Un peu de jungle

Il faut à peine 2h pour quitter l’aridité du Chimborazo et pénétrer dans la forêt humide du Tungurahua. Ce volcan haut de 5016m reste très actif avec des éruptions qui nécessitent parfois des évacuations.

Nous faisons escale dans la petite ville de Baños, entourée de sources thermales, de cascades, de végétation luxuriante et de gorges profondes. 

D’ici nous pouvons faire une petite incursion dans la jungle équatorienne, via la route des cascades jusqu’à Puyo. En chemin, nous découvrons El Pailon del diablo, une puissante cascade à laquelle on accède par un beau pont suspendu.

Pour les plus téméraires (vu l’état des installations) il est possible de traverser la gorge du rio Pastaza en tyrolienne ou en « téléphérique ».

Après un déjeuner à base de yucca frit et d’une bonne bière artisanale, nous retournons à Baños, sous un orage tropical.

El Chimborazo

Le volcan culmine à 6310m, ce qui en fait le plus haut volcan du monde depuis le centre de la terre (6384m).

Nous laissons « el carrito » au camping de l’adorable Juan à l’ouest de Riobamba et entamons la longue montée vers le pied du volcan.

Nous sommes à 4356m quand nous atteignons l’entrée du parc national. Plusieurs guides attendent les clients et veulent tous s’asseoir dans la voiture et faire la photo.

Nous décidons de continuer par la piste de 7km qui va nous mener jusqu’au refuge Carrel, à 4853m. On n’a pas la remorque, si ça ne passe pas, on fera simplement demi-tour. Ça ne monte pas trop fort, mais il y a beaucoup de tôle ondulée et les épingles à cheveux sont bien serrées.

On y est ! 

Maintenant que PtiKet a fait son boulot, à nous d’assurer la suite. Nous prenons le sentier qui rejoint le refuge Whymper.

Pas à pas, nous gravissons la pente du volcan et nous voilà à 5050m (non, non, le panneau n’est pas juste, je tiens aux 50m supplémentaires).

Le temps de profiter de la vue magnifique, de reprendre son souffle, de manger une empanada et on se dit qu’on pousserait bien jusqu’à la petite lagune.

Pendant tout la montée, le volcan jouait à cache-cache avec les nuages en nous offrant quelques minutes la vue sur son sommet.

A la descente, c’est un orage qui se profile à l’horizon et le brouillard envahit la piste.

Les charmantes vigognes, importées du Pérou donnent la touche finale à ce tableau.

El Tren Mas Difícil del Mundo

A Alausi, nous montons dans le petit train touristique qui, à 12km/h, plonge 760m plus bas, sur une voie ferrée à flanc de montagne. A l’origine, cette ligne construite au début du XXème siècle reliait Quito à Guayaquil. Mais l’amélioration du réseau routier et les effondrements de terrains dus au phénomène El Niño marqueront la fin de ce moyen de transport.

Le tronçon que nous empruntons est aussi appelé « le train le plus difficile du monde » car il a fallu, au prix de nombreuses vies, mettre en place un système de zigzags qui permet au train de descendre cette falaise abrupte.

Le train avance jusqu’à un aiguillage qui le place sur une autre voie qu’il descend en marche arrière, puis un autre aiguillage le fait passer sur la voie inférieure et ainsi de suite jusqu’à la gare de Sibambe.

Comme c’est un train touristique, nous aurons droit au lama de service, aux danses folkloriques et, plus intéressant, à la reconstitution de l’habitat et des coutumes des communautés de la région.

Le panorama, à lui seul, valait déjà bien ce petit intermède.

Ingapirca

Ces ruines appartiennent aux communautés Cañaris. Au XVème siècle, les Incas en firent un bastion militaire et plus tard les Espagnols utilisèrent la plupart des pierres pour construire les villages alentours.

Restent le chemin de l’Inca et le Temple du Soleil, site cérémoniel qui servait d’observatoire solaire. On retrouve les ouvertures trapézoïdales et le bel alignement des pierres comme au Machu Picchu.

Un peu plus bas dans le canyon, la falaise a pris la forme d’une tête d’Inca…

Parc National El Cajas

Nous quittons Cuenca par l’ouest et grimpons jusqu’à la Laguna Toreador. De là, partent plusieurs randonnées à travers ce parc parsemé de multiples lacs. Il est 11h, on avale quelques calories et on part pour une boucle de 4h.

Le sentier suit la courbe des collines, nous progressons sur le tapis moelleux du « Paramo » (tourbière verte andine).

A cette altitude, 3850m, les seuls arbres qui poussent sont les Quinuas, Polylepsis ou Paper trees, déjà rencontrés à la Laguna 69 au Pérou.

C’était pourtant simple, il suffisait de suivre les marques rouges sur les pierres… on a dû en rater une car on perd le sentier. C’est par là, oui mais il y a un lac de l’autre côté de la colline et j’ai pas forcément envie de le traverser à la nage (il fait 12 degrés).

Après plusieurs allers/retours, on retombe sur une trace qui pourrait être le sentier. A bout d’énergie, on revient au poste des gardes et on s’affale à l’arrière de la deuche.

L’accès au parc est gratuit mais pour y passer la nuit nous devons payer 4 dollars par personne (ça fera 10 dollars car ils n’avaient pas de monnaie ;-)). Pour ce prix, nous avons accès au refuge équipé de lits et matelas, de quoi cuisiner et un wc/douche. Mais nous resterons dans nos 3,5m3 car il y a moins de courants d’air et surtout, il y a le chauffage !…

Cuenca

Une grande ville coloniale, tranquille, propre, au climat doux (20º) et une église à chaque coin de rue.

C’est ici, et non au Panama, que sont fabriqués depuis 1 siècle ces élégants chapeaux avec les fibres d’un palmier très spécifique. La confusion vient du fait que les ouvriers attachés à la construction du canal de Panama l’avaient largement adopté car il est léger et résistant. Sa fabrication demande beaucoup de temps et de savoir-faire. Plus le tressage est serré, plus il est imperméable et plus il coûte cher (jusqu’à 500$).

On n’a pas encore compris comment ils arrivent à conserver ces amas de crème glacée sans système de réfrigération, par 20º.

Pour le Nouvel An, la tradition veut que l’on brûle des mannequins de papier à l’effigie de l’être le plus détesté. Chacun expose sa « poupée » devant chez lui avec une pancarte  expliquant les griefs qu’on lui reproche. Ça va de l’ex petit ami au politicien véreux et tout ce petit monde part en fumée à minuit.

Nous, on finit l’année comme il se doit. 

En prime, une petite vidéo ici


Meilleurs voeux de Cuenca !!

Une fois n’est pas coutume, on vous fait un méli mélo de nos bobines et autres selfies ratés depuis le début de notre voyage.

Petit bilan 

7 mois que nous sommes en route

5 mois et demi et 27000 km sur le sol sud-américain

6 pays visités

14 passages de frontière

Consommation moyenne ; 7,1l aux 100km

Vitesse moyenne : 47,14 km/h

Durée de vie des pneus avant : 22000km

Durée de vie des pneus arrière : 9000km

Crevaisons : 2 sur la voiture et une sur la remorque

6 vidanges

2 pompes à essence mécaniques

3 pompes à essence électriques

2 x 2 roulements de remorque pour la roue droite et 1 x 2 roulements pour la roue gauche

La remorque se déchire à plusieurs endroits. On l’a rivetée pour qu’elle dure encore un peu.

3 ampoules LED des feux stops arrière

1 cric

1 soufflet de cardan

1 amortisseur

Et ce n’est pas fini….. normalement, un carbu nous attend chez Ivan à Quito…

Bonne année à tous, que vos souhaits se réalisent et merci de nous suivre !

Pérou – Equateur

Nous quittons sans regret le nord du Pérou et ses kilomètres de détritus. La protection de l’environnement n’est pas le point fort de l’Amérique du Sud mais ici c’est catastrophique. On peut imaginer que l’état n’assure pas le ramassage mais de là à éparpiller les déchets sur des dizaines de km, il y a vraiment un problème !

Le 29 décembre, nous arrivons donc à la frontière, au poste de Macara. Côté péruvien, nous attendons 30´ le douanier qui est parti faire une course à Loja. 

Au bout d’une heure, nous traversons le pont pour arriver à la douane équatorienne. Ici aussi il faudra une heure mais le douanier est sympa et il a un peu de mal avec l’encodage d’un véhicule européen.

Dans la petite ville de Macara, nous pouvons retirer de l’argent au distributeur. En Equateur, ce sont des dollars américains, au même cours. Nos premières impressions sont plutôt agréables, les rues sont propres, les gens très aimables et la circulation raisonnable.

Ça fait 20 ans que l’Equateur reçoit régulièrement des récompenses de ses efforts pour la protection de l’environnement et aujourd’hui le contraste avec le Pérou ou la Bolivie est flagrant.

Autre remarque, l’Equateur est un pays TRÈS montagneux. La première reprend du service, l’aiguille du compteur de vitesse ne décolle pas, nous roulons à moins de 20km/h. Et puis c’est la descente, vertigineuse, en première aussi pour ne pas cramer les freins.

A Loja, nous n’y passerons qu’une nuit. 

San Antonio

Saraguro, très jolie ville coloniale. Les femmes portent l’habit traditionnel de leur communauté, toutes de noir vêtues mais avec des colliers de perles très colorés. Les hommes ont aussi les cheveux longs tressés, le feutre noir et le pantalon 3/4 noir. Ce peuple vivait à l’origine sur les bords du lac Titicaca mais au XVème siècle, les Incas les ont forcés à se déplacer jusqu’ici.

Nous continuons nos montagnes russo-équatoriennes aux collines vert tendre, où des vaches paissent tranquillement.

Four à briques
Dernier bivouac avant Cuenca

Notre but était d’atteindre Cuenca pour le réveillon du Nouvel An, et nous y sommes.