Panama

Libérés des tracasseries administratives, nous nous dirigeons vers la frontière du Costa Rica. La route est en mauvais état, beaucoup d’énormes trous, jusqu’à ce qu’on retrouve la Panaméricaine.

Puerto Mutis


Il faut de temps en temps en sortir pour découvrir quelques endroits remarquables. Mais ce sont toujours des allers-retours. Bien que nous soyons entre 100 et 200m au-dessus du niveau de la mer, nous nous retrouvons encore devant des montées/descentes infranchissables pour nous. On pensait en avoir fini avec ce genre d’obstacles.

Nancito
La Vallée d’Anton
Le fleuve Santiago se jette dans l’océan.

Même avec beaucoup de vent, la chaleur est persistante jusqu’à ce qu’on prenne un peu d’altitude en allant jusqu’à Boquete, au pied du volcan Baru. Le soir, je m’autorise même un petit lainage !


Le 11 mars nous arrivons à la frontière. Un “douanier” nous informe qu’il manque une signature sur le papier que nous a remis le port de Colon. Ça mérite une amende …ou… un bakchich (ici on dit propina) . On tombe des nues. D’abord parce qu’on a déjà eu 3 contrôles de police sur la route et qu’ils n’ont rien trouvé d’anormal sur le papier de la douane mais surtout, les tentatives de corruption des certains policiers, on connaît mais un douanier, c’est une première. On discute, on lui dit qu’on ne comprend pas, on fait traîner et finalement, lassé, il laisse tomber.
Quelques mètres plus loin, c’est l’entrée au Costa Rica. Il faut prendre l’assurance et faire 5 copies avant d’aller voir la douane. 2h30 pour passer la frontière, on est dans la norme.

Franchir le Darien Gap – Côté Amérique Centrale

La période d’attente à Panama a été plutôt stressante car la date d’arrivée du cargo a changé à plusieurs reprises. Au départ, le bateau devait arriver à Carthagène le 2 mars et repartir le 3 mars. Quand nous étions encore à Carthagène, la date de départ a été repoussée au 5 mars avec une arrivée prévue au Panama pour le 7 mars, ce qui nous permettait de récupérer la voiture le 8 mars.

Une fois à Panama City, notre agent à Carthagène nous informe que le bateau n’arrivera finalement que le 7 à Carthagène et donc pas avant le 9 au Panama. Etant donné que c’est un week-end, nous ne pourrons sans doute pas vider le container avant au mieux le 11 mars, voire le 12 mars.

Très contrariant ces retards car ça implique à nouveau de payer des journées de port supplémentaires et des frais de séjour pour nous. On se met donc en mode économies et je réserve une chambre dans une auberge de jeunesse du 8 mars au 12 mars.

Parallèlement aux infos que nous fournit Ana, nous consultons régulièrement le site Marine Traffic pour voir où se trouve le Petulia. Or dans l’après-midi du 6 mars, nous constatons que l’ETA (Estimated Time of Arrival) est au 7 mars à 10h. Malgré ces infos précises fournies par la balise du cargo, Ana se cantonne aux données que lui envoie la compagnie maritime et pour elle, la situation reste inchangée. Mais au fil des heures, tout se confirme et c’est bien le 8 mars que nous pourrons aller au port de Colon. Je n’ai plus qu’à annuler ma réservation….

Le 8 mars à 7h15, nous prenons le train qui relie Panama City à Colon, longe le canal de Panama et traverse le lac Gatun. Magnifique. 

A partir de là commence la course aux documents, au port, à la douane, les photocopies en 12 exemplaires, le retour au port, d’autres photocopies, le tampon dans le passeport. Pendant que les 3 chauffeurs passent d’un bureau à l’autre grâce à un taxi qu’ils ont réquisitionné, moi j’attends au port avec les bagages… 4 heures…

Quand tout est prêt, il faut convaincre les dockers qu’ils ne pourront pas sortir la voiture tout seuls. Ils essaient quand même mais finissent par comprendre que Quentin doit venir chercher son véhicule lui-même. Même chose pour Arnaud car ils ne veulent pas pousser sa moto. Par contre pour le pick-up de Jeronimo, pas de problème.

Enfin, la voilà

Par mesure de sécurité, nous avions débranché la batterie et en voulant la rebrancher, les dockers ont grillé 2 fusibles des circuits phares. Ils ont aussi cassé le bras du rétroviseur gauche en l’accrochant. Pour le reste tout est en ordre, elle n’a finalement pas fondu.

Nous pouvons reprendre notre voyage. En route pour un nouveau continent !

Panama City

En attendant le deuxième épisode du shipping de la deuche, nous embarquons comme prévu le 3 mars à l’aéroport de Carthagène. Le vol d’une heure se passe sans encombre et nous nous installons dans un apart’hôtel avec kitchenette, dans le quartier des affaires de Cangrejo.

Comme on arrive au beau milieu de 5 jours de carnaval, les rues sont désertes. 

Ici, c’est un avant-goût des Etats-Unis, on paie en dollars ou en balboas, c’est kif-kif, il y a plein d’énormes panneaux publicitaires le long des routes, des centres commerciaux horizontaux, des fast-foods en pagaille, du sucre dans le lait et les yaourts nature, de la clim partout ce qui nous a plusieurs fois sauvés de l’apoplexie.

La ville en elle-même n’est pas terrible, beaucoup de gratte-ciels et un vieux quartier dont on fait vite le tour. 

Place de France, dédiée aux initiateurs du Canal de Panama

Il y a 5 ans les Panaméens ont inauguré leur métro, il n’y a pour l’instant qu’une seule ligne mais il est tout neuf et pas cher comme tous les transports en commun en Amérique latine. 

Le carnaval, c’est comme en Colombie. Le matin, c’est sono à fond sur l’avenida Balboa et camion citerne qui arrose la foule en délire, le soir c’est défilé des chars et alcool à gogo. On a failli pas pouvoir entrer dans l’enceinte du carnaval car j’avais un stylo sur moi et les contrôles sont si fouillés qu’il y a une file pour les femmes et une pour les hommes.

Finalement, bof bof, comparé à ce qu’on a vu aux Antilles, à Fort de France ou à St Martin

Après avoir pris l’assurance pour la voiture, nous avons passé la journée au Parque Metropolitano, le poumon vert de la ville, où nous avons pu observer des coatis, des paresseux à 3 doigts, des singes hurleurs, des tortues, des termitières, des grosses fourmis bien chargées et des iguanes.

Nous irons aussi voir une des écluses du fameux canal de Panama qui relie l’océan Atlantique au Pacifique. Un porte-container est justement en train de passer dans la première des 3 écluses pour monter de 26m avant de rejoindre le lac Gatun. Ensuite il devra encore passer 3 écluses pour être au niveau de l’Atlantique. C’est très impressionnant et le musée du site explique bien l’incroyable chantier que cela a représenté dans des conditions inhumaines puisqu’on dénombre près de 22.000 morts parmi les ouvriers venus du monde entier, emportés la plupart du temps par la fièvre jaune.

Une des locos qui maintient le navire au milieu du bassin
La Croyère, c’est près de La Louvière, Hainaut, Belgique !!

Bon, la ville ça va un moment, mais on est impatients de retrouver Ptiket et un peu de nature.