo juste à côté, nous pourrons dormir correctement.

Le petit déjeuner est à l’image du diner, mangeable. En attendant d’arriver, on profite du paysage et on discute avec les camionneurs, intrigués par notre « reliquia ».

Vers 10h du matin nous sommes à quai au port de Pichilingue, au nord de La Paz.

2 contrôles militaires avec chien, 1 contrôle de la police fédérale et une fumigation plus tard, nous voilà sortis du port et les premiers paysages sont très prometteurs.

Tequila

Toute une région couverte de champs d’agaves bleues et au centre, Tequila, à l’origine de l’eau-de-vie du même nom.

Détour indispensable pour connaitre les secrets de fabrication – plus sophistiqués que celle du Mezcal – et profiter de quelques dégustations.

Cuitzeo

La loi des séries…

A Guanajuato, pas moyen d’arriver jusqu’au camping. On arrive à monter les 3/4 de la ruelle, il manque 200m…

Deuxième essai au bord du lac Cuitzeo. La première tentative laisse un bon mètre de gomme sur les pavés. On décroche la remorque, on redescend en marche arrière et on se lance…manque 100m…

Le proprio ne rentre qu’après 21h. On trouve un coin tranquille en bas de la côte, pas mal non plus. Finalement , ça nous fera un très bon bivouac.

Le lendemain on va visiter le charmant petit village de Cuitzeo.

Guanajuato

On a failli pas y aller mais heureusement Françoise et Alain, nos amis motard.e.s, nous avaient mis l’eau à la bouche sans pour autant nous préciser ce que nous allions trouver.

Et on n’a pas été déçus.

Cette ville est multiple. Un très beau centre historique,

des maisons enchevêtrées, colorées, accrochées au flanc d’une colline au mépris de toute règle urbanistique

et surtout des tunnels. Plein de tunnels pour les voitures mais aussi pour les piétons. Un vrai périphérique sous-terrain. On y descend, on est un coup au niveau d’une rue en contrebas, un coup sous terre. Incroyable. 

Ce soir on dort au bord du lac Cuitzeo.