Ushuaia, le Parc National Tierra del Fuego

A 20km de la ville se situe le Parc National Tierra del Fuego. Nous devons emprunter une piste boueuse car il pleut un peu. Le car-wash d’hier est déjà un lointain souvenir. A l’entrée du parc un gardien très sympa nous explique que l’accès est gratuit jusqu’en octobre, qu’on peut y rester dormir. Un autre gardien qui patrouille en 4×4 nous indique où nous installer, prend nos coordonnées et nous remet une autorisation pour 2 nuits. La Laguna Verde.

  

L’endroit est magique, un couple d’oies sauvages vient nous saluer. La nuit sera fraîche comme d’habitude mais au matin toute la végétation est givrée et la voiture avec.

      

On sort toute la panoplie pour affronter le froid. J’enfile 5 couches de vêtements alors que Quentin se contente de rajouter une polaire au-dessus de son t-shirt habituel. Dans le parc il y a de nombreux sentiers que nous empruntons d’un pas décidé, histoire de se réchauffer. Comme il est encore tôt nous voyons toutes sortes d’oiseaux aux cris surprenants. 

  

Le matin nous allons vers la Bahia Lapataia et les tourbières de la Laguna Negra.

    

L’après-midi nous longeons le lac Acigami jusqu’à la frontière chilienne au-travers d’un enchevêtrement d’arbres tombés les uns sur les autres. Quand le vent souffle un peu plus fort, on entend le bois craquer ou couiner et on accélère le pas. Comme c’est encore l’hiver, la forêt a perdu toutes ses feuilles mais les nombreuses plantes parasites lui donnent un peu de couleurs.

    

Pour cette nuit, nous avons mis l’auto dans l’autre sens, la vue est plus jolie.

Ushuaia, la ville

Poussière, boue et rues en pente, Ushuaia est une ville de montagne au bord du Canal Beagle. Sa rue principale, l’avenida San Martin bien sûr, est une succession de restaurants, de magasins de sport ou de souvenirs.

    

Dans le port quelques voiliers ont défié le froid et je me dis que je suis quand même mieux dans ma deuche.

   

Un imposant monument commémore la guerre des Malouines qui a opposé l’Argentine à l’Angleterre en 1982. Du nord au sud de l’Argentine, des panneaux routiers revendiquent la propriété de cet archipel situé à 500km de la côte est.

El Fin Del Mundo

C’est sous une pluie fine et glacée que nous entamons notre dernière étape avant d’arriver au bout du monde. Petit arrêt à Tolhuin dans l’incontournable boulangerie La Union où nous mangerons des empanadas. 

Plus que 100 km. 

Les quelques rares plaques de neige que nous avions vues deviennent de plus en plus nombreuses. Le brouillard se fait plus dense. Nous traversons une grande vallée entourée de pics aux sommets enneigés. Un panneau routier nous informe que l’utilisation de chaînes est obligatoire…Mais on passe le col Garibaldi sans problème et on redescend tout vers Ushuaia. Grâce à la pluie, la boue a remplacé le sel sur la voiture.

    

Ushuaia, nous voilà. 

Nous retrouvons Sergio, membre du Club Mehari d’Argentine, à la concession Citroën. Nous sommes invités à y boire un café, ils nous offrent un bon pour aller nettoyer la voiture au lavadero du coin et des porte-clés. Le chef mécanicien nous propose de venir dans leur atelier avant de quitter la ville pour une révision complète de la voiture !

Je crois que c’est ici qu’il y a la plus forte concentration d’amateurs de 2cv. Nous sommes abordés à chaque coin de rue pour avoir des explications sur notre voyage.

Finalement nous avons pu immortaliser cette première grande étape avant d’aller boire une bière « Beagle » avec deux Françaises en vadrouille.

    

L’île de la Terre de Feu

Une dizaine de km avant la frontière, nous faisons un petit détour pour aller voir la Laguna Azul. En fait de lagune, il s’agit d’une caldeira double dont l’une forme un petit lac.  C’est magnifique mais il faut être motivé pour en faire le tour car le vent nous empêche littéralement d’avancer. On tient à peine debout.

  

Les formalités de sortie d’Argentine et celles d’entrée au Chili se font dans le même bâtiment. En 45 minutes tous les papiers sont faits et il ne reste plus qu’à passer la deuche au contrôle sanitaire. Nous ne pouvons rien importer de frais. Nous avions donc avalé toutes nos provisions à midi et cuit nos oeufs durs. Les douaniers font tourner leur chien renifleur autour de l’auto et ensuite le font chercher dans la chambre, la cuisine et le salon. Il est mignon le chien mais en attendant il laisse des traces de pattes sur les coussins ! Comme il ne trouve rien, les douaniers nous laissent passer.

Nous voilà donc au Chili. 

  

Quelques km plus loin, C’est à Punta Delgada que l’on prend un petit ferry qui nous fait traverser le détroit de Magellan par mer agitée. Voilà que l’auto est salée maintenant !

  

20 minutes plus tard, nous débarquons sur l’île de la Terre de Feu.

Pourquoi ce nom ? Les Selk’nams, premiers habitants de l’île, ne portaient pas de vêtements et faisaient constamment de grands feux pour lutter contre le froid. Ce sont ces nombreux feux que voyaient les navigateurs/explorateurs qui leur ont inspiré le nom de l’île.

La route chilienne 255 est très bonne et nous arrivons à Cerro Sombrero, petite ville de 900 habitants créée dans les années 50 pour les ouvriers du pétrole et leur famille. Juste une station essence, un petit magasin et un office du tourisme au top qui nous explique que la municipalité met à la disposition du voyageur de passage des sanitaires chauffés et  gratuits..

Excellente nuit sans vent mais avec du gel.

  

Le lendemain, nous repartons avec beaucoup d’espoir. L’employé de l’office du tourisme nous a fortement conseillé d’aller au Parc Pingüinos Rey. Ça ne nous fait qu’un petit détour de 30km. On tente le coup. Ils sont là !! Bon c’est vrai, ils ne sont pas des milliers, mais ce sont des Manchots Empereurs. On n’en espérait pas tant ! Ils sont en pleine parade amoureuse et il y a quelques juvéniles qui n’ont pas encore mué. Tout ça dans un site magnifique, sans vent, plein soleil, mais quand même un peu frais. A la sortie du parc, on s’installe pour déjeuner. 3 copains français en vacances passent par là et on discute. L’un d’eux est Ardéchois … 

  

Après cette rencontre inattendue, nous repartons vers San Sebastian, nouveau poste frontière. La sortie du Chili se fait en 10 minutes et 15km plus loin on repasse en Argentine. Immigration, douane, réimportation temporaire du véhicule. Au moment de passer par le service sanitaire, nous nous souvenons que nous avons acheté du jambon et qu’on ne l’a pas mangé. Mais le douanier sort de sa guérite et est enthousiaste à la vue de notre « citroneta ». Du coup on lui fait la visite version courte et avec un grand sourire, nous dit que tout est ok, buen viaje ! 

  Sortie du Chili

  Entrée en Argentine

Ce soir nous sommes à Rio Grande, ville très animée avec beau front de mer. Tout le monde profite de cette journée sans vent pour faire du vélo ou simplement se balader.

Fin de la Ruta 3

Ces derniers jours, le vent a tout fait pour nous retenir en Argentine mais Ptiket ne s’est pas laissé faire et a tenu bon.

Nous avons fait la route de côte (el camino costero) jusqu’à San Julian. Très joli mais la piste très défoncée et le sable à l’horizontale.   

La Ruta 3 nous surprend tous les jours. Pas un moment de lassitude. Le paysage change constamment.

  

Nous pouvons même bivouaquer dans des endroits qui ne manquent pas de charme…

  

Un zorro gris traverse la route devant nous et un nandou, tout à son picorage ne nous voit pas venir et hop, c’est dans la boîte aux souvenirs.

Aujourd’hui nous avions le vent de dos et PtiKet nous a fait une petite accélération ….

Nous voilà à Rio Gallegos, dernière ville sur la Ruta 3.

Demain nous serons au Chili 🇨🇱.