Grande Brasile -La traversée

Voilà, au bout de 7 jours nous sommes de l’autre côté de l’Atlantique. On aurait pu arriver un jour plus tôt mais le cargo a ralenti pour n’arriver que ce 1er juillet, question de planning à Vitoria apparemment. 

Sur ce grand vaisseau, nous n’avons pas du tout eu la même sensation que lors de notre première traversée. C’est très différent et bien moins impressionnant. Pas de veille à faire, pas de jonglage dans la cuisine quand la mer est trop forte, la nuit on dort, pas de rationnement d’eau, le bruit du moteur en continu, à l’extérieur une odeur persistante de pétrole brûlé, pas de paquets de mer sur la tête (sauf à l’occasion de notre baptême – voir article précédent),… On est trop haut, la mer est trop loin. Bref, on n’a pas vraiment « ressenti » le voyage.

La consommation de calories dans la salle de gym atteint des sommets, à raison de 600 calories tous les matins, on fera difficilement mieux. Malgré tout, les effets des patates à tous les repas priment malheureusement sur ceux du vélo ou de l’elliptique.

J’ai trouvé un bon Beigbeder et un vieux Philippe Labro dans la bibliothèque du Capitaine, laissés là par de précédents voyageurs. Je les emporte au pont arrière pour les lire à l’abri du soleil et du vent.

Après avoir refait une beauté à la piscine, c’est au tour du terrain de basket d’être repeint pour les futurs matches.

La peinture est additionnée de sable pour rendre le sol moins glissant. On connaît quelqu’un chez G**flor qui pourrait peut-être leur suggérer autre chose comme revêtement ;-)) (Loïc, on s’appelle!). 

L’équipage est continuellement en train de ravauder le cargo, un coup de disqueuse par ici, une soudure par là, des patches de peinture là où la rouille apparait.

Les ballasts ont été vidangés pour ne pas ramener des bestioles ou autres bactéries africaines dans les eaux brésiliennes . L’opération aura pris 3 jours.

Malgré notre manque évident d’enthousiasme, le Capitaine nous tient de temps en temps au courant des succès de nos équipes nationales de foot. C’est comme ça qu’on a appris que la Belgique avait écrasé l’Angleterre…

A force de reculer nos montres d’une heure, le soleil commence à se coucher vers 17h et il fait nuit pour le repas du soir à 18h.

Le matin de notre arrivée au Brésil, nous avons passé plusieurs heures à observer de nombreuses baleines.

Comme aux Açores, elles sont plutôt timides et jouent avec notre impatience. On scrute l’horizon, on les voit souffler au loin et c’est au moment où nous allons jeter l’éponge que deux d’entre elles frôlent le bateau. Merci Neptune.

Grande Brasile -Le passage de l’Equateur

Ce mardi 26 juin 2018, à 15h30, le Capitaine invite tout l’équipage et les passagers à se rendre sur le pont 13. La Cérémonie va commencer.

Nous sommes accueillis par le dieu Neptune et sa « femme » (qui arbore des masques de peinture en guise de seins).

Bien alignés sous le pont des antennes, nous recevons 3 bons seaux d’eau de mer sur la tête.

Nous sommes ensuite amenés à l’arrière du bateau. Un serviteur de Neptune nous badigeonne de graisse marine (très résistante à l’eau) sur les bras pour les femmes et sur le torse/dos pour les hommes.

Les lances à incendie sont gonflées d’eau. 

Le but du jeu est de passer au travers de 5 bouées de sauvetage posées par terre verticalement pendant que 2 hommes nous arrosent avec les lances. L’eau est tempérée mais très salée et avec un arrière-goût de pétrole.

Nous voilà en ligne devant la table où sont posées des tasses à café remplies d’un liquide ambré. Au signal on doit boire cul sec. Pas trop le temps de le savourer mais ce rhum est excellent. 

Nous pouvons maintenant passer dans la piscine fraîchement repeinte et remplie d’eau de mer pour que Neptune nous baptise du nom que les spectateurs choisissent – Spanish shark, Tilapia et Marlin 1&2 – en nous enfonçant la tête sous l’eau. 

Chaque épreuve est ponctuée d’une belle ovation de tout l’équipage. La cérémonie s’achève avec la remise officielle du diplôme par le Capitaine. 

Il faudra 2 douches très chaudes et beaucoup de savon de Marseille pour se débarrasser de la graisse et de l’odeur. 

On a bien mérité un apéro et le Capitaine sort une bouteille de Raki fait maison (rather strong!). 

A 17h 14 la corne de brume retentit. Nous avons passé l’Equateur. 

Le simple fait de franchir cette ligne virtuelle nous a fait basculer dans l’hémisphère sud et … en hiver (plutôt clément sous ces latitudes). Cette année nous n’aurons eu que 5 jours d’été.

Un autre cochon passe à la broche pour clôturer cette journée festive mais nous aurons aussi du marlin au bbq. 

Après le repas, le Capitaine nous explique que les Philippins font un karaoke dans leur mess. La journée n’est pas tout a fait terminée d’autant qu’on recule encore nos montres d’une heure. On se retrouve donc tous les 4 dans la salle de repos à bâbord. 

La pièce est petite et la sono à fond. Ils nous tendent la liste des chansons disponibles pour qu’on en choisisse une. Encore un baptême mais celui-ci est moins réussi car ce sont des versions instrumentales qui ont un lointain rapport avec la chanson originale et je me plante lamentablement sur Ye Ah de Outkast. 

Ils sont très fans de chansons d’amour sirupeuses mais quand arrive la lambada la piste de danse est en feu.

Ce voyage est vraiment une suite d’événements incroyables. Quand je vous disais qu’on n’avait pas le temps de s’ennuyer….Etant donné les circonstances, nous n’avons pas pu faire de photos. Pas contre l’équipage s’en est donné à coeur joie. Quand je les aurai récupérées je les rajouterai. Ça vous fera le 2ème effet kisscool ;-))

Voici le diaporama des événements ’